[Tribune] Élections européennes : pour quoi et pour qui voter ?
Le 9 juin prochain aura lieu l’élection des députés européens. Le débat est encore à fleurets mouchetés. Mais au-delà des enjeux nationaux et des postures médiatiques, quels sont les enjeux ? Et, une fois ceux-ci clairement exposés, pour qui voter ?
C’est une erreur de croire que le projet européen est de nous conduire à une « Europe fédérale ». Il ne s’agit pas de cela, mais d’un projet d’État supranational. Dans une fédération, les États fédérés et l’État fédéral ont des compétences définies. L’Union européenne, quant à elle, ne pose aucune limite au champ de ses compétences. Traité après traité, elle a embrassé pratiquement toutes les compétences étatiques. De surcroît, la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne a affirmé que les États avaient renoncé de façon définitive à leurs droits souverains. Ne nous y trompons pas : l’UE entend se substituer aux États et les ravaler au rang de provinces de « l’empire ». José Manuel Barroso, ancien président de la Commission, avouait : « J’aime comparer l’Union européenne, en tant que création, à l’organisation des empires » (Strasbourg, 10/7/2007). Plus cet « empire » se constitue, plus la démocratie réelle s’estompe, car le lieu de prise de décision s’éloigne des citoyens. L’UE n’est pas la France « en réalité augmentée », c’est la France diminuée.
Pour voter en connaissance de cause, il faut se donner la peine de prendre connaissance des statuts ou chartes des groupes parlementaires auxquels appartiendront nos élus nationaux du centre et de droite. Car ils les engagent dans un projet politique et institutionnel au-delà des discours électoraux.
Renew : le gouvernement des juges
Les macronistes siègent au groupe Renew. Sa charte débute par une affirmation qui évoque Mitterrand : « Pour nous, l’Europe représente notre avenir… » Les nations sont mises au rang des figures dépassées de l’Histoire. Il s’agit de soutenir « un véritable processus d’intégration en profondeur ». En clair, la création d’un État européen. Le pire réside dans le paragraphe sur l’État de droit : « Le droit doit passer avant les intérêts politiques… » Ainsi le gouvernement des juges doit primer sur les choix politiques des peuples. C’est l’État de droit, c'est-à-dire l’idéologie dominante de l’oligarchie, contre la démocratie. Il faut concentrer nos suffrages pour laminer la liste macroniste.
PPE : sincère, vraiment ?
Les députés LR siègent au groupe PPE, dont le préambule des statuts du groupe proclame la « volonté commune de fonder une Union européenne fédérale ». Ursula von der Leyen est issue du PPE et souhaite se succéder à elle-même. Par souci d’honnêteté intellectuelle, il conviendrait que les candidats LR indiquassent s’ils sont favorables, d’une part, à « une Union européenne fédérale », d’autre part, à un nouveau mandat de Mme von der Leyen ? Rappelons que M. Ciotti, président de LR, avait voté en faveur du traité de Lisbonne, qui trahissait le vote référendaire des Français sur le projet de Constitution européenne, tout comme M. Gérard Larcher. Un certain doute est donc légitime quant à la sincérité de la tonalité, aujourd’hui souverainiste, de ce parti qui fut surtout marqué par l’opportunisme en matière européenne.
ID : pas d'ambiguïté
Les députés du RN siègent au groupe ID (Identité et Démocratie) dont les statuts débutent ainsi : « Les membres du groupe ID fondent leur projet politique sur le respect de la liberté, de la souveraineté, de la subsidiarité et de l’identité des peuples et nations européens. Ils reconnaissent les racines gréco-romaines et chrétiennes comme des piliers de la civilisation européenne. Ils plaident en faveur d’une coopération volontaristes entre nations européennes et souveraines et rejettent dès lors toute évolution future vers un super-État européen. » Voilà qui est clair et sans ambiguïtés. Ce qui est rare en matière européenne et vaut d’être souligné.
ECR : des intentions louables
Le groupe ECR (Conservateurs et Réformateurs) ne comptaient aucun Français jusqu’au ralliement de Nicolas Bay. Les objectifs du groupe sont « la création d’emploi et la prospérité, la protection des citoyens et des frontières, le respect des droits et de la souveraineté des États membres, la protection de l’environnement à un coût supportable, l’efficacité de l’Union, la coopération avec les partenaires mondiaux ». Louables intentions. Une fusion avec ID permettrait de constituer une vraie force souverainiste au sein d’un Parlement européen qui ressemble souvent à la nef des fous.
Tout est écrit, dit, proclamé. Nul électeur ne devrait dire qu’il ne savait pas. Dès lors, voter pour les candidats qui sont clairs et sans ambiguïtés est le meilleur moyen de ne pas être le dindon de la farce européenne.
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57 commentaires
Bonne clarification…
Très juste votre propos mais faudrait-il encore que les électeurs soient éduqués comme il se doit et non soumis comme des moutons sans esprit critique aux diktats de meneurs politiques détestables.
L’éducation aux sciences politiques devrait être une obligation scolaire.
Nous verrons bien en mai 2024 si les Français souhaitent être dilués dans l’Europe de Von der Leyen ou si la fibre nationale leur importe plus !
Hélas l’éducation politique à l’école deviendrait immédiatement un instrument de propagande gauchiste voire islamo-gauchiste aux mains des immigrationnistes et autres « progressistes ».
Sauf reconquête, droit dans ses bottes, tous, y compris Marine se sont conduit comme des girouettes. Voter c’est faire confiance que les option affichées seront respectées. La conclusion s’impose d’elle même.
Pas faux.
Entièrement d’accord !
C’est dès maintenant qu’il faut en parler autour de nous, pas huit jours avant les élections !
Comme je ne suis pas un homme de gauche et que je préfère toujours l’original aux copies frelatées, mon choix est fait depuis assez longtemps, c’est celui de voter pour ce parti tellement vilipendé et extrémisé jusqu’au « reductio ad hitlerum » car le seul de droite.
Tout-à-fait d’accord! Peut-être aurons-nous une bonne surprise…
J’aimerais voter pour un candidat pro frexit mais ceux qui le sont ne me plaisent pas donc ce sera Reconquête
Le seul parti clair sur ses intentions est Reconquête qui a mis a sa tète une femme exceptionnelle et très compétente. Comme le dit BV , il faudra absolument que ID et ECR fusionnent pour faire porter leur voix et mettre un grand coup de balai dans l’equipe en place qui ne représente qu’elle-meme mais certainement pas le peuple