[Tribune] Cambrioleur multirécidiviste à 12 ans : « trop jeune » pour être puni

©shutterstock_
©shutterstock_

Il y a quelques jours, un adolescent de 12 ans a été arrêté par la police à Paris, dans le quartier de la Goutte-d’Or. Il était recherché depuis plusieurs semaines pour le cambriolage de l'appartement d’une pharmacienne habitant le XVIe arrondissement. Là, il aurait volé la somme rondelette de 200.000 euros en bijoux, etc. Selon Le Parisien, il est sans domicile, « déjà bien connu du fichier des auteurs d’infractions » et serait de nationalité marocaine. Un dossier déjà lourd et un profil qui laisse fortement présager d’autres délits. Mais à l’issue de sa garde à vue à la PJ du XVIIe arrondissement, l’adolescent a été remis en liberté. Il est maintenant convoqué devant le juge pour enfants, qui devra mettre en place des mesures éducatives...

Cette situation ubuesque illustre l’immense difficulté qu’a la France à lutter contre les mineurs non accompagnés (MNA). Cette criminalité est aujourd’hui en plein boom, au point de constituer une activité importante des tribunaux. Et la réponse qu’offrent ces mêmes tribunaux est visiblement incapable d’enrayer le phénomène.

Je le disais plus tôt, le nombre de MNA est en très forte hausse, ces dernières années. Il est passé de 2.500, en 2005, à 31.000, en 2019. Si beaucoup de ces MNA sont des migrants économiques africains déguisés en faux mineurs (ce qui pose une autre question, celle de la fraude), une minorité d’entre eux (environ 2.000 à 3.000, selon un rapport parlementaire) sont des délinquants professionnels : cambrioleurs, voleurs, trafiquants, voire véritables criminels. La plupart de ces MNA délinquants ont un profil similaire. Ce sont des jeunes issus du Maghreb, aux parcours de vie très durs, souvent abandonnés par leurs parents, traînant dans les rues, parfois drogués, et toujours auteurs ou victimes de violences. Ces parcours de vie, qui appellent évidemment à l’empathie, n’excusent cependant absolument pas l’intense activité criminelle à laquelle ils se livrent en France.

À Paris, ils constituent 10 % des mis en cause

Selon le rapport parlementaire précité, le nombre d’actes commis par les MNA est clairement à la hausse : à Paris, il aurait augmenté de 63 % en trois ans et ces MNA constituent maintenant plus des deux tiers du total des mineurs mis en cause par la Justice. Aujourd’hui, c’est bien simple : près d’un mis en cause sur 10, à Paris, est un mineur isolé. Une délinquance qui n’existait tout simplement pas il y a encore quelques années…

Mais le problème est plus profond. En effet, les MNA sont également les auxiliaires de criminels adultes, qui utilisent le statut judiciaire enviable de leurs recrues (ils ne sont quasiment jamais punis pour leurs crimes) pour les mettre à leur service. Le Figaro avait ainsi assisté au démantèlement d’une filière par la police en 2021 et décrivait comment « les sergents recruteurs proposaient aux nouveaux arrivants un hébergement sordide […] monnayé jusqu’à 800 euros par mois. Une fois logés à la diable, les mineurs, soumis à une totale dépendance, suivaient de vrais cours de délinquance et étaient entraînés à commettre une large gamme de délits. » En tout état de cause, une criminalité aussi complexe pose des difficultés.

Ainsi, Rémy Heitz, ancien procureur du tribunal judiciaire de Paris, était auditionné, en janvier 2020, par la commission des lois du Sénat. Il s’alarmait alors de « l’impuissance de l’intervention policière et judiciaire ». Il ajoutait encore : « Ces mineurs jouissent d’un sentiment d’impunité extrêmement fort. » Car en effet, si la police arrête les MNA, mais qu’ils ne sont pas punis par la Justice, à quoi bon les interpeller ?

Une Justice à côté de la plaque

Le cambrioleur multirécidiviste de 12 ans a été relâché après quelques heures de garde à vue. Mais la procédure n’a rien d’anormal puisqu’en effet, depuis 2021, le Code de la justice pénale des mineurs prévoit qu’un mineur ne peut être condamné qu’à partir de ses 13 ans. Cette disposition, totalement inepte dans ce cas précis, pose une question beaucoup plus large, celle de l’importance de la culture dans la perception de la sanction judiciaire.

En effet, la justice est un phénomène éminemment culturel. Son évolution historique est celle d’un adoucissement progressif des sanctions, parallèle à un adoucissement général des mœurs. Ainsi, sous Louis XIV, les sanctions, pour être dissuasives, devaient être beaucoup plus sévères qu’elles ne le sont aujourd’hui. Mais le phénomène migratoire contourne cette adaptation de la justice à un peuple. En effet, un rappel à la loi sera vécu tout à fait différemment entre une personne élevée dans un référentiel culturel français et une personne venue d’une culture où la violence a encore une place.

Avec l’immigration de masse, la France a perdu progressivement son homogénéité culturelle, et la conséquence est que la différenciation culturelle de la justice se posera indubitablement dans le futur. C’est d’ailleurs la direction qu’a prise le Danemark en augmentant les peines applicables aux crimes et délits commis dans certaines zones géographiques définies.

Aussi tragique soient-elles, il y a fort à parier qu’un jour, des dispositions similaires soient prises en France. Au risque, sinon, de voir la violence des MNA augmenter encore et encore.

Pierre-Marie Sève
Pierre-Marie Sève
Directeur de l'Institut pour la Justice

Vos commentaires

42 commentaires

  1. Beh oui c’est à peine un apprenti il faut qu’il progresse et si on le relâche pas il fait comment ? Les amis de nos minsitres ne doivent pas être stopéps dans leurs actes…Ce sont les policiers qu’on met en prison en France voyons….

  2. Si la JUSTICE les juge trop jeunes pour être sanctionnés, qu’elle SANCTIONNE automatiquement les parents d’une peine de prison et d’une lourde amende en supprimant définitivement les Allocations Familiales et en même temps, qu’elle mette leurs progénitures en camp de redressement mais la solution idéale et légitime serait tout simplement l’expulsion de ces familles dans leur pays d’origine, cela nous reviendrait moins cher et serait un exemple fort pour le reste de cette population avant que la France ne devienne à 100 % le pays des Ali baba assassins, violeurs et voleurs.

  3. Déjà on peut douter d’une première chose son âge : 12 ans !!!
    bientôt ces délinquants vont se faire passer pour des BB, ce qui prolonge d’autant leur immunité totale décidée par des juges laxistes qui devaient être condamnés pour être incapables de dispenser une justice équitable pour protèger tous les français ! aucun de ces magistrats n’est poursuivi pour fautes professionnelles , mise en danger de la vie d’autrui ? car leurs « petits » protégés faux mineurs sont ultra violents même avec des femmes âgées !!! ce sont des criminels !!!

  4. la solution est pourtant simple: abolir le critère de l’age dans le code pénal. Mais non, démission des parents, démission de la justice en France, le tout sous le regard bienveillant de Macron.

  5. Trop jeune à 12 ans, certainement….Par contre, tous ceux qui ont oeuvré au laxisme judiciaire depuis 40 ans envers certains profils, signal d’impunité absolu, nombreux étant encore en vie (Badinter, Belloubet, Taubira, le Syndicat de la Magistrature), eux ont l’âge de rendre des comptes ! Au lieu de siéger – ou avoir siégé- au Conseil Constitutionnel avec les émoluments conséquents, la France pourrait déjà faire des économies.
    Il est temps de cesser de se tromper d’adversaire !

  6. Qu’ils aillent faire cela dans leur pays d’origine et on verra la sanction. Ils ne recommenceront pas une seconde fois.
    Marre de ces soi disant dirigeants qui sont incapables de faire regner l’ordre
    En plus leur chef se verrait bien avec un 3eme mandat !

  7. C’est simple, quand un délinquant vient du sud, même adulte, la peine est bien légère, alors pour les mineurs, qu’attendre de la justice?
    Si les juges pouvaient’ se faire cambrioler, les choses changeraient peut-être !
    Cette bien pensance devient suicidaire

  8. Et les juges qui l’ont laissé partir se disent probablement humanistes ! Laisser un enfant de 12 ans sans abri dans la nature ? Même s’il ne peut pas être condamné, n’ont-ils pas un devoir de protection ? Quand les politiques auront-ils le courage de changer les lois ? Ces MNA n’ont, par définition, pas de parents donc l’Etat doit prendre la relève. Quand un enfant commet un délit, c’est aux parents de sévir et de sévir immédiatement car les enfants ne comprennent pas les sanctions différées. L’Etat a aussi un rôle de protection envers la société, livré à lui-même et aux « grands frères » si ce garçon n’en est pas à son premier méfait, il n’en sera certainement pas à son dernier et c’est encore une fois la société qui en sera victime. Plus de discours, plus de réunions pour discuter de l’irréfutable, le peuple français a besoin d’actions. Après tout c’est la raison d’être des politiciens : régler les conflits et non pas discuter Ad vitam aeternam.

  9. Notre empathie devrait plutot s exprimer à l egard des victimes de ces délinquants qui ne sont arrivés enFrance que pour y semer le desordre et la violence.
    Les Francais sint en réalité victimes de leur trop grande empathie, de leur trop grande gentillesse et surtout de leur trop grande naïveté.
    Il faudrait réagir et exiger de retrouver notre cadre de vie, notre qualité de vie et notre tranquillité sans être accusé de racisme ou d extrémisme

  10. C’est aux parents de s’occuper de leurs enfants. Ces soi-disant mineurs doivent être renvoyés chez eux sans se donner la peine de vérifier leurs dires.
    C’est logique et plus efficace. Mais nous sommes face à un gouvernement complice, à un président qui a signé le Pacte de Marrakech sans l’accord des français pour faciliter l’immigration !

  11. Ce petit ange est délinquant car il est mineur isolé et n’a pas de parents pour veiller sur lui. Et pourquoi le contribuable français devrait veiller sur lui et l’entretenir ? La vraie humanité serait de rendre,de toute urgence, ce petit ange à sa famille, famille qui doit être éplorée d’avoir perdu un de ses jeunes enfants qui n’est âgé que de 12 ans. De quel droit l’Etat français garde t’il ce gamin sur le territoire français, loin de ses parents éplorés ? N’est-ce pas un crime contre l’humanité ?

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois