[Tribune] Infirmiers en France : entre découragement et tentation de l’expatriation
Alors que l’hôpital souffre d’un sous-effectif dramatique de personnel soignant, la nouvelle tendance chez les infirmiers est de se faire embaucher au Québec, qui recrute aujourd’hui 80 % de Français. Au-delà de l’attrait du salaire local, 20 à 30 % supérieur au salaire français, la plupart des soignants partis pour "la belle province" accèdent soudain à une revalorisation de leur métier, une véritable considération de leur jugement clinique ainsi que de meilleures conditions de travail et d’évolution. C’est dire l’attention que l’on porte à nos soignants en France !
Les étudiants infirmiers en sont les premières victimes, comme en témoigne l’initiative «#balancetonstage », lancée en juillet 2020. L'occasion de dénoncer eux-mêmes les situations de maltraitance vécues lors de leurs études. Mobilisée par la crise sanitaire, cette génération en formation ou fraîchement diplômée a fait ses armes dans des conditions bien particulières. « Réfléchis bien ! » « Tu es vraiment sûr de vouloir faire ce métier ? » « Regarde l’état de l’hôpital, change tant qu’il est encore temps ! » … Ces petites ritournelles sont en effet le quotidien de l’étudiant infirmier. De quoi déconstruire le mythe de l’infirmière enthousiaste et dévouée. Bel encouragement pour celui qui découvre innocemment le milieu hospitalier et cherche dans l’équipe le modèle du professionnel qu’il veut devenir !
Si la formation en soins infirmiers est une des plus choisies sur ParcourSup, elle connaît un des taux les plus élevés d’abandon en cours de cursus. Avec environ 10 % de départs chaque année, les effectifs s’étiolent au fil des trois ans d’étude. La déperdition s'accroit encore par la suite. En moyenne, les infirmiers ne travaillent que cinq ans après l'obtention de leur diplôme. On touche là au cœur de la souffrance hospitalière !
C’est la coutume de dire aux nouveaux de première année à l’Institut de formation en soins infirmiers : « Vous allez voir ! Vous allez forcément tomber sur un stage qui va mal se passer ! » Ce fameux stage ! Comme la marche obligée pour obtenir le diplôme. Effectivement, 54 % des abandons de formation ont lieu suite à des situations difficiles vécues en stage. Humiliations, infantilisation, il n’est pas rare non plus de voir les étudiants infirmiers endosser les corvées de leurs aînés ! C’est aussi le manque d’accompagnement face aux situations dramatiques que pointent les étudiants, comme Amélie, qui se rappellera toujours la violence du décès d’un bébé prématuré. « Personne ne m’en a reparlé, c’était comme si rien ne s’était passé. Aucune prise en charge n’est organisée pour nous les étudiants parce que nous ne faisons pas vraiment partie de l’équipe. » Quelle position difficile pour le stagiaire dont on attend pourtant une posture de professionnel !
Quel étudiant peut se vanter de ne pas avoir douté, de ne pas avoir été découragé ? Combien de soignants n’a-t-il pas côtoyés, épuisés, surmenés, désabusés, parfois même devenus maltraitants par fatigue et faute de temps. Ceux qu’on applaudissait il y a peu sont laissés à leur triste sort. « À l’hôpital, on est en sous-effectifs partout. Dans les EHPAD, les structures du handicap et de psychiatrie, c’est un désert ! », affirme un infirmier. Une profession qu’on a depuis trop longtemps oubliée ! Un secteur qu’on a délaissé. Parce qu’il n’intéresse pas nos dirigeants ou parce qu’il ne rapporte pas assez ?
Peut-être aussi, plus profondément, parce qu’on ne sait plus comment entourer nos aînés, comment protéger le faible, comment répondre à la souffrance, comment accompagner la personne handicapée, celle qu’on cherche aujourd’hui à supprimer avant la naissance, pour résoudre le problème.
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
LES PLUS LUS DU JOUR
Un vert manteau de mosquées
29 commentaires
La RGPP, ou révision générale des politiques publiques, a commencé en 2007 sous Sarkozy, Sous ce nom se cachait en fait la destruction programmée de la Santé, tant publique que privée. Son état actuel n’a donc rien d’étonnant.
Le personnel administratif est pléthorique au détriment du médical , il concernerait au moins 30% du total alors qu’en allemagne , il tournerait aux alentours de 20% , cherchez l’erreur , mais c’est la france .
Veran est responsable de cette situation. Déjà en ne faisant pas assez appel aux cliniques privées ensuite en ayant mis à pied des centaines de personnel soignant pour un motif qui, au vu des résultats du fameux pseudo-vaccin, ne se justifiait nullement. En voulant imposer la piqûre obligatoire, il n’a fait que renforcer la réticence de beaucoup qui n’étaient pas anti-vaxx il y a 2 ans mais qui le sont devenus depuis au vu des décisions gouvernementales.
On a, en France, l’addiction au diplôme….un mauvais médecin sera mieux considéré qu’une excellente infirmière…un bon menuisier se verra regarder de haut par un diplômé en sociologie…et pourtant, des deux, lequel est le plus utile à la société? Etonnez vous, après cela, que nos infirmiers, nos horlogers, une fois diplômés filent travailler dans les cantons Suisses…
Les frontaliers qui ont la chance de travailler en Suisse ne connaissent pas ce problème de la reconnaissance du travail d infirmier
Salaires multipliés par 3 voire 4 ,gratuité des autoroutes et j en passe
Il est vrai que ce sont pas des énarques qui gèrent !!!
Petite remarque sur la Suisse, confiée par un ami qui vit là-bas : environ 60 % de ses impôts partent pour sa commune (d’accord, elles sont beaucoup plus vastes que chez nous) ; 30 % pour son canton et 10 % pour l’état central de Berne. Ça fait réfléchir…
à tel point que le poste de Douane situé entre Pontarlier et la Suisse ressemble à un péage d’autoroute le matin et le soir !!! Cherchez l’erreur, car l’horreur on l’a sous le nez.
Le problème de fond est sociétal : L’organisation de la société a en pricipe pour objet l’amélioration des conditions de vie. La marchandisation du monde a pour objet le profit. Pour augmenter le profit il faut augmenter les contraintes des « productifs » pour permettre à d’autres de vivre sur leur dos !
Espérons que Macron osera révéler dans son bilan négatif s’entend la situation gravissime dans laquelle il a plongé l’hôpital et ainsi découragé tous ces courageux postulants à un des plus honorables métiers, celui de soignant – espérons que les français n’auront pas la mémoire courte le 10 avril prochain.
On manque de personnel soignants, et Veran met à la porte ceux qui refusent les ukases de Pfizer! Gouverner c’est prévoir …….. sa propre reconversion!
non pas sa reconversion mais sa mise en examen pour incompétence et pour mensonge sur cette crise sanitaire
Il aurait pu sauver des vies en autorisant l’ivermectine. Donc mise en examen pour crime de guerre, puisque son maître a parlé de « guerre »
Grand respect pour ces femmes infirmières en particulier qui ont la foi en leur métier, qui sont d une grande attention envers les patients malgres leur manque d effectif ,elle sont toujours là pour remonter le moral des patients en souffrance, honte aux tyrans qui ont réussis à les diviser en leur imposant la vaccination obligatoire, je suis révolté de savoir que les résistantes aient été jetées comme des kleenex sans indemnités , sans droit au chômage ,c est la honte ultime, honte à veran
N’oublions pas les aides-soignantes, certaines font beaucoup pour remonter le moral des hospitalisés !
Ancien chef de service des hôpitaux, je suis en partie seulement votre raisonnement. Le « temps » infirmier est de plus en plus « bouffé » par « l’administratite » aigüe hospitalière, qui oblige à tout noter sur un ordinateur ce qui prend beaucoup de temps, temps aussi rongé par la « réunionite » due à l’hypertrophie de l’administration à l’hôpital. Un exemple quand j’ai commencé ma carrière de PHU, l’hôpital où j’exerçais avec environ 1000 lits, comptait 1 DG et 2 adjoints de Direction, ce jour 16 !
Le début de ce désastre hospitalier a été l’apparition des « Surveillantes » qui couraient partout, l’air toujours débordées et qui, au point de vue soins, ne faisaient pas grand chose se prenant pour de grands chefs de service!!! Aujourd’hui, les déprogrammations d’interventions chirurgicales sont dues au manque d’infirmières en salle d’op. il n’y en a souvent plus qu’une (instrumentiste) au lieu de deux et sont envoyées là ou il y en a le plus besoin! Le covid n’est pas en cause.
Je confirme. Dans l’hôpital de ma ville, il y autant de personnel non-soignant que de lits !
il faut souvent « placer » des amis ou des incapables qui ne connaissent absolument rien au metier. valable dans d’autres administrations.
Merci beaucoup pour cette précision. On croit souvent que c’est mieux dans d’autres professions que la sienne. L’hégémonie de l’informatique et de la gestion de queues de cerises fait des ravages partout. Nous avons plus de personnes devant un écran que de techniciens dans les ateliers et sur les chantiers.
À la vérité cette jeune étudiante n.à pas compris ce qu.était le mot apprentissage de la vie. Je m’étonne que BV laisse écrire autant de banalités et de chiffres sous forme d’affirmations généralisant une problématique infime sans en vérifier la teneur et la véracité. Les citations exprimées par Marion semblent être celles de syndicalistes professionnels hospitaliers …. ça fait un peu tache ! Dommage.
La start up Macron aura meme reussi à dévaloriser et déconsidérer ce très beau métier (vocation). La malfaisance de l’ado de l’élysée est sans limite …
Qu’elle est belle, la mondialisation ! Nos infirmières fuient au Québec, pendant que les infirmières libanaises fuient la crise du Liban pour se faire embaucher en France !!! On a des médecins d’Afrique du Nord et des anesthésistes des pays de l’Est…Quelle belle fraternité, comme aux Jeux Olympiques…Des motifs bien nobles, le manque de considération et l’appât du gain, mais où se situe dans tout cela le désir de soigner son prochain ?
Effectivement une profession qui attire de moins en moins. Salaire en dessous de ceux pratiqués par nos voisins, les frontaliers vont en Suisse ou au Luxembourg, là rien à voir avec la France , en Belgique c’est mieux aussi .M Véran a eu la brillante idée de virer les infirmières qui ne voulaient pas se faire vacciner, aggravant ainsi la pénurie de personnel. Quand ce gouvernement vient nous dire que l’Hôpital est débordé à cause du Covid , en fait c’est surtout du à un manque cruel de personnel
ils ne sont plus à une connerie prêt. c’est pour cette raison qu’il faut voter contre eux et ensuite les juger sans aucune complaisance
Exactement. Et quand je vois le traitement proposé pour, par exemple un brancardier,
c’est à pleurer de rage : indice 0340 pour 1593,25 eur brut, soit en net perçu une aumône de 1250,00 euros !!
Mais comment voulez-vous que les gens soient motivés, et cependant il en faut pour faire fonctionner un hôpital…
Ben, dis donc ! Donnez-moi du Lexomil, vite !