[TRIBUNE] LFI héraut de la cause palestinienne

Le 8 avril, à l’Assemblée nationale, les députés du groupe LFI jouent, une nouvelle fois, cette partition des fanfarons de l’horreur dont ils sont les spécialistes incontestés.

Des enfants palestiniens pourtant tués par une décision délibérée du Hamas

Les comptes rendus des débats témoignent de l’intervention d'Aymeric Caron : « À peu près 80.000 morts, à peu près 20.000 enfants […] Tous les jours, des enfants palestiniens sont brûlés, écrasés, démembrés, décapités, abattus d’une balle dans la tête. » Puis les députés du groupe LFI se lèvent et brandissent des photos d’enfants palestiniens : pour dire les choses sans détour, ces enfants palestiniens ont pourtant été tués par une décision délibérée du Hamas.

Le pogrom du 7 octobre n’avait aucun sens militaire mais il appliquait à la lettre les leçons de la guerre révolutionnaire : provocation, répression, mobilisation. Les terroristes du Hamas n’avaient pas pour but principal, en ce début d’automne, de tuer des civils israéliens mais de provoquer la réponse de l’armée israélienne et, donc, but ultime, de faire tuer en réplique le plus grand nombre possible de civils palestiniens, chair à canon de leur infâme pari. Il était bien certain qu’Israël ne pouvait laisser sans réponse le massacre du 7 octobre et admettre que le Hamas se préparait à le renouveler.

Les terroristes cachés au milieu de foules inoffensives et apeurées n’acceptent pas la mort de leurs frères comme une dîme due à la guerre mais comme le but lui-même. La révolution islamiste ne s’embarrasse pas de sentiments, 1.200 morts israéliens ne valent qu’une brève satisfaction, la victoire recherchée est ailleurs. Le triomphe espéré du Hamas, c’est la rue arabe qui se soulève devant l’inévitable réponse d’Israël, ce sont les accords d’Abraham qui s’effondrent et, en définitive, les idiots utiles de LFI qui se lèvent à l’Assemblée nationale, brandissant les photos de ces bambins dont le Hamas a voulu la mort à des fins de propagande.

L’extrême gauche n’est pas à son coup d’essai pour le soutien à la violence révolutionnaire et à l’antisémitisme. Avant cet octobre noir 2023, il y eut, par exemple, septembre noir 1972, l’assassinat de douze athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Munich. Déjà, la gauche insoumise applaudissait, Jean-Paul Sartre déclarait que « le terrorisme, c’est aussi dans certains cas la voie vers une guerre populaire ».

Aymeric Caron en Jean-Paul Sartre de l’ère des réseaux sociaux…

À cet instant, le stylo se lève… Sont-ils donc si aveuglés par la haine ? M. Aymeric Caron et ses camarades ne voient-ils pas qu’ils sont les amis du Hamas mais les ennemis du peuple palestinien, les complices - certes indirects - d’actes de terreur, les acteurs d’un jeu macabre qui sacrifie les enfants sur l’autel de la révolution, et que l’une des raisons de l’attaque du 7 octobre était de pousser M. Caron à brandir à l’Assemblée nationale les portraits de ces enfants morts ?

Désormais, plus d’un tiers des interventions de LFI sont consacrées au drame palestinien. La France aurait-elle disparu de leurs préoccupations ?

Il faut plutôt craindre qu’une deuxième manœuvre ne s’ajoute à la première. Jean-Luc Mélenchon ne s’imagine pas en simple héraut de la cause palestinienne. Pour lui, aussi, les visages de ces enfants ont un sens révolutionnaire, en France, dans les urnes des scrutins à venir.

Les enfants de Palestine ne voteront pas aux élections législatives, mais Aymeric Caron et Rima Hassan gagent que certains musulmans de France n’oublieront pas leur soutien. Si on suit bien leur logique, un enfant mort à Gaza, c’est cent voix dans l’urne en France.

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