[TRIBUNE] Macron, le chat noir de la République
Le Président porte malheur. La preuve ? Nous venons même de perdre le championnat mondial du pâté en croûte. Battus par les Japonais. On aura tout subi.
Il y a quelques jours, ma ville fêtait son champion olympique de cyclisme. Heureux moment qui se clôture, évidemment, par le « verre de l'amitié » ; ce que Blondin appelait le « verre de contact ». Entre voisins de buffet (modeste), on s'interrogeait : « Mais qu'est-ce qu'Emmanuel Macron a fait de bien ? » Éclats de rire spontanés ! Les réponses tardent. Le succès de l'apprentissage, dit l’un ? Il n'a profité qu’aux élèves des grandes écoles. Notre-Dame restaurée en un temps record ? Chacun convient que le mérite en revient plutôt à des génies de la pierre et du bois. Un ancien du Crédit agricole vante alors la « flat tax », mais il est obligé d'entrer dans le détail pour ceux qui n'ont jamais acheté une action en Bourse. « Il a nommé Barnier ! », s'exclame un autre, qui a toujours voté à gauche mais ne s'excuse plus de trouver Marine sincère. Et, tous, on s'est régalés en décrivant, par le menu, la leçon de courtoisie racée que prit, de Michel Barnier, cet arrogant d'Attal sur le perron de Matignon.
C'était écrit
Mais voilà. Trois mois plus tard, tout s'écroule. C'était écrit ! Le jeune Président au costume cintré auquel on prêtait toutes les grâces et tous les talents plonge même ses proches dans les pires sentiments. C’est lui qui a été censuré, en fait, pas le gouvernement !
Oui, c'était écrit. Même les naïfs du début comprennent qu’on a eu le pire Président de notre Histoire. François Hollande attirait les sarcasmes, Emmanuel Macron, la rage.
Élu, à l'issue d'un coup d'état judiciaire, pour surmonter des clivages politiques jugés archaïques, il n'a réussi qu’à rassembler (à quelques exceptions près qui se reconnaîtront) une gauche blanchissant, un hollandisme honteux, une droite de Rastignac et les milieux d'affaires flairant l'aubaine ! La stratégie du « en même temps » convenait à tous : promoteurs d’idées creuses, analphabètes de l'Histoire de France, amoureux béats de l'Europe, opportunistes à l'échine souple face aux forts mais intransigeants avec la « France périphérique », parlementaires choisis sur étiquette « Président », sans relief, ni goût, ni racines.
L'Histoire confirmera cette vérité à la portée des plus humbles : quand la France s'effondre, son redressement ne se prépare pas avec des sentiments, des caractères, des méthodes et des élus médiocres.
Restaurer la souveraineté du peuple
À ce sujet — Allocution de Macron : trente mois, trente siècles…
La « droite républicaine » aurait pu prospérer, en ces temps de décadence poudrée. Le gaullisme comme viatique, elle aurait pu rappeler que le roman national s’apprend à l'école et qu’« aucune société ne peut faire l'économie du sacré » (La Mémoire et le Sacré, de Pierre Chaunu, Calmann-Lévy).
Elle aurait pu se souvenir, aussi, que les frontières ne sont pas seulement géographiques mais morales. Cela lui aurait évité quelques lâchetés sur le sens de la vie, l'accompagnement de son issue, l'impératif nataliste. On parle beaucoup du climat en occultant quelques « fondamentaux », justement : la démographie, l'histoire et la géographie. Aucune politique ne peut s'en abstraire. Surtout à droite où on cultive, en général, les racines et la transmission.
Si elle voulait exprimer son attachement à la démocratie, elle aurait consacré des efforts pédagogiques au premier de tous les débats politiques : restaurer la souveraineté du peuple alors que ce sont les juges qui font aujourd'hui la loi et imposent leur conception de l'intérêt général.
La droite aurait pu faire le procès des institutions européennes : dans une opacité soigneusement entretenue, elles ont échoué en presque tout. La défense est américaine, l'énergie achetée à des producteurs issus de pays souvent peu recommandables, son industrie, bridée par une imbécile politique de la concurrence, est offerte aux prédateurs du monde entier, sa recherche entravée par des contraintes environnementales, sa diplomatie naine, notre identité combattue par l'islamisme, agissant comme une gangrène dans les bureaucraties européennes comme dans nos villes et nos terroirs, le travail gâché par le poids des impôts, des fraudes et des inégalités scolaires.
Une gauche plus habile
« La politique, ce sont d'abord des idées », écrivait Thibaudet. Mais les idées de droite se sont plutôt épanouies hors de la « droite républicaine » dans de nombreux cercles, sociétés de pensée et rédactions. À une exception près, obsessionnelle : pas d'alliance avec le RN. Or, il n’y a plus, pour ainsi dire, d'extrême droite en France, si ce n'est dans l'esprit des gauches et de ses serviteurs dociles. Emprunter les mots et les anathèmes de la gauche, c'est se soumettre à ses idées. Le RN ne remet pas en cause la Constitution, il se plie aux exigences démocratiques, combat avec force l'antisémitisme ; on peut même le trouver un peu timide sur la question du « choc des civilisations » et sûrement perfectible sur les questions économiques. En revanche, il y a une menace fasciste, en France : celle de l’islamo-gauchisme qui a conçu et organisé le « barrage républicain » aux élections législatives avec les macronistes, les socialistes et la « droite républicaine ». Pire qu'un crime : une faute. Édouard Philippe appelle à voter pour un candidat communiste alors qu'il a hérité la ville du Havre d’Antoine Rufenacht, lequel délogea avec difficulté les héritiers d'une pensée criminelle. Et Laurent Wauquiez qui voulait, un temps, s’affranchir de la loi Zéro Artificialisation Nette (ZAN) dans sa région, a bénéficié du désistement leste d'une candidate issue du parti de Sandrine Rousseau.
Ils ne peuvent aujourd'hui déplorer les conséquences des choix qu'ils ont faits hier. La gauche fut plus habile et assez fourbe pour dissimuler ses turpitudes historiques. Elle ne fit pas le procès de François Mitterrand lorsqu'elle apprit qu'il avait porté la Francisque de Pétain et entretenu une fidèle amitié avec René Bousquet, l'organisateur de la rafle du Vel' d’Hiv'. Elle dissimule soigneusement l’antisémitisme de Jaurès, son père spirituel (Comment la gauche a kidnappé Jaurès, de Bernard Carayon, Éd. Privat). Elle idolâtra Sartre contre Aron.
Le chasseur de nazis, Serge Klarsfeld, lui qui ne fut jamais de droite, manifesta récemment plus de lucidité. Une qualité, comme le travail des idées, qui fait défaut à cette droite. Le jour venu, il faudra bien qu’elle revienne à ses sources gaullistes, l’intérêt national, et qu’elle consacre son énergie aux dynamiteurs de notre pays.
Dans ce désordre politique, le Président Macron est bien le chat noir de la République.
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29 commentaires
C’est comme pour les films pornos dans les années 80 personne n’allait les voir mais les salles étaient pleines !! Aujourd’hui personne n’aura voté Mr Macron , mais il a été élu deux fois !! Cherchez l’erreur ??
Cela explique bien pourquoi il n’y a plus de droite « républicaine ». Les LR sont, au mieux, des centristes et dirigés par des personnes sans âmes et sans convictions.
L’erreur du RPR de Chirac a été d’avoir voulu incorporer l’UDF et ses apparatchiks, croyant les faire disparaître. De ce jour, le gaullisme a quitté définitivement ce parti et ses descendances.
Excellent aperçu. Un volet me semble ignoré, le contre-pouvoir médiatique. Dans un air du temps où tout se colporte, où tout se renforce par la puissance de l’expression, le système médiatique n’a-t-il pas généreusement, docilement accompagné ces situations ? La crainte de bousculer, de se retrouver dans les filets de quelques puissances maléfiques , l’Arcom, les Juges ? Ce qui a forgé au fil du temps le permanent « oui, mais « , ce qui s’est traduit par le « en même temps ». Ce qui a donné naissance à cette France guimauve qui se laisse conduire par le plus bruyant, par le plus séduisant, par le plus expressif, sans pour autant apporter une parcelle de réflexion à ces idées reçues. Nous vivons actuellement un exemple typique de cette approche de notre société. Pour certains, pas de mots suffisamment élogieux pour accorder à Macron le mérite de cette renaissance de Notre Dame de Paris. A les entendre, l’exploit serait à lui attribuer. Ces naîfs du commentaire voire ces serpillères médiatiques ont-ils conscience que ce « chat noir » s’est limité à trois avancées : un délai, 5 ans, la nomination d’un chef de projet et l’attribution totale de la réalisation au privé. Certes, il s’est montré, accompagné de médias convoqués, a levé la tête, a hoché significativement la tête afin de bien montrer qu’il « comprenait « . Ces mêmes médias sont-ils autant démonstratifs dans la réalisation des prisons attendues qui ne sont que de simples panneaux de béton assemblés sous direction de notre système administratif ? Dans ce simple cas de figure, réalisation élémentaire, l’efficience de Macron tant vantée est-elle au rendez-vous ? Les commentateurs pointés se reconnaîtront à leur juste niveau.
Excellente analyse du détournement des vrais fondements de la droite vers un centrisme gauchisant mou. La droite gaulliste n’existe plus son créateur doit en pâlir de rage au paradis
J’ai le plus grand respect pour la fonction de Président de la République. Il se trouve que pour l’individu qui est actuellement investi de cette fonction et lequel m’avait fait bonne impression dès sa prise de fonctions, jusqu’à l’épisode du Général De Villiers ou il a révélé sa vrai nature, ce n’est pas de la rage qu’il m’inspire, mais de la haine, chose que je n’avais jamais eue envers un autre président, même pour Sarkosy, qui s’était assis sur le référendum de 2005. Celui-ci a détruit la France, sur tous les plans, économique, moreaux, sociétaux et ça je ne lui pardonnerai jamais.
Oui.
L’inexcusable faute des électeurs complices de ce « président « reste quand même leur participation à sa réélection il y a 2 ans 1/2 …donc on peut se gausser, ironiser , se moquer mais la réalité inconcevable est qu’il fut réélu par ceux qui le jettent aux orties ( a juste titre convenons en ..) aujourd’hui
Le pouvoir rend fou !
Macron est nuisible et comme tous les nuisibles il devrait être éradiqué. Malheureusement, certains ont cru bon de faire barrage au RN en s’alliant avec NFP (et on en repris pour 5 ans) Wauquiez, Darmanin ont bénéficié des désistements NFP et sont les premiers à hurler au loup pour la censure, quel culot phénoménale. Pour en revenir à macron, il va encore provoquer avec la nomination du 1er ministre, il se dit qu’il pourrait nommer bayrou, bayrou qui contrairement à M. Le Pen vient de bénéficier d’un non lieu dans l’affaire des assistants parlementaires, (et oui 2 poids 2 mesures selon que vous êtes un bon soldat macroninien ou un opposant , ce choix serait encore une façon d’humilier et de faire un pied de nez au RN. espérons que Marine Le Pen mette son holà Bayrou celui qui a toujours le derrière entre deux chaises, choisi parce qu’il est favorable à la proportionnelle comme Marine Le Pen. “C’est un peu court, jeune homme”, Il a mangé à toutes les gamelles, l’agriculteur, il est évident que si il est nommé rien ne changera ce sera tout pareil, un bon toutou macronien, c’est couru d’avance.
MACRON CHAT NOIR
« Le jeune Président au costume cintré auquel on prêtait toutes les grâces et tous les talents plonge même ses proches dans les pires sentiments. »
Talent : « Il ne suffit pas d’avoir du talent. Il faut encore savoir s’en servir. » (Alphonse Allais)
Budget- méthode simple : « Il faut prendre l’argent là où il se trouve: chez les pauvres. D’accord, ils n’en ont pas beaucoup, mais ils sont si nombreux ! » (Alphonse Allais).
Le pire sont les LR qui ont cru que macron était de droite.
Alors qu’il a eu sa carte au PS
exact, il a été ministre de hollande et rappelez vous ce qu’il disait sur TF1 en 2016 » je suis un homme de gauche….
Ils ne l’ont jamais cru , ils l’ont souvent dit et répété mais leurs mensonges n’a d’égal que les LR des différents gouvernements macron : Edouard Philippe , Darmalin , Bruno Lemaire et toute la clique d’infâmes
« Emmanuel Macron a le talent de parler pour ne rien dire »
Pour Sarah Knafo, le bilan est sans appel : « toute la classe politique est responsable de ce chaos »
Bravo pour cet article Mr Carayon il faut écrire plus souvent dans BV!
Nous touchons le fond…Qu on en juge:4 gouvernements en une seule année civile (Borne Attal Barnier X dans les prochains jours nous a dit hier le grand procrastinateur piètre démiurge en son palais des glaces) Il faut remonter à……1946 pour trouver une semblable situation année marquée par 2 référendums et 2 élections législatives dont une constituante avec les gouvernements De Gaulle Gouin Bidault et Blum.La IVe République pourtant réputée pour son instabilité ministérielle ne fera pas « mieux » avec ses 24 gouvernements en 12 ans…
De profundis macronibus comme chantaient jadis les carabins…
Bien dit.
Le pouvoir décisionnel a été transféré à des entités non élues, ne représentant pas le peuple et même luttant contre lui : Bruxelles et Van der Leyen, les juges français, le Conseil constitutionnel de Fabius et Juppé, allant même jusqu’à gommer la loi sur l’immigration votée par le Parlement représentant du peuple.
Plus de référendum donnant la parole au peuple, trop dangereux pour la caste, on l’a vu en 2005. Pas de RIC, referendum d’initiative citoyenne. On le voit, les citoyens français ne décident de plus rien.
Aux USA les élections se font à un tour, ce qui explique que Trump ait été élu à la majorité. En France, si les élections avaient eu lieu à la majorité à un tour, MLP et le RN gouverneraient. Le second tour avec ses manigances entre députés corrompus et luttant pour leur gamelle a abouti à écarter le vote majoritaire pour le RN. Les élections ont donc par un second tour nauséabond (alliance d’un parti islamo gauchiste avec socialistes et macronistes-LR queue de remorque) privé le peuple d’être souverain comme dans une démocratie normale. Et de ne pas traiter des sujets importants : dette, insécurité, immigration, santé, éducation, industrialisation, indépendance et souveraineté (qui permettrait d’éviter la guerre).
Cette démocratie ressemble étrangement à un « début » de dictature, pour ne pas dire plus…
Tout à fait d accord avec vous le RN aurait obtenu 297 députés avec le scrutin majoritaire à un tour…
Tout à fait.
Tout comme vous, j’en veux beaucoup aux LR qui font rarement preuve de courage.
Wauquiez, il a des convictions très fortes mais il en change souvent.
Il est fort probable qu’ils vont, une fois de plus, jouer les premiers rôles dans cette tragi-comédie de l’arc républicain et perdre le peu de crédibilité qu’il leur reste.
Qui a fait confiance aux LR ? … Ceux qui n’ont soit aucune mémoire ( tellement les LR trahissent ) ou soit les nantis ( tellement les LR se gavent sur le dos des gueux ) ! …
Les fameux « partis de gouvernance » sont vérolés et n’ont qu’une obsession : LA gamelle ! …
Entièrement d’accord
Bien dit.