[Tribune] La police nationale est gravement malade

Depuis quelques jours, les arrêts-maladie se multiplient dans les rangs de la police marseillaise et le phénomène s’étend peu à peu au sud-est de la France.
L'origine de ce « mouvement d'humeur » inédit est à rechercher dans la récente incarcération d'un fonctionnaire de la BAC impliqué, semble-t-il, avec trois de ses collègues, dans la mort d'un jeune homme de 27 ans. Les faits se seraient déroulés dans la cité phocéenne en marge des émeutes qui ont secoué le pays, début juillet.
Cette protestation des policiers, qui a d’ailleurs provoqué la venue sur Marseille du directeur général de la police nationale, Frédéric Vaux, intervient également au moment où se concrétise la réforme des directions départementales de la police nationale. Rappelons-nous qu’il y a quelques mois, les policiers marseillais, en particulier ceux de la police judiciaire, avaient protesté contre ce qu’ils considéraient, sans doute à juste titre, être la mort programmée de cette vieille institution mise en place au début du XXe siècle à l’initiative de Clemenceau.
Il serait donc faux et dangereux de ne voir dans cette grogne policière, il est vrai spectaculaire et inhabituelle, qu’un souci purement corporatiste destiné à protéger l’un des leurs. Le malaise ainsi révélé est en réalité beaucoup plus profond.
Au cours de ces dernières décennies, toutes les réformes de la police nationale n’ont eu qu’un seul objectif : maintenir le couvercle sur une institution qui ne cessait de bouillir. Et c’est par des mesures essentiellement statutaires et financières que les différents ministres qui se sont succédé ont cru répondre à ce qui était en vérité une crise existentielle profonde.
La police nationale, qu’on le veuille ou non, n’est plus aujourd’hui ce grand corps de l’État au service des citoyens. Les différentes politiques d’emplois, qu’elles soient relatives au maintien de l’ordre ou à la lutte contre la criminalité, n’ont cessé de creuser un fossé entre les Français et leur police. Bien plus : désormais, plus que jamais, s’affrontent les tenants d’une police d’ordre totalement soumise à un pouvoir qui ne tient plus que grâce à ses forces de l’ordre et ceux qui rêvent d’une police désarmée et totalement aseptisée qui, au nom des droits de l’homme, devrait tout laisser faire.
La vérité est que face à ces errements politico-idéologiques, les policiers ne savent plus à quels saints se vouer. Ballottés entre un pouvoir qui ne manque pas de les instrumentaliser et une Justice dont on peine à définir la ligne pénale, ils sont les seuls à prendre tous les risques (professionnels et personnels) pour que notre société tienne encore debout.
À défaut d’être écoutés par une administration et une hiérarchie qui semblent n’avoir pas pris la mesure de l’ampleur du phénomène, les policiers de terrain sont donc contraints d’avoir recours à des procédés sans doute contestables. Loin d’être de la sédition, vocable cher à Mélenchon et certains magistrats du Syndicat de la magistrature, il s’agit tout simplement d’un puissant signale d’alarme.
Oui, la police nationale et, sans nul doute, l’ensemble de notre dispositif sécuritaire ont besoin d’une réforme en profondeur. Une réforme destinée à remettre, ainsi qu’Albert Camus le faisait dire à l’un de ses personnages dans Les Justes, « la police au centre des choses ».
Car la police n’est plus au centre de la société. Les difficultés de recrutement, les nombreuses démissions et même les suicides qui, malheureusement, se succèdent au fil des mois attestent bien de ce que le lien républicain police-nation se distend dangereusement.
Sans un diagnostic précis et des mesures véritablement adaptées aux enjeux sécuritaires actuels, c’est tout un édifice fondamental pour la survie de notre pays qui risque de s’effondrer. À ceux qui nous gouvernent de prendre leurs responsabilités.
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42 commentaires
Ce n’est pas la police qui est en cause, c’est ce que nos politiciens ont fait de ce pays depuis 40 ans ! Il faut virer ces clowns et vite !
Ne nous méprenons pas. La situation est très grave. Un pas a été franchi. Nous ne sommes plus dans la grogne ou la protestation syndicale et/ou corporatiste. Cette fois-ci, La hierarchie au plus haut niveau exprime sa solidarité avec ses troupes et conteste la justice; le DGPN et Nunez, préfet de Police mais aussi ancien secrétaire d’Etat ont des mots durs et explicite contre la justice. Et Darmanin ne pipe mot. Ce ne sont pas les incantations contradictoires de Macron qui vont apporter le moindre apaisement, le moindre débur de solution. La rentrée sera un enfer pour Macron et pour le gouvernement. Mais aussi hélas pour nous Français.
S’il n’y avait que la police, je viens de recevoirle journal d’inforlmation de ma mutuelle, quelle honte: le culte de la personnalité, et la médiocrité !
Quant à la police, ça ne vaut « vaux » pas mieux ! OUi pour l’instant ça ne tiens qu’à grands coups d’arrosage financier et statutaire, il suffit de lire le J.O
quand la police aura des cadres qui veulent faire le boulot et non attendre les primes d’objectifs on aura fait un grand pas, hélas l’encadrement policier est de plus en plus copain avec copain, et non compétences et compétences, courage amis policiers le peuple ou du moins la majorité est avec vous et vous soutien dans votre mouvement.
Pour Tureverbere : cent fois bravo, vous avez totalement raison ! Malheureusement je crains fort que les personnes concernées, soit ne lirons jamais votre commentaire et si ils le lisent vous taxerons d’extrême droite. C’est bien triste mais c’est tout ce que ce gouvernement et la gauche ont trouvé comme réponse à la vérité !
Pour qu’un directeur national de la police tienne des propos désavouant l’incarcération de policiers et qu’il soit soutenu à mots couverts par le ministère de l’intérieur, on peut constater la grande, très grande trouille d’un gouvernement d’un lâchage par les forces de l’ordre. Ce gouvernement doit cette éventualité à lui même et à une justice rouge dans sa très grande majorité qui préfère choyer la délinquance par rapport à ses victimes. Le SM complice de LFI est le parfait reflet d’un mélanchon partisan du chaos moral. Les policiers en prennent plein la tête tous les jours par des individus recevant l’absolution constante des magistrats et donc subissant leurs méfaits à répétition.
Et cela depuis des décennies. Cela ne pouvait durer éternellement et fatalement cela devait amener des évènements dramatiques. Encore une fois, le fonctionnaire de terrain paie l’incompétence des hiérarchies. Jusqu’à la plus haute.
La police nationale est gravement malade…
La police ou la société francaise?
Les deux. Malheureusement
Jamais coupables, jamais responsables et en toute conscience de ce qu’ils font, les coucous politicards fracassent la nation FRANCE depuis pompidou … La Police et la Gendarmerie sont « le bras armé » des différents partis politiques qui se sont succédés au pouvoir … Je connais personnellement des policiers qui ont des centaines d’heures « supp » pour ne parler que de ce « détail » … Que la FRANCE se réveille et « dégage » cet auto proclamé « premier de cordée » sauf qu’il ne faudra pas compter sur l’action républicaine des « élus du peuple » car ils n’ont qu’une obsession: conserver leur gamelle à la cantine de la république ! …
Si les « flics » vont jusqu’au bout de leurs actions à se mettre « en 562 » alors les banlieux risquent de repartir en vrille … ET c’est tant mieux ! …
Destitution de ce « Président-des-cercueils » et condamnation avec perte de tous ses avantages liés à ses différentes fonctions depuis qu’il est dans la sphère du pouvoir depuis qu’il était avec sarkozy …
FREXIT de toute urgence et pareil pour sortir de l’OTAN ! … STOP sinon « tout » va imploser ! …
Lorsque les FDO lâcheront, ce sera le chaos. Les progressistes ne veulent rien voir venir. Les hiérarchies, militaire comme policière, ne sont constituées que de gradés franc-maçons totalement inféodés au pouvoir politique. Cela fait des décennies que les fortes têtes ont été mises de côté. Nos FDO comme nos militaires sont totalement abandonnés par le pouvoir. Et la justice d’extrême gauche fait tout pour les abattre. L’heure est grave.
Le lâchage est en cours. « Les hiérarchies, militaire comme policière, ne sont constituées que de gradés franc-maçons totalement inféodés au pouvoir politique ». Vous exagérez. Vous parlez de quelques éléments, mais non d’une généralité. Voyez seulement que les fonctionnaires sont loyaux et astreints à une obligation de réserve. Ils ne s’expriments que peu (la tribune des généraux publiée dans VA) mais surtout ils laisseront le gouvernement tomber en le laissant se démerder tout seul. Macron n’ira pas à Baden B
Que voudriez-vous que fasse la police dans la société actuelle? C’est un faux débat à mon sens. Le monde est devenu sauvage, police et pouvoir sont aux abois. C’est bien de critiquer mais vous proposeriez-quoi au juste? Et là ça se complique. Les journalistes sont sympa mais bon…
Quand le sage montre la France, l’imbécile regarde la police. Ce n’est pas la police qui va mal, c’est tout le pays, c’est pour cela que la police, la justice, l’éducation nationale, la santé, l’industrie, l’agriculture, l’emploi, l’économie … vont mal. Il faudrait presque effacer les 40 dernières années de gouvernance et repartir d’une feuille blanche. Avec l’équipe de champions en place, c’est mal parti.
Et surtout, l’adhésion à l’UE !
Je sais que les policiers sont aux ordres. Mais je ne puis m’empêcher de me demander « Jusqu’à quel point ? » Quand on vous dit de regarder ailleurs pour les black blocks mais que vous pouvez défourailler contre les Gilets jaunes, au risque de les éborgner, de les estropier, là je m’insurge. Pour moi, cet épisode est une tache indélébile sur l’honneur de la police française. Cela étant dit, je m’insurge tout autant quand on emprisonne un policier qui a fait son devoir. Dans le cas du dénommé Nahel, vu son immaturité, il y a fort à parier qu’un jour ou l’autre sa grosse cylindrée aurait causé des dommages irréparables à une ou plusieurs familles.
Face à l’incurie des dirigeants, les policiers sont très inconfortablement pris entre le marteau et l’enclume.
C’est plutôt notre justice qui est très malade elle est favorable aux voyous et est l’ennemi de notre police
qui fait bien son travail et aussi le ministre de l’intérieur qui ne soutien pas les policiers .
La conclusion de cet article permet de prévoir ce qui va arriver. » A ceux qui nous gouvernent de prendre leurs responsabilités. » Ils en sont incapables ! Ils ne veulent pas voir. Donc ils ne comprennent rien. Les policiers en pnt plus que marre. Les Français aussi. Marre de voir la France partir en lambeaux dans TOUS les domaines. Marre du mépris, de l’arrogance, des insultes de Macron de son foutage de gueule permanent et d’une bande cynique et incomptente, la Borne en tête. La dame de chez Ségolène qui se félicitait d’avoir saccagé le nucléaire. Une honte, une trahison quand la République vous a permis de faire Polytechnique. Cette clique ne tient que par des médias achetés à coup de fonds publics et les FDO. Les FDO n’en peuvent plus et le . Et à l’AN les LR ne soutiendront pas le gouvernement. Macron ferait mieux de DEMISSIONNER. Avant qu’il ne soit trop tard.
Il faudrait aussi clarifier la question des antifas, sorte de Stasi du pouvoir.