[Tribune] C’est officiel, Gérald Darmanin psychiatrise le terrorisme islamiste

Photo_portrait_de_Gérald_DARMANIN

Si, comme nous l’avons observé à l’occasion des événements de Crépol, « l’ultra-droite » est en voie de devenir la planche de salut de Darmanin en matière d’ultra-violence, c’est, cette fois, la psychiatrie qui est appelée par ce même Darmanin au secours de la lutte contre le terrorisme islamiste. Si le recours à ce genre d’argument n’est pas vraiment nouveau, puisque régulièrement utilisé pour tenter d’expliquer, voire de justifier, l’incapacité de ceux qui nous gouvernent à endiguer le phénomène, le ministre de l’Intérieur vient d’en faire l’une des pierres angulaires de son action en la matière. En effet, en réclamant, dimanche dernier, sur TF1, que les autorités « puissent demander une injonction de soins » pour une personne radicalisée suivie pour troubles psychiatriques afin de prévenir des passages à l’acte, c’est clairement sur le champ de la santé mentale que Darmanin entend désormais poursuivre le débat.

Une explication un peu facile

La tentation de recourir à la psychiatrie pour tenter d’expliquer les comportements criminels n’est pas nouvelle. Déjà au XVIIIe siècle, MM. Cabanis et Esquirol, respectivement médecin et psychiatre, affirmaient que le criminel est un malade mental atteint d’affections particulières et que, comme tout aliéné, il doit faire l’objet d’un traitement. La science criminologique, au cours des décennies qui suivirent, affina cette théorie pour aboutir à celle des « types psychiatriquement définis ». Théorie permettant de distinguer les malades mentaux des délinquants authentiques. Ces études scientifiques favorisèrent l’élaboration du principe selon lequel tout acte criminel commis par un individu qui au moment des faits était atteint d’un trouble psychique ou neuropsychique ayant altéré en tout ou partie son discernement ou entravé le contrôle de ses actes pouvait devenir pénalement irresponsable. À la lumière de ces explications, nous voyons bien le danger que représente le recours inapproprié à la psychiatrie lors du traitement d’affaires à caractère terroriste. Mais nous voyons bien, également, tout l’intérêt qu’il peut y avoir, pour ceux en charge de la sécurité des Français, d’opérer un tel glissement.

L’explication du geste terroriste causé par un trouble mental est évidement facile. Comment, en effet, ne pas admettre et faire admettre que se faire sauter avec une ceinture d’explosifs au milieu d’une foule ou bien semer la mort et la dévastation à l’aveugle en pleine rue ne relèvent pas d’un possible désordre mental. Sauf que, le plus souvent, ce désordre apparent répond à une démarche intellectuelle volontaire, entretenue et favorisée par une suite de gestes et de faits qui concourent logiquement, et donc en toute conscience, au passage à l’acte. Peut-on, dès lors, parler d’altération mentale ? À Paris, samedi soir, c’est un individu qui a manifestement planifié, organisé et construit dans la durée son acte homicide, qui a bel et bien tué et blessé trois personnes. Dans ce contexte précis, les troubles mentaux dont on nous dit qu’il était atteint ne semblent l’avoir nullement gêné dans ses choix et son projet mortifère.

Irresponsabilité induite

Mais l’effet le plus perfide de ce glissement organisé du criminel vers le pathologique réside sans doute dans le report de responsabilité qu’il induit. Faire du terroriste un aliéné revient à confier au psychiatre, et donc à la médecine, la responsabilité du traitement. Ainsi, demander une injonction de soins pour un individu radicalisé suivi pour des troubles psychiatriques reviendrait à dessaisir de facto le juge au profit du médecin. Est-ce vraiment à la médecine, dans le contexte sécuritaire actuel, de gérer ce type d’individus et d’arbitrer nos politiques de sécurité nationale ?

Nous ne pouvons manquer d’observer cette tendance lourde, pour un gouvernement manifestement dépassé par les événements et prisonnier de ses nombreuses contradictions, de vouloir se défausser sur tous les sujets. Alors que seule la tenue d’une ligne ferme s’imposerait, confiant aux forces de l’ordre et à la Justice le soin de régler ce phénomène majeur qu’est le terrorisme, c’est à nouveau un État déliquescent, peureux et irresponsable qui s’offre aux yeux des Français. Dans ce contexte de démission assumée, la peur et le désarroi n’ont pas fini d’habiter le cœur et l’esprit des Français.

 

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 08/12/2023 à 14:52.

Olivier Damien
Olivier Damien
Conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, Commissaire divisionnaire honoraire

Vos commentaires

42 commentaires

  1. L’article oublie de préciser que les terroristes les plus dangereux pour Darmanin sont certainement les supporters anglais atteints de schizophrénie… :)

  2. Rappelez-vous, Houari Boumediene, président algérien, dès 1974, lors de la conférence islamique affirme : « Le ventre fécond de nos femmes nous permettra de conquérir l’Europe et le Monde » et à l’ONU il a dit « Des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Ils n’iront pas en tant qu’amis. Ils iront pour le conquérir. Et ils le conquerront en le peuplant avec leurs fils. C’est le ventre de nos femmes qui nous donnera la victoire.

  3. Bravo, monsieur Darmanin. Vous avez l’art consommé de mettre la poussière sous le tapis. Ainsi donc, ce pauvre déséquilibré sera donc excusé et pourra continuer son schéma funeste. Vu que votre cynisme n’a d’égal que votre incompétence pour assurer le devoir premier de l’état qui est d’assurer la protection des citoyens et que même si vous preniez le rôle de ministre de la santé, rien ne serait changé, allez au bout de vos convictions et renommer ministère de l’intérieur en « ministère de la réinformation ».

  4. Ils inventeront toutes les explications possibles sauf la seule réelle. L’islam ordonne le meurtre des mécréants, cela revient à presque toutes les pages du Coran.

  5. Il devrait sérieusement se pencher sur ce que signifie le « fanatisme religieux « . Selon la définition, au départ, c’est une attitude mais avec une notion d’excès qui peut aller jusqu’au MEUTRE et c’est que nous subissons régulièrement depuis des décennies. En conséquence, compte tenu des quelques millions de musulmans que nous avons en France, le Chef d’Etat MACRON et son Ministre DARMANIN ont de quoi s’occuper pour résoudre définitivement ce sérieux problème s’ils veulent éviter que la France ne s’effondre avant le terme de leur mandat.

  6. Avez-vous remarqué ; plus nos ministres s’expriment plus c’est pour parler des domaines qui ne les regardent pas. Curieux, mais finalement il est plus aisé de citer la paille que ses collègues ont dans les yeux que la poutre que l’on a dans l’œil.

  7. BV pourraii-il demander son avis à la Société Française de Psychiatrie ? Les psychiatres sont manifestemement impliqués, voire incriminés.
    Par ailleurs, un délinquant est ipso facto un déséquilibré, et un  » islamiste avec troubles psychologiques » , c’est une tautologie.

  8. Extrêmement facile de se réfugier derrière des psychiatres c’est d’ailleurs ce que font les juges ! On voit le résultat !

  9. Ce menteur invétéré est une honte. À l’image de son chef et maître à penser, ainsi que toute la clique macroniste qui prétend gouverner la France. Qu’allons nous devenir avec ces énergumènes à la tête du pays ?

  10. Il y a 8 jours le seul responsable était la mega ultra droite nazie comprendre les français blancs tous de sales fascistes . On change, les seuls à surveiller sont maintenant les consommateurs d’antidépresseurs. On peut dire « au suivant » certainement avant Noël.

  11. Le criminel est un malade… Peut être, mais faut il rappeler qu’il n’y a pas si longtemps; les « malades du covid » , ou plutôt les futurs supposé malades parce que non vaccinés, étaient privés ce restaurant, de spectacle, de déplacements, bref, d’un certain nombre de droits. Cela n’a pas posé de problème à l’époque, ni aux députés, ni au conseil constitutionnel. Pourquoi alors ne pas envisager un certain nombre de suppression de libertés à ces « malades »?…

  12. — Bonjour docteur Young, je voudrais être président de la République, vous croyez que c’est possible ?
    — Hum, hum… vous avez des qualités pour ça, vous êtes menteur, hypocrite, cynique, carriériste, sournois, Ah, ça ! ça compte beaucoup, mais, mais… vous aurez du mal quand même à dépasser le modèle actuel…

  13. Attention! Avec la psychiatrisation viendra l’irresponsabilité (un aliéné ne pouvant être déclaré responsable). Ce ne sera donc plus la faute des terroristes; mais ce sera bien sûr celle des psychiatres. Et hop, le tour de passe passe est accompli: ce ne sera plus jamais la faute des politiciens. IL est à compter que l’Ordre des Médecins refuse une telle déviation, gravissime.

    • Ca me rappelle le rôle que l’on a voulu me faire faire jouer il y a environ 25 ans, de faire porter à deux reprises, à un médecin dans l’enquête administrative qui m’avait été confiée, et qui n’était pas dans mes petits papiers, la responsabilté d’un « suicide » de détenu, alors que les médecins en question n’avaient aucune responsabilité dans ces affaires ! Les psychiatres apprècieront la lacheté d’une telle proposition !

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