[Tribune] Isabelle Surply : « Le spectacle de cette guerre fratricide offert aujourd’hui n’est pas digne de nous »

Isabelle Surply Tribune

Militante de la cause nationale depuis 2006, élue régionale de la Loire en 2015 et conseillère municipale de Saint-Chamond depuis 2020, sous l’égide de Charles Perrot et Sophie Robert, j'ai gravi les échelons entre ces deux figures de la Loire qui m'ont tout appris.

Réélue en 2021 sous l’étiquette du Rassemblement national, j’ai fait le choix difficile, le 21 novembre dernier, de quitter le groupe régional RN pour en créer un nouveau, le LIS (Libertés, Identités, Souveraineté) en vue de protéger trois éléments capitaux : mes idées, mon intégrité et mon ouvrage local.

Après 15 ans de travail passionné durant lesquels nous ne comptions ni les heures ni l'argent ni le temps passé, le spectacle de cette guerre fratricide offert aujourd'hui n'est pas digne de nous, il n'est pas digne de la fonction que les électeurs nous ont confiée.

Mais nous payons aujourd'hui le terrible et lourd tribut d’une gestion interne qui, pendant plusieurs années, a focalisé nos cadres, nos attentions et notre énergie à l'intérieur du mouvement, tant et tant qu'elle a laissé s’installer un espace vide à l'extérieur. La politique, comme la nature, ayant horreur du vide, cet espace s’est rempli. Fort heureusement, il s’est rempli par de nombreux autres patriotes, donnant naissance à Reconquête, qui se place aux valeurs antipodes d’Emmanuel Macron et de son inquiétant clone, Valérie Pécresse.

Cette gestion des ressources humaines a été vérolée par un clan minoritaire très influent bien trop connu de tous, générant ainsi aigreur, vengeance, colère, sentiment d'injustice et électoralisme servile. Je salue, d'ailleurs, Jordan Bardella qui a tenté, en vain, une réconciliation contre ce clan dans notre région, car c'est une homme de qualité pour lequel j'ai de l'estime.

Si je fais le choix, aujourd'hui, d'attribuer mon parrainage présidentiel à Marine Le Pen, c’est parce que j’ai été élue sur un scrutin de liste, celle du Rassemblement national.

Cependant, si j'ai toujours été fidèle à des idées, il n'en est pas forcément de même pour un parti. Il est important de garder à l'esprit que le Rassemblement national est un véhicule politique parmi tant d’autres. L’outil ne doit jamais remplacer la finalité de nos engagements et ne doit jamais demeurer une fin en soi.

Pour toutes ces raisons, tout en accordant ce parrainage, j’ai déjà informé le mouvement que je ne souhaitais pas me présenter aux élections législatives sous l’étiquette RN.

À tous ceux qui m’ont questionnée ces derniers mois, je réponds que mes idées sont restées les mêmes qu'il y a 15 ans et qu'il est essentiel que je puisse conserver la liberté de parole. Aussi, je compte bien poursuivre mon combat sur tous les sujets qui me préoccupent, qui vous préoccupent. Nos deux camps doivent être en mesure de se rassembler pour le deuxième tour de l’élection présidentielle et des élections législatives.

Sans cela, nous nous éloignerons à jamais d’une grande partie de notre électorat et nous aurons indignement abandonné notre objectif premier : se mettre au service du bien commun.

Isabelle Surply
Isabelle Surply
Mère de famille, conseillère régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes, conseillère municipale de Saint-Chamond (Loire)

Vos commentaires

42 commentaires

  1. Je n’ai jamais compris par quelle dérive Marine avait transformé le RN en un énième parti centriste, puis quand elle a semblé reprendre ses esprits à l’approche de l’élection, pourquoi elle n’a pas fait preuve de réalisme en négociant un programme commun de gouvernement avec Z, NDA et Philippot. Je ne la crois pas sotte au point de croire qu’elle pourrait être élue sans alliés. Dès lors, toutes les hypothèses sont envisageables.

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