[TRIBUNE] L’Agriculture serait-elle rangée six pieds sous terre ?

agriculture campagne

Nous (les agriculteurs) souhaitions ardemment un rassemblement pour l'avenir de la France, mais le Premier ministre en a décidé autrement ! Alors que le ministère de l'Agriculture (et de l'Alimentation) avait déjà vu l'Écologie le quitter précédemment, pour créer son propre ministère, il se voit également amputer de la Mer, la Pêche et la Biodiversité... Maintenant, c'est au tour de la Forêt de rejoindre ce nouveau ministère de la Transition écologique, dirigé par Mme Agnès Pannier-Runacher ! Et la Planification écologique (serait-ce l'Environnement?) et l'Énergie, exit. Direction la rue de Varenne sous l’égide du Premier ministre, Monsieur Bayrou. Or, au regard des enjeux futurs, l'Agriculture avait pourtant toute sa place comme ministère de tutelle de ces deux domaines.

Malheureusement, l’État en a décidé autrement, jugeant peut-être la transition agro-écologique de l'agriculture trop coûteuse ? D'ailleurs, si l’on revient au « rang » de l'agriculture lors de l'annonce du nouveau gouvernement, ce ministère, si prioritaire lors des diverses allocutions politiques ou sur les plateaux de télévision, et encore positionné au cinquième rang sous le gouvernement de M. Attal, se situe désormais au douzième rang !

En tout état de cause, préférant taxer des véhicules électriques étrangers pour protéger l'industrie automobile française plutôt que de taxer la nourriture néfaste, dégradant la santé de nos concitoyens et le climat à l'autre bout du monde, l’État aurait pu avoir finalement le courage de protéger sa propre agriculture, sa diversité, son savoir-faire, en la sortant, par la même occasion, de la crise dans laquelle elle s'enfonce depuis de nombreuses années ! Mais, comme le dit le dicton, loin des yeux, loin du cœur.

Pourtant, les défis des productions issues de la forêt et de la mer sont les mêmes : l'adaptation au changement climatique, la décarbonation et le stockage du carbone notamment, tout en préservant la santé des hommes et des sols. Il y a déjà beaucoup de sources de distorsion et de complexification. Voilà que maintenant, pour les mêmes objectifs, même au sein de l'État, il va en apparaître de nouvelles en fonction des ministères !

Néanmoins, le monde agricole a-t-il réagi à ces départs/scissions des domaines d'activité des différents ministères et ministres ? A-t-il compris les dangers qui l'attendent ? Ou bien est-il trop obnubilé par les prochaines élections de chambres d'agriculture qui approchent pour trouver une issue à ces crises agricoles récurrentes ?

Il est primordial que le gouvernement comme le monde agricole se ressaisissent et apportent - non pas en divisant mais en fédérant - de vraies solutions répondant aux enjeux futurs.

Picture of Jean Lefèvre
Jean Lefèvre
Agriculteur écologiste, conseiller en transition agro-écologique et sociale

Vos commentaires

35 commentaires

  1. Il y a bien longtemps que Bruxelles et les « dirigeants Français ont rangé l’agriculture Française ,six pieds sous terre . Les responsables de cette forfaiture sont évidemment nos « pseudos » dirigeants . Et c’est Macron qui a posé le couvercle du cercueil de notre regrettée FRANCE .

  2. Les « exploités agricoles » ne sont plus bien nombreux; mais si on leur ajoute les fils, petits fils, arrières petits fils….des sus nommés, cela commence à faire du nombre (dont je fais partie) et pour peu que tous ces français se souviennent de leurs origines, alors les politiques devraient peut-être en tenir compte.

  3. Question : Pourquoi nos pauvres (le mot est juste, dans tous les sens du terme) agriculteurs ne se mettent pas en grève de production, juste pour faire prendre conscience à nos dirigeants inconscients l’importance de l’agriculture nourricière dans ce pays (le mot ne convient plus) plutôt « cette province européenne », dirigée d’une main de fer par un femme « non élue » qui mène les dirigeants hébétés de « ces provinces » par le bout de la cravate !!

    • Il est difficile de faire la grève de la traite des vaches, des chèvres et des brebis. Il est en revanche possible de créer un bug informatique bloquant notre contribution à l’UE. Nous sommes contributeur net ce qui veut dire que nous permettons à l’impératrice auto-proclamée de se promener pour nous assassiner. La souveraineté alimentaire de la France est essentiellement dépendante
      – de notre approvisionnement en protéines végétales soja) importées des Amériques,
      – de notre approvisionnement en engrais (azote, phosphate, potasse) importés de pays avec lesquels nous n’avons pas forcément de bonnes relations,
      – de produits phytosanitaires importés d’Allemagne et des USA,
      – de gros matériels agricoles (tracteurs et moissonneuses-batteuses) importés des USA et d’Allemagne.
      – de gazole

      Sur les deux derniers points nous nous sommes fait hara-kiri. De surcroît quand on achète du gros matériel l’état consent à ce que des réseaux maffieux en volent les composants voire même le matériel entier lui-même.
      Il est terrifiant de se rendre compte que l’état consent à ce que des bandes de pillards volent
      – la production agricole directement dans les champs qui ne sont évidemment pas clos.
      – les jeunes plants d’arbres fruitiers ou de vigne
      – le gazole
      En plus les bobos voudraient que l’on produise bio autrement dit que l’on produise moitié moins alors que la population croit. Il voudraient que l’on lutte contre les maladies des plantes avec du sulfate de cuivre (importé) et Dieu sait si ce produit est « bio » et non toxique (il stérilise les terres) ou du soufre importé et extrait dans des conditions épouvantables.
      Nous vivons chez les fous pas les fous

  4. Cette dispersion est représentative d’une méconnaissance profonde de la ruralité et de la soumission de Bayrou aux pressions de Macron soutenu et guidé par ses écolos. Dans bien des cas, les agriculteurs possèdent des bois. Ils auront à s’adresser à plusieurs ministères pour simplifier leur vie. Avec Macron, les écolos travaillent à la disparition du monde agricole au profit de l’étranger. Ainsi, leur responsabilité sera dédouanée puisqu’ils n’auront aucun impact sur la qualité des produits importés. Ces écolos prompts à détruire seraient mieux inspirés s’ils recherchaient les causes de l’apparition de jeunes, de plus en plus nombreux, porteurs du cancer colorectal, un mal « de vieux ». Est-ce le bio de nos cantines ? Ou le poulet ukrainien ? On ne les entend pas sur ce sujet majeur.

  5. Le problème est qu’il y ait un ministère de l’écologie et de la transition écologique , dirigé par un fonctionnaire qui n’a jamais mis de bottes pour faire les récoltes, et encore moins planter un chou (comme dans la comptine « savez-vous planter un chou ? »). Rien que l’expression « transition écologique » me fait hurler : on n’a jamais su commander au soleil et autres forces de la nature, alors on punit les hommes.

  6. Monsieur Pounet, vous avez dit tout haut, ce que beaucoup supposent tout bas et pour les promoteurs de cette « pensée » écologique sur le carbone, une méconnaissance parfaite de la physique de la planète, liée a des intérêts du tiroir caisse de la même frange de friqués qui nous pourrissent la vie.

  7. Tant que vous parlerez comme tous les perroquets: Décarbonation, c’est que vous n’aurez rien compris à la physique du globe, le CO2 n’a rien à voir avec la température terrestre, puisque c’est l’augmentation de la trempérature terrestre qui avec 800 ans de décalage fait augmenter le taux de carbone, il y a quelques millions d’années le taux de carbone terrestre était bien supérieur à celui d’aujourd’hui et il y avait je vous l’assure très peu de voitures ou d’avions.

    • Il n y a peut être pas que les voitures et avions susceptibles d’ augmenter le CO2.
      Ni que l’augmentation du CO2 susceptible d’augmenter la température.
      Le décalage de 800 ans n’ est pas d actualité.
      Il faut peut être arrêter de penser binairement, le CO2 est coupable de tout ou n’ est coupable de rien.

    • Oh que vous avez raison ! Les glaciers qui fondent ça n’a rien de nouveau, toutes nos vallées en témoignent mais la doxa veut un autre discours qui culpabilise et contraint le « bas peuple ». Mais trop d’écolos ne regardent que le doigt plutôt que la cible… Et c’est l’humain qui sera perdant.

    • Effectivement la corrélation entre température globale et Co² est l’inverse de ce que nous assènent les
      Père Fouettards écolos. Le climat ne peut se considérer sur quelques années et doit évidemment prendre en compte les paramètres astronomiques sur lesquels l’homme n’a pas d’effet. Le but du délire « carbone » est toujours le même : Faire culpabiliser les naïfs et manipuler les foules. On a vu récemment une sénatrice écolo nous expliquer que le cyclone qui a ravagé Mayotte avait été plus dévastateur à cause du réchauffement climatique. Je lui conseille de faire une thèse sur le sujet en essayant de se renseigner sur un certain Milutin Milanković.

    • Pounet comme vous avez raison je pense comme vous,il y à plusieurs centaines d’années notre terre était entièrement en état de carbone et les hommes à cette époque ne parlaient pas de décarboné la terre seul les intéressés l’hiver il fait froid l’été il fait chaud et leur seule moyen de transport c’était le cheval.

  8. Monsieur Lefèvre lorsque vous écrivez que « gouvernement et monde agricole se ressaisissent » c’est illusion perdu vous le savez sûrement, l’intérêt des politiciens est de nous diviser, que nous nous haïssons jusqu’à la division complète, jusqu’au meurtres, c’est diviser pour mieux régner ! Les FDO, la Mobile, les CRS et plus encore vont taper fort, très fort même sur les agriculteurs, ce qu’ils n’autorise pas par lâcheté sur les malfaisants des banlieues.

    • Il faudra bien un jour que nos FDO choisissent: avec le peuple ou contre le peuple. Est ce que nos FDO vont continuer à se faire tabasser, renverser, écraser, inculper, mis en prison sans être soutenus par leurs hiérarchies, sans rien dire? Des milliers de policiers et de gendarmes démissionnent chaque année.

      • La hiérarchie des FDO c’est nous! A nous de choisir nos subalternes (députés, sénateurs et notre cher chef d’orchestre qui n’est qu’un petit rappeur de banlieue – n’est pas Mozart qui veut)

  9. Le gouvernement n’ a nullement envie de se ressaisir sur le sort réservé aux agriculteurs français. Le mondialisme a besoin de contrôle sur les masses populaires que ce soit leur moyen de locomotion, leur moyen d’ épargne, leur moyen de se nourrir… à une lettre près de mourir…Ce nouvel ordre mondial s’enivrera d’ un contrôle absolu sur le monde entier créant s il le souhaite des famines dans tel ou tel pays. Le sort des agriculteurs tout comme le nôtre est déjà réglé, nous sommes sortis de l’ équation mondialiste.

  10. Bon connaisseur du milieu forestier, je crains le pire puisque la forêt échoit à cette ministre des éoliennes, pétrie d’idéologie. Déjà deux énarques (Dubreuil et Munsch) ont dynamité l’Office National des Forêts, et ont dû être exfiltrés tant leur incompétence était grandiose et surtout leur management était destructeur et violent.
    Mme Pannier-Runacher, ENA, HEC et Sciences Po risque fort d’appliquer ses algorithmes, et des recettes éculées à un milieu naturel qui a besoin d’être géré de façon pragmatique, intelligente et surtout avec une vision à long terme.
    La forêt française mérite bien mieux que des hauts fonctionnaires à sa tête.

    • Oui exact…Mais ledit peuple et lesdits agriculteurs y consentent. Les élections donnent 98% (tous le NFP, les macronistes, LR, RN) pour les partis pro UE . Les agriculteurs ont haussé la voix après le mercosur mais il ne s’est rien passé et il ne se passera rien. Les français réclament du pouvoir d’achat à l’Etat comme un cerf à son seigneur tout en se laissant dépouiller chaque jour un peur plus de leur liberté. Macron est totalement démuni, certes, mais il n’a aucune véritable opposition. Les opposants veulent juste la place pour faire pareil. Il n’y aura pas de changement en restant dans l’UE totalitaire. Le problème c’est que personne ne veut en sortir. Donc la suite est facile à imaginer. Pour les hommes et les femmes libres, l’avenir est partout sauf en UE. Viva la libertad, carajo.

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