[TRIBUNE] Le nouveau réacteur de Flamanville : illustration de la résilience française ?
3 minutes de lecture
À l'image des lancements en grande pompe des paquebots, géants transatlantiques, inaugurerons-nous en grande pompe le nouveau réacteur de la centrale nucléaire de Flamanville, premier EPR (réacteur pressurisé dit « européen ») ? Dans un monde de sur-sécurité technique, sorti du syndrome de Fukushima, de politesse administrative devant la peur et les menaces de groupuscules et d’activistes, tout projet d’innovation technique subit les maux de notre temps, ceux des déconstructeurs, des chantres de la décroissance, de la même veine que les « woke », « genderistes » et autres « cancelistes ». Leurs souhaits ? Avoir une France végétalisée, improductive, non consommatrice… Un excès dont nous payons déjà le prix en dépendance et en aberration écologique, puisque l’on fait venir, par des navires gigantesques pollueurs, de la viande de Nouvelle-Zélande et du gaz de schiste des États-Unis !
Raccordement de Flamanville sur le réseau en milieu d'année
Mais les voitures électriques réclament leurs réacteurs ! Bref, le raccordement de Flamanville sur le réseau est maintenant prévu pour mi-2024. On a beaucoup glosé, depuis 2017, devant tant de retard accumulé et la dérive des coûts de plus des trois milliards initiaux aux treize milliards d’euros dépassés aujourd‘hui. Le rapport Folz (de 2019) rétablissait la vérité sur les difficultés et les enjeux initialement omis qui, en dehors des coûts de la sécurité, mettait bien le doigt sur la perte de compétence sur les nouvelles générations d’ingénieurs, techniciens, ouvriers, et l’inefficacité des relations entre les acteurs, les sociétés : complexités contractuelles mais surtout méthodologiques projets. C’est le défaut majeur, le mal du siècle : la sous-traitance, la surreprésentation des process, des chaînes de décisions molles, la prudence excessive. Quasi imposées de facto, les méthodes anglo-saxonnes d’apprentissage, d’évolution de carrière, de position dans l’entreprise, handicapent un mode de management et d’excellence française, éprouvée, efficace, ainsi abîmée par ces dogmes : ceux du mondialisme des standards et des normes. L’Union européenne en est le canal zélateur.
Rêvons d'un EDF fier
La France a recréé un pôle d’excellence dans le domaine de la soudure, en Normandie, pour se réindustrialiser et fournir en main-d’œuvre EDF et « notre » industrie navale. Actons ce sentiment de détente du sujet nucléaire par les gouvernements Macron, et ce, éloigné des injonctions et compromissions avec les Verts français, pour raisons électoralistes, ou de l’ingérence étrangère allemande qui a mené à la désastreuse fermeture de la centrale de Fessenheim. Rêvons d’un EDF fier, réinternalisant toute sa capacité de recherche et de développement, en indépendance maximum de ses sous-traitants, dans son rôle de vrai donneur d’ordre décomplexé et soutenu par le gouvernement. Qu’EDF réussisse l’exportation de son savoir-faire EPR par l’ouverture des réacteurs jumeaux d’Hinkley-Point, au Royaume-Uni. Rappelons qu’EDF s’était rendu seul développeur et maître d’ouvrage des EPR à la suite du retrait de l’allemand Siemens. Le Royaume-Uni, écartant les Chinois, va d’ailleurs faire confiance à la France pour un nouveau réacteur de ce type à Sizewell.
Espérons que les heures sombres et que les ténèbres vertes sont derrière nous pour revivre de notre savoir-faire et de notre grandeur industrielle française encore plus ou moins sabotée par un fédéralisme européen faussement égalitaire et à intérêts d’outre-Atlantique !
Thématiques :
Energie nucléaire
28 commentaires
MACRON, complice de JOSPIN puis HOLLANDE à heureusement changé d’avis il y a seulement 3 ans à propos du nucléaire. Mais bien sûr on a perdu du temps. Lorsqu’ils ont fermé le surgénérateur c’était catastrophique car il était destiné à utiliser les déchets des autres centrales pour refaire du courant et il n’y avait plus de déchets (dont on est obligés de les enterrer à 2 km. sous terre. On a encore de l’avance et profitons en. Concernant la centrale Japonaise, ils sont vraiment nuls de l’avoir construite au bord d’une plage et dans une région sismique.
Pour trouver une région non « sismique » au Japon, ça ne doit pas être facile, qui plus est les problèmes de l’arrêt de la centrale, sont liés au tsunami et non directement au séisme.
Espérons surtout que notre indépendance énergétique retrouvée, nous permettra enfin de sortir du marché Européen fait entre autres sous pression des « pastèques de Bruxelles » et des « Mozart de la finance » pour entre autres ne pas pénaliser l’industrie Allemande subissant volontairement par leurs choix politiques des coups énergétiques supérieurs aux nôtres et cela bien sûr aux détriments du peuple Français et de nos propres industriels.
Pour Superphénix un procès ne serait pas de trop
On a beau dire que les écologistes ne sont pas à l’origine de tout nos maux mais ils en sont les principaux instigateurs.
De tous les ouïe-dire, le seul crédible reste pour moi le rapport de Jean-Martin Folz. Un homme scrupuleux, intellectuellement honnête dont le travail est incontestable.
Le gros problème de tous ces réacteurs nucléaires, c’est qu’à force d’en faire dans le monde, nous allons manquer d’uranium pour les nourrir et les prix vont flamber, sans compter la dépendance aux pays fournisseurs. Par contre personne ou presque, ne parle des surgénérateurs, dont Superphénix était l’évolution de Phénix, pour lesquels la France avait une avance technologique importante, par rapport à ses concurrents, les USA et le Japon et utilisait comme combustible le déchets nucléaires des centrales classiques, dont nous ne savons quoi faire, ce qui nous donnait vu les stocks, de l’énergie gratuite pour plus d’un millénaire. Et pourquoi Jospin premier ministre de cohabitation de Chirac à t-il arrêté cette filière prometteuse, tout simplement, pour avoir la voix des « verts » à l’assemblée nationale, ainsi que celle des communistes en leur promettant de ne pas toucher aux centrales existantes. Si ça, ce n’est pas une « saloperie » faite à la France, je ne sais pas alors comment qualifier cela. Dire qu’il y a encore des « journalistes », pour aller demander des conseils à cet individu, pour la gestion de la France, autant demander des conseils à un pompier pyromane pour prévenir les incendies!
Demandez à madame Voinet qui a stoppé le projet « Phenix » qui fonctionnait avec les déchets des autres centrales.
Il ne faut pas poser les questions qui fâchent aux abonnés absents!…
Madame Dominique Voynet, n’était que ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement, tandis que son chef dans le cas d’une cohabitation, c’est le premier ministre et non le président de la république, celui-ci était donc Lionnel Jospin, et c’est lui qui a donné l’ordre de fermeture de super phénix.
Encore une preuve que certains français n’aiment pas la France
En effet. On pourrait ainsi régler en partie le problème des déchets nucléaires et fournir de l’électricité à un prix raisonnable et même en revendre. Mais pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? N’oublions pas qu’à ce jour, nous achetons toujours de l’uranium à… la Russie, mais pas au même prix! « On va mettre la Russie à genoux » …Poisson d’avril!!!
Excellente conclusion !
Vous confondez facilement Résilience avec incompétence et fainéantise et vous oubliez aussi ce que sont les assistés professionnels qui sont les écolos destructeurs et les nombreux politiques minables, c’est eux le vrai problème de la France.
Et si après la consultation obligatoire le public n’est pas d’accord pour cette mise en route… jupiter va-t-il applaudir ?
» Espérons que les heures sombres et que les ténèbres vertes sont derrière nous pour revivre de notre savoir-faire et de notre grandeur industrielle française encore plus ou moins sabotée par un fédéralisme européen faussement égalitaire et à intérêts d’outre-Atlantique ! » Oui espérons
Le jumeau de FLAMANVILLE à TAISHAN construit avec les mêmes plans et pratiquement le même équipe de concepteurs débie sur les réseau chinois depuis presque 10 ans!!! Pourtant il a été commencé après. FLAMANVILLE a été sciemment saboté par les verts et les politiques. Je me souviens de la salle des machines, partie essentielle du fonctionnement et de la conception a du etre reprise par l’équipe d’ingénieurs turbines parce que tout à coup l’architecte NOUVEL a été désigné par le président de la République et que les machines ne rentraient pas dans le dessin génial fait par cet architecte. ON se pince!!! Et tout à l’avenant. Pour les petits nouveaux il faudra 30 ans pour recréer le niveau d’excellence acquis par les anciens par une rotation quasi militaire de tous les jeunes tous les 3 ans ou moins sur tous les postes, de la conception à la maintenance, tous les types de centrales, toutes les fonctions de la centrale.
Le 26 mars,le forum international Atomexpo-2024, devenu l’événement le plus important de l’industrie nucléaire mondiale, a achevé ses travaux à Sotchi. 4.500 délégués de 75 pays sont venus en Russie, pays « isolé » et mondialement paria. Le forum avait pour thème les nouvelles technologies nucléaires de quatrième génération. Or c’est Rosatom, hôte de l’événement, qui en est à la pointe de ces technologies. D’où le nombre de visiteurs.
La « quatrième génération » est le nom donné aux réacteurs à neutrons rapides dotés d’un caloporteur plomb, avec un cycle fermé du combustible nucléaire qui consiste à extraire le plutonium du combustible usé et à en faire un nouveau combustible pour les réacteurs à neutrons rapides. Pendant la campagne de combustible, on produit autant de plutonium qu’on en brûle, de sorte que le cycle peut être répété presque indéfiniment – il s’agit essentiellement d’une machine à mouvement perpétuel. Les technologies de quatrième génération permettent de séparer le composant le plus nocif et le plus dangereux du combustible usé, les actinides mineurs, et de les brûler dans des réacteurs à neutrons rapides. Cela permet de réduire de plusieurs milliers de fois le risque à long terme lié au stockage des déchets radioactifs. La construction du réacteur de quatrième génération BREST-300 près de Tomsk a commencé en 2021. Lors de la cérémonie d’ouverture d’Atomexpo 2024, la première ligne technologique de production de combustible nucléaire pour le réacteur a été lancée par téléconférence. La mise en service est prévue pour 2027. BREST est construit avec l’ensemble des installations nécessaires à son fonctionnement. En fait, il s’agit de tout un ensemble de technologies de quatrième génération, qui devraient démontrer l’opérabilité du cycle fermé du combustible nucléaire.
Tout à fait intéressant, et la France dans tout cela est elle positionnée ?
Nous savons quel a été le rôle de » sous-marins » allemands dans la dégradation de l’ outil stratégique de notre production d’électricité électro nucléaire. Heureusement EDF a tenu bon, nous voilà parti pour redevenir leader dans la construction d’un nouveau type de réacteur.
Si le prototype à explosé les coûts de mise au point, la construction des autres réacteurs ne coutera que le prix réel d’infrastructure de ce type, plus on en exportera plus le coût diminuera.
Bien le bonjour aux allemands qui vont se dépatouiller avec leurs centrales à charbon ou au gaz (très écolos).
Attendons de les voir nous supplier de leur en construire quelques uns; car ce n’est pas en couvrant leur territoire d’éoliennes qu’ils arriveront à couvrir leur besoin en énergie pour faire tourner leur industrie automobile.
Vous avez tout compris sur nos « Amis Allemands »…et ils n’ont pas fini de nous em…er!…
Monsieur MAZURIE est d’un optimisme « Délirant »… En 2022 EDF annonçait déjà que le chantier de l’EPR devrait durer au moins 17 ans au lieu des 03 ans prévus en 2007 et que la facture devrait se monter à plus de 19.1 milliards au lieu des 03.3 prévus…! Je pense qu’un peu de modération et de retenue seraient les bienvenues…!
Vous avez tout à fait raison, et la réalité des EPR finlandais et chinois, à l’arrêt, en raison de défauts de conception, laisse craindre le pire, d’autant qu’à Flamanville il y a des graves défauts dans les soudures et la qualité de l’acier, et d’énormes bulles d’air dans l’enceinte bétonnée. Tous ces défauts et d’autres ont été dénoncés au fil du temps, par le « canard » toujours bien informé. Mais macron a voulu que cette « bombe incontrolable » sit quand même mise en service. Wait and see !
La modération et la retenue de l’auteur me semblent implicitement exprimées dans sa conclusion comme quoi le dossier est loin d’être plié; « (…) grandeur industrielle française encore plus ou moins sabotée par un fédéralisme européen faussement égalitaire et à intérêts d’outre-Atlantique ! » Et je doute que son point d’exclamation soit réellement nécessaire…
« la surreprésentation des process » (sic)
Les auteurs d’articles pourraient-ils éviter les anglicismes qui abîment notre langue et ne sont pas compris de tous ? Le mot process ne veut rien dire en français et son emploi est un appauvrissement car il peut se traduire de plusieurs façons suivant le contexte. Ici il signifie tout simplement procédure !
Merci pour la justesse du process