[Tribune] Cocaïne Connection : le grand retour

S’il est un commerce qui prospère de nos jours, c’est bien celui des stupéfiants en général et de la cocaïne en particulier. Jamais les saisies de cette poudre blanche qui alimente en argent frais les gangs du monde entier, donc ceux de nos cités, n’auront été aussi importantes. Ainsi, en France, 1,8 tonne était saisie en 1990 ; 5,3 tonnes en 2000 ; 11 tonnes en 2010 et 26,5 tonnes en 2021. Bien entendu, ces chiffres n’évaluent que la partie émergée de l’iceberg et laissent supposer sans aucune ambiguïté ce que peut être l’ampleur du trafic.
Un trafic, qui plus est, fort lucratif et largement encouragé par une demande qui ne cesse de croître. Longtemps évalué dans une fourchette allant de 200 à 500 milliards de dollars, le chiffre d’affaires de la drogue serait, au niveau mondial, en passe de devenir le premier. Cela signifie qu’il pourrait, à terme, dépasser celui lié au trafic d’armes qui s’élève, quant à lui, à 1.200 milliards de dollars.
Favorisée par une augmentation massive de la production, la cocaïne est en train de submerger l’Europe. Ainsi, la seule Colombie, important pays producteur de coca, a vu son rendement passer de 384 tonnes, en 2011, à 1.228 tonnes, en 2020.
Cette évolution massive a bien entendu eu deux conséquences importantes. D’une part, une relative baisse des prix au détail qui a permis d’élargir le champ de la « clientèle ». D’autre part, un vaste développement des réseaux de distribution impliquant des délinquants de plus en plus en plus jeunes mais également, compte tenu des enjeux financiers colossaux, de plus en plus violents.
Le trafic de stupéfiants en France est une des activités criminelles les plus prospères. Générant annuellement environ trois milliards d’euros de chiffre d’affaires, chiffre sans doute largement sous-estimé, ce commerce induit également de nombreuses autres activités criminelles comme le trafic d’armes, la prostitution, les vols en bandes organisées, etc., et se trouve à l’origine de nombreux règlements de comptes. Rappelons que seulement à Marseille, depuis le début de l’année, près de trente individus ont été abattus dans des circonstances directement liées aux stupéfiants.
La situation mondiale, telle qu’elle se dévoile peu à peu, est évidemment très préoccupante. Il est en effet facile d’imaginer que les énormes flux financiers générés par ces activités mafieuses, et qui ne font que se renforcer et se propager, peuvent directement mettre en danger les grands équilibres politiques, économiques et financiers de la planète. Ils peuvent aussi, facilement et rapidement, déstabiliser les États les plus fragiles, notamment ceux qui entretiennent des liens parfois ambigus avec ces activités illicites.
Pour ce qui concerne l’Europe, et la France au premier chef, l’affaiblissement des services de sécurité au cours de ces dernières années ainsi que l’ouverture largement opérée des frontières ont grandement contribué au développement du phénomène. Par ailleurs, la complexité des procédures policières et judiciaires ont rendu service à ceux qui, aujourd’hui, se jouent de nos forces de l’ordre et de nos lois et continuent de s’enrichir massivement au détriment de très nombreuses victimes.
Comme dans bien d’autres domaines, il faut d’abord que ceux qui nous gouvernent prennent conscience des erreurs commises. La lutte contre ces trafics passe par un renforcement des services chargés de les combattre. Elle nécessite ensuite une surveillance accrue de toutes nos frontières devenues de véritables passoires. Elle requiert enfin une coopération internationale renforcée et la mise au ban de la communauté mondiale des États qui, ostensiblement, encouragent et favorisent le développement de ces activités criminelles.
Malheureusement, le 22 septembre dernier, le Conseil constitutionnel français, en déclarant contraire à la Constitution l’article 60 du Code des douanes (celui relatif aux visites douanières), a envoyé un très mauvais signal quant à la volonté de nos élites de lutter contre un phénomène qui, selon l’OFDT, fait plus de 1.600 morts par an et coûte, rien qu’en soins de santé, 1,5 milliard d’euros par an à la collectivité nationale. Là encore, le pire est donc sans doute à venir !
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26 commentaires
Dramatique constat.
Et comment est il possible que le Conseil Constitutionnel, fût ce par des voies détournées, entrave la lutte contre ce fléau ? En de multiples domaines, l’Occident, au nom, et même grâce à, ses « valeurs », est en train de se suicider.
Qu’allons nous laisser à nos petits enfants ?
Il faut bien alimenter les membres du gouvernement et surtout Jupiter.
Premiers fautifs, responsables et coupables : les clients
Non ! ce sont nos dirigeants qui sont responsables et coupables. Si des sanctions étaient adaptées à ce délit criminel, il y a longtemps que ce trafic aurait cessé.
Si il y a des vendeurs c’est qu’il y a des acheteurs !! Donc compte tenu des quantités vendues on peut en déduire qu’une grande partie de nos compatriotes consomment et donc dans la « semoule » et de ce fait ce n’est pas demain que nous allons faire des prix Nobel avec une population de drogués
« Quand on pense qu’il suffirait que les gens n’en achètent pas pour que ça ne se vende pas ». Coluche.
Oh la la ! Vaste programme. Il y a de plus en plus de demandes ce qui génère l’offre. Nous connaissons tous pour la plupart d’entre nous,des consommateurs n’ayant aucune gêne de fumer des joints sous vos fenêtres.Et qu’il ne vous vienne pas à l’idée de les dénoncer ou de leurs faire la moindre réflexion, ce serait peine perdue. On nous a appris à ne pas stigmatiser et nous avons bien retenu la leçon. Nous faire de l’esbroufe quant aux quelques tonnes de drogues saisies! Tout le monde sait que la paix sociale est achetée dans les quartiers . En même temps, on ouvre des salles de shoots pour encourager la consommation. On nous la ferait pas un peu à l’envers?
C’est surtout, à mon avis un des moyens, des hommes et femmes de pouvoir, pour accentuer la destruction de la « race » des opposants qui auraient l’idée de se mettre en travers de leur idéologie. On n’est pas prêt de voir une quelconque action des gouvernements pour stopper ce commerce.
« le 22 septembre dernier, le Conseil constitutionnel français, déclare contraire à la Constitution l’article 60 du Code des douanes »
Forcément, il faut bien protéger notre adorateur d’héroïne, qui, de fait, se sent un héro, voire un dieu de l’Olympe.
Le trafic de cocaïne répond à une logique économique très simple : la loi du marché.
S’il y a une forte demande, il y a une forte production.
Nos gouvernants sont-ils réellement motivés pour s’attaquer aux consommateurs ?
Je ne comprends pas pourquoi on ne punit pas déjà les consommateurs … Toutes des personnes du show bizz et de la politique qui carburent à la coke ont des airs bizarres et sont branchés sur 220 Volts !!!
Gavé de drogues de toute sorte, tout ce petit monde participe, de par la nullité de leurs prestations, à l’abêtissement des peuples donc à la grande destruction des civilisations. Ce qui fait le bonheur de ceux qui en profitent.
La drogue, comment l’éradiquer, c’est simple employer les mêmes procédures que les trafiquants entre eux. C’est simple expéditif, pas de justice coûteuse. En somme la drogue c’est l’enfer, eh bien qu’ils retournent en Enfer. C’est un rendu de pièce. Sinon toute notre jeunesse sera les zombies de cette mafia. Sauver ou Mourrir.
La « french connection » toujours d’attaque?
Qui donc a pris la relève de Charles Pasqua?….
La littérature de Gérard Fauré est explicite sur ce sujet … ainsi que sur les consommateurs. Notre président a de temps à autre un drôle de regard.
Je suppose que déjà à Beauvau et dans certains ministères d’aucun essaye d’imaginer ce qu’ils pourront nous dire de ce constat comme par exemple: « vous voyez comme nos services sont de plus en plus efficace, si 1,8 tonne était saisie en 1990 ; 5,3 tonnes en 2000 ; 11 tonnes en 2010 nous en saisissons plus de 26,5 tonnes aujourd’hui ». Pas de doute, nos politiciens sont les meilleurs au monde.
Mince alors , il y aurait du trafic en France et cela engendrerait des CA colossaux, mais qui donc organise et encaisse tout ça, on va pas encore faire de la stigmatisation
Reprendre le contrôle des frontières , créer une police anti drogue qui doit être sur le terrain 24/24 h ,punir sévèrement les trafiquants . En fait on en revient toujours aux banlieues ou ces trafiquants sévissent , font leurs lois et ou les forces de police ne vont plus , faute de moyens et de soutien du gouvernement .
Les bobos et ceux qui gouvernent en sont les premiers consommateurs pour leurs parties fines, et tout le monde sait que la cam vient du Maroc , s il voulait stopper tout ça ,ce serait facile en bloquant et fouillant tout ce qui arrive du Maroc , mais ils ne veulent pas , ils ont des accords commerciaux avec le roi , et ça assure pour l instant la paix sociale en France
Bien vu toujours chercher à qui profite le crime ….
… tout le monde sait que la cam vient du Maroc. Merci de ne pas m’inscrire dans votre affirmation; moi, je ne savais pas, faute d’intérêt pour ce monde malfaisant; ce que je sais par contre, et – comme vous le dites – tout le monde peut le voir, c’est que les séries télévisuelles et de nombreux films ont tendance à « vulgariser » les drogues dites « douces », et donc les dépénaliser. Ca commence comme cela, la propagande nocive auprès du bon peuple!