[TRIBUNE] Le système éducatif, grand oublié de Nicole Belloubet

Capture d'écran ©BFMTV
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À l’occasion de sa conférence de presse de rentrée, le ministre démissionnaire de l’Éducation nationale a présenté une sorte de catalogue de mesures censées définir la politique éducative de la nation.

Certaines de ces mesures sont la poursuite ou la mise en place d’annonces diverses produites durant la législature précédente : poursuite des dédoublements en éducation prioritaire, groupes de besoins au collège, nouveau brevet, stages en seconde, défense de la laïcité, procédures visant à favoriser la « mixité sociale », pacte, etc. D’autres sont nouvelles : programmes d’éducation morale et civique (EMC), futur programme d’éducation à la sexualité, future réécriture des programmes de l’école élémentaire, seconde préparatoire.

L’ensemble a été décrit comme la déclinaison de trois principes : l’école émancipatrice, l’école comme service public, l’école comme moyen de corriger les « assignations » culturelles et sociales.

Il est frappant de constater que le ministre n’a à aucun moment placé son discours dans le seul cadre qui convienne à la question éducative : celui d’une institution républicaine et nationale qui a pour mission essentielle d’instruire, d’éduquer et de former des citoyens français et qui éprouve, de l’avis général, d’immenses difficultés à remplir cette mission.

Rien sur les dossiers chauds

Le ministre n’a donc fixé aucun objectif quantitatif ou qualitatif au système éducatif : pas un mot de la maîtrise des fondamentaux, de la culture générale, du développement de l’esprit scientifique, de la maîtrise des langues étrangères, du niveau réel des examens nationaux (baccalauréat, notamment). Pas une allusion à la nécessaire mobilisation des unités éducatives pour l’amélioration effective des performances de notre école.

Les lignes de fracture du système éducatif - état de l’éducation prioritaire, état de l’école rurale, état du lycée, état de la formation initiale de nos professeurs, état de la continuité éducative (remplacements de courte durée), épaisseur bureaucratique du système - n’ont pas même été évoquées.

Certes, le ministre expédie, aujourd’hui, les « affaires courantes » et n’est pas à lui seul comptable de décennies de déconstruction de notre système éducatif, mais cette année scolaire a bien été préparée alors que le gouvernement n’était pas encore « démissionnaire ». Les priorités proposées par Mme Belloubet sont bien l’expression de la vision que le gouvernement et le président de la République ont de l’école : un « service public », comparable à l’hôpital (on appréciera cette comparaison) et qui, à ce titre, doit « fonctionner » de manière efficiente dans le cadre de son budget annuel. Certes et fort bien, mais nous sommes loin du compte, si l’on pense aux enjeux d’un système éducatif efficace dans le contexte de fracturation de la société française et d’une concurrence exacerbée où la puissance d’une nation repose essentiellement sur la qualité de la formation de ses citoyens.

Autorité du savoir et du maître

Le Rassemblement national, quant à lui, a de plus hautes ambitions pour l’école qu’une simple bonne administration (qui reste, d’ailleurs, hors de portée du ministère actuel). Nous considérons que l’institution scolaire, qui est littéralement porteuse de l’avenir de la nation, doit être profondément rénovée. La transmission des connaissances, validée à l’issue de chaque degré par un examen national, est pour nous le « cœur du réacteur ». La dispersion actuelle des enseignements, la multiplication des « priorités éducatives » d’origine sociétale doit céder le pas à une maîtrise réelle des fondamentaux au primaire et à l’acquisition d’une solide culture générale au secondaire. Nous estimons que le principe d’autorité du savoir et d’autorité du maître doit retrouver toute sa place dans le fonctionnement quotidien de nos établissements. Nous estimons que l’école doit être vigoureusement protégée des menées islamiste et wokistes et de l’emprise idéologique de syndicats d’extrême gauche. Nous considérons que l’autonomie des établissements et la liberté pédagogique de leurs personnels doivent être respectées. Il doit être mis un terme à la caporalisation des professeurs et à la politisation à outrance de la question scolaire par des ministres aussi éphémères qu’inconsistants.

Nos propositions législatives en matière éducative iront dans ce sens avec pour seule boussole l’intérêt général et pour unique perspective le redressement de l’école de la République.

Roger Chudeau
Roger Chudeau
Député de Loir-et-Cher, référent Éducation pour le groupe RN à l’Assemblée nationale

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Et si on en revenait en primaire aux programmes des années 60 , ce serait peut-être bonne solution. C’est sur cette base qu’ont été formé tous les ingénieurs et techniciens qui ont contribué aux avancées technologiques de la fin du siècle dernier. Mais un certain nombre de « Professeur des écoles », parmi les plus jeunes d’entre eux, seraient sans doute en mal d’expliquer des notions basiques qu’ils ne maîtrisent pas si j’en juge à leurs participations à certaines émissions télévisées.

  2. Avec la gauche et Macron qui prévoient un revenu universel, à quoi bon s’instruire… Tout est prévu, même la
    dissolution de l’Assemblée en juin dernier ceci pour éviter le rejet du budget prévu de longue date par Bruxelles-Macron et les socialistes.

  3. Peut lui chaut…elle préfère, en matière d’avenir, évoquer le sien propre et…son poste !

  4. Madame Belloubet est une experte, elle a démontré ses grandes capacités dans son précédent emploi. Aujourd’hui en tant que démissionnaire, je ne vois pas l’utilité de ses déclarions fracassantes. L’efficacité n’est pas prioritairement une question de budget mais d’efficacité dans son usage et là dans ce ministère il y avait fort à faire. En priorité ramener à leur vrai travail tous ces agents détachés, mis à disposition pour tout et n’importe quoi. Rien que cela ses prédécesseurs, tout comme elle, n’en ont pas été capables.

  5. L’Education nationale, grande oubliée de Nicole Belloubet, que pourrait-on dire de son précédent ministère alors, la Justice. Non seulement oublié mais même inconnu et inexistant.

  6. Je suis certaine d’une chose : si cette dame a des enfants, ils ont bénéficié du meilleur enseignement possible, de la maternelle à l’université. N’ayez aucune inquiétude pour eux !

  7. En fait, l’école est devenue une sorte de camp de rééducation gauchiste prônant tout ce que cette ministre a cité,au détriment volontaire de la véritable instruction,car les enfants instruits suffisamment pourraient réfléchir et mettre à mal l’idéologie générale dominante,donc tout est fait pour maintenir la future population active dans les griffes du politiquement correct et de la bien-pensance.

  8. Ils sont plus obsédés par l’éducation sexuelle et par l’écologie que par le b.A. Ba de l’instruction, éduquer nos enfants, à développer leur esprit critique etc…

    • Pour résumer vos propos plus crûment, ils sont plus obsédés par le plaisir égoïste et débridé que par le travail et la réalisation, l’écologie n’étant qu’une simple excuse factice.

  9. Elle aura fait quoi la Ministre depuis qu’elle est en charge de l’Education Nationale, a part gérer les  »affaires courantes », profiter d’un chauffeur , d’un garde du corps, d’un logement de fonction , d’un bon salaire ? Elle est pas belle la vie des ministres sous Macron ?

    • ce n’est pas l’âge le problème, c’est l’état dans lequel un individu se trouve, et sur ce point de vue comme pour beaucoup d’autre, nous ne sommes définitivement pas égaux !
      Ceci étant, Belloubet était déjà mauvaise dans son premier mandat, bah rien n’a changé

  10. « L’ensemble a été décrit comme la déclinaison de trois principes : l’école émancipatrice, l’école comme service public, l’école comme moyen de corriger les « assignations » culturelles et sociales ». Quel verbiage ! Quelle vide intersidéral ! Quel l’école apprenne à lire, à écrire et à compter ! Ce sera déjà pas si mal. Avec ça un individu normal peut déjà faire un bon bout de chemin dans la vie.

  11. Le problème ces ministres sont un jour ministre de la justice, et le lendemain ministre au logement ou bien l’éducation.
    Bilan ils ne savent pas de quoi ils parlent .

    • Ministre multi portefeuilles qui savent un peu de tout mais jamais rien . L’éducation nationale a subi de nombreux ministres sous Macron premier et j’espère dernier. C’est exactement l’image actuelle de la recherche d’un premier ministre introuvable car l’incompétence macronienne a mis le chaos en France. Ainsi nos chers élèves vont encore subir les frasques de ces ministres de théâtre qui ne font que palabrer, se faire valoir et faire valoir leur cher président qui les embauche. Triste programme.

      • L’Education Nationale, un véritable camp retranché wookiste faudrait-il dire !
        Et la Belloubet, sinistre meneuse de revue, un jour au ministère de la Justice, un jour à l’Education Nationale ou les formateurs wookes formatent les futurs clients de l’autre Ministère, celui présentement occupé par le fameux DUPONT-MORETTI.
        Aller, on passe à autre chose de plus sérieux SVP.

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