[Tribune] Les nations contre l’impérialisme de l’Union européenne

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L’histoire du monde a vu l’affrontement immémorial entre les empires et les nations ou, avant qu’elles n’existent formellement, les peuples.

Empires guerriers comme celui d’Alexandre ou de Gengis Khan, empires idéologiques comme le IIIe Reich ou l’Union soviétique, empires religieux comme l’Empire ottoman islamique ou l’Empire colonial espagnol, empires civilisationnels comme l’Empire romain ou l’Empire colonial français, tous ont généralement en commun cinq caractéristiques :

1- Une volonté expansionniste souvent sans limites : ce n’est pas sans raison que, de la notion d’empire, est né le mot, devenu très justement péjoratif, « d’impérialisme ».

2- Une autorité centrale généralement personnifiée dans une figure monarchique – « le César », le « Tsar », le Khan - ou par une caste oligarchique.

3- Une logique politique d’encadrement de peuples hétérogènes considérés comme de simples « populations à administrer » ; en témoignent par exemple les découpages territoriaux de circonstance décidés d’autorité, indépendamment des réalités humaines, ethniques, culturelles ou historiques des peuples concernés.

4- Une justification : apporter à des peuples infantilisés une promesse de paix entre des entités mineures prêtes à se chamailler, à faire triompher chez elles des valeurs prétendument « supérieures », à leur garantir les bienfaits d’une organisation plus évoluée.

5- La transformation de citoyens en sujets soumis à des injonctions politiques supérieures à leurs atavismes naturels ou à leurs volontés nationales.

La nation vecteur d’émancipation

Avec Philippe IV le Bel (1268-1314), qui proclama à la suite du grand juriste médiéval Jean de Blanot que « le roi de France était empereur en son royaume » (Rex Franciæ in regno suo princeps est), la France venait affirmer le principe de souveraineté royale. On dirait aujourd’hui « de souveraineté nationale ». Par cette marque d’autorité, certes disruptive mais nécessaire, « le roi de fer » tenait ainsi à s’affranchir de deux tutelles à prétentions universalistes, l’une temporelle, l’autre spirituelle : celle du Saint-Empire romain germanique, qui revendiquait la suprématie temporelle sur les royaumes européens, et celle de la papauté.

Face aux empires, on le voit, la nation a été un vecteur d’émancipation. Pourtant, au lendemain des deux conflits mondiaux, une perversité historique orientée a injustement accusé les nations innocentes d’être « cause de guerre ».

Empire signifie conquête, donc guerre

Or, la Première Guerre mondiale fut déclenchée par deux empires : l’un déclinant, l’Empire austro-hongrois du vieux François-Joseph qui crut pouvoir retrouver le prestige pâlissant de sa dynastie par la soumission militaire de la Serbie ; l’autre, l’Empire allemand, d’inspiration prussienne donc militariste, qui voulait conforter sa nouvelle domination sur l’Europe centrale et mit toute son énergie à précipiter la guerre.

Dans le contexte historique de la boucherie de 1914-18, ce sont les nations qui ramenèrent la paix au prix de quatre ans de sacrifices humains inimaginables. Deux décennies plus tard, ce sont encore les nations qui vinrent à bout du projet de soumission militaire et génocidaire du IIIe Reich, cette abominable folie idéologique transformée en projet de conquête impériale de l’Europe.

L’Union européenne : un nouvel empire

Au lendemain de ces guerres atroces, l’effacement programmé des peuples comme le règne du « doux commerce » mondial ont été présentés par le pacifisme triomphant comme les conditions d’une paix éternelle.

Or, prétendre que l’on devrait la paix en Europe à une construction européenne d’inspiration marchande et ultralibérale constitue une supercherie supplémentaire. L’Union européenne n’est pas la cause de la paix mais l’inverse. Par ailleurs, un projet de fédération importé par un agent des États-Unis, Jean Monnet, ne fait que révéler les velléités hégémoniques d’un autre empire, situé outre-Atlantique, de dominer par une structure méta-nationale, voire antinationale, les peuples d’Europe en les embrigadant dans sa propre logique de bloc militaire (lire, à ce propos, le livre de Philippe de Villiers : J’ai tiré sir le fil du mensonge et tout est venu, Fayard, 2019).

À suivre. La deuxième partie de la tribune de Philippe Olivier paraîtra demain 21 septembre.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 21/09/2022 à 12:49.
Philippe Olivier
Philippe Olivier
Député européen, conseiller spécial de Marine Le Pen

Vos commentaires

17 commentaires

  1. L’union européenne n’avait de sens que sous le Général. Ensuite elle a été accaparée par des arrivistes idéologues qui n’ont eu de cesse de nous placer sous la tutelle des yankees et d’oeuvrer à notre soumission. Notre notre seule chance de survie tient dans notre souveraineté totale et sans condition, celle du pays.

  2. Je pense sincèrement qu’Emmanuel Macron se rêverait en zelinski. Les français qui ne sont pas son peuple mais juste un paillasson ne comptent absolument pas pour lui !

  3. Ah Jean Monnet, presque déifié en Europe! Il y en aurait pourtant à dire… Il amassa sa considérable fortune par la contrebande d’alcool (en liaison avec Al Capone) et le trafic d’armes (fournies par son employeur, les USA). La fondation d’une banque d’affaires à Wall Street la consolida et lui permit des contacts utiles avec la plupart des gouvernements dans le monde. Il plaqua le copier-coller des institutions américaines à Bruxelles, mais son œuvre la plus considérable demeure méconnue : il facilita la conquête du pouvoir politique par la mafia internationale, qui n’a fait que se développer avec le temps. Avec son triste bilan actuel.

  4. A défaut d’avoir créé des camps pour les non vaccinés, ils vont nous pondre une guerre. Ironie du sort : ils seront les premier que l’on éradiquera .

  5. Mais comme le dit notre Jupiter : nous somme « illettrés » donc prêts à avaler des couleuvres puisque nous ne comprenons rien. Mais il est évident qu’Ursula et Macron font la paire pour nous entraîner dans une guerre qui ne nous concerne pas directement. Que de crimes commis pour obtenir pouvoir et argent!

  6. On dirait à lire cet article qu’il n’y a que de méchants empires et de gentilles nations.
    N’est ce pas plutôt un nationaliste Serbe qui a précipité la première guerre mondiale en assassinant un membre de la famille impériale ?
    Supprimer les empires n’empêchera pas les guerres entre nations.
    La notion d’ « impérialisme européen » sous tend l’existence d’un empire européen. Personnellement je le perçoit mal, en tout cas il me paraît particulièrement peu belliciste et je n’ ai pas l’ impression que ses voisins en aient grande crainte.

    • Manifestement l’EU a toutes les caractéristiques d’un empire : pouvoir dictatorial non élu, coercition des états-vassaux, superbe ignorance des peuples, soumission à l’idéologie, corruption à tous les étages… Vous trouvez qu’Ursula n’a pas un discours belliciste, qui ne demande qu’à se transformer en actes de guerre?

  7. Oui, on ne le dit pas assez, c’est cette Ursula qui nous mène à la guerre avec l’approbation de Macron qui se voit après son mandat à sa place

  8. Cette Europe du 21 ème siècle est une construction dictatoriale visant à l’asservissement des peuples sous prétexte que c’est bon pour eux . La complicité des élites françaises est effarante. Seul Orban lutte contre ce fléau qui nous mène au chaos et a la guerre.

    • « Construction dictatoriale »: l’Union européenne » n’est ni lepéniste, ni communiste, que je sache!

    • oui cette europe est nuisible, elle est au service d’une idéologie destructrice, avec la complicité des dirigeants de la france … Bravo aux British pour leur brexit et pour respecter le vote du peuple , respect á Viktor Orban , et vive Giogia Meloni …

  9. Il en est de la construction du machin européen comme de l’immigration. Aucun debat n’a jamais eu lieu devant la représentation nationale d’une part, et d’autre part, nos gouvernants avancent masqué et se gardent bien de communiquer clairement sur leurs intentions et leur politique en la matière.

  10. Merci pour cet article.

    Quand est-ce qu’un journaliste osera le dire dans une émission ou l’écrire dans le journal ?

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