[Tribune] Macron : pompier pyromane
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Le président de la République semble découvrir les deux réalités que sont la désindustrialisation et la « décivilisation » de la France. Deux phénomènes qu’il a contribué à aggraver. Rappelons qu’en matière de désindustrialisation, il a en effet une compétence certaine. Il était secrétaire général adjoint de l’Élysée puis ministre de l’Économie quand la branche énergie d’Alstom, qui fabriquait notamment les turbines de nos centrales nucléaires, a été vendue à General Electric. En parfaite connaissance de cause, après une étude demandée par l’Élysée, sans que le ministre de l’Industrie d’alors, Arnaud Montebourg, en eut été informé. C’est sans doute ce que le Président appelle l'« État stratège ».
Au demeurant, sous la présidence de notre supposé surdoué de la finance et de l’économie, Lafarge est passé sous pavillon suisse, Technip sous pavillon américain et Essilor sous pavillon italien. Alcatel-Lucent a été racheté par le Finlandais Nokia alors qu’il était ministre. Certes, ces fleurons étaient des entreprises privées, et si Arnaud Montebourg voulait créer un délit de « trahison économique », c’est qu’il existe comme un système de connivence entre les dirigeants bradeurs des fleurons français qui perçoivent de grosses rétributions lors des ventes et l’oligarchie tehnocratico-politique de ce pays qui détourne le regard, voire facilite les opérations.
Nous nous retrouvons donc dans cette situation ubuesque où le président de la République déplore un phénomène auquel il a contribué, dans certains cas, ou a laissé faire, dans d’autres. Un véritable monde de fous dans lequel les hommes politiques condamnent les politiques qu’ils ont eux-mêmes menées ou encouragées !
Emmanuel Macron, qui aime à commenter la situation de la France alors qu’il serait peut-être temps d’agir, a donc découvert la décivilisation. Ce qui, bien évidemment, a fait hurler la gauche car ce mot servait de titre à l’ouvrage de Renaud Camus paru en 2011 chez Fayard. Il est heureux que le ridicule ne tue pas car les travées gauches de l’Hémicycle seraient transformées en nécropole.
Mais il est sidérant que le Président s’étonne dudit phénomène alors qu’il y contribue lui-même. N’oublions pas que le personnage affirmait qu’il n’y avait pas de culture française et que l’art français, « il ne l’avait jamais vu » (2017), qu’il a jugé utile de nommer un ministre de l’Éducation nationale qui flirte avec le wokisme, que les lois sociétales qu’il a fait voter ou qu’il va faire voter sapent les valeurs fondamentales du respect dû au plus faible, que ce soit l’enfant privé de père par la loi ou le malade ou le vieillard promis à l’euthanasie, qu’il n’a rien fait pour lutter contre les flux migratoires incontrôlés et le refus de s’assimiler qui sont parmi les causes de la dérive délinquante et violente de territoires entiers, que l’administration de la justice de M. Dupond-Moretti accorde plus de garanties aux prévenus qu’aux victimes, que l’autorité est sans cesse battue en brèche, que la lâcheté politique et administrative devant les comportements inadmissibles ou criminels est partout présente, en matière de lutte contre l’islamisme comme en matière de violence, qu’il ne cesse de se réclamer du progressisme et des « Lumières » qui sont le fondement de l’individualisme totalitaire de notre époque. Mme Borne n’a-t-elle pas justifié les violences à l’hôpital par le stress des patients ou de leur famille, et trouvé normal que des activistes climatiques viennent troubler l’Assemblée générale de TotalEnergies ? C’est sans doute le « en même temps » qui consiste à prôner l’ordre et à encourager le désordre.
Certes, il y a bien longtemps que la décence, la courtoisie, le respect de l’autorité et le sens de la retenue ont disparu avec les vents mauvais du gauchisme soixante-huitard aujourd’hui revivifiés dans la violence par l’extrême gauche et LFI. Mais une bonne partie de l’oligarchie politique, médiatique et technocratique participent avec ardeur à la déconstruction de la France, de sa société, de sa culture, de ses principes moraux et de son existence en temps que nation souveraine. Le résultat en est, en effet, la décivilisation, la violence gratuite, la lutte de tous contre tous dans une société déstructurée. En bref, le retour en barbarie d’un pays que l’on détruit spirituellement et politiquement. Macron devrait se méfier. À jouer au pyromane, il y a des incendies qu’on ne peut plus éteindre.
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41 commentaires
MACRON Décivilisation: nemo auditam propriur turpitudinem allegans
Quand on est Chef d’Etat et que l’on fait tout pour DECONSTRUIRE son pays en accueillant des peuplades totalement opposées à notre CIVILISATION culturellement et cultuellement, pourquoi s’étonner des conséquences ? la DE-CIVILISATION en est une. Et maintenant, vous faites quoi Mr Macron ? vous allez reprendre vos discours pour meubler le temps ou vous allez enfin entrer en action pour restaurer l’ordre et la paix ?
Pour moi c’est le Moins Président de la République Française de tous les Présidents depuis il me semble bien La Révolution Française….Gouverneur, Porte Parole, Co voiturier aérien, Ambassadeur de la Maison Blanche, Envoyé spécial, pour une mondialisation Wokiste, sans conservation des Nations, ça c’est sûr. Il a une bonne note, mais Président de la République Française, la note est nulle de nulle. Rien n’est fait depuis 6 ans pour la France…D’autres Etats U.E. se rebellent aussi…
Le délit de Haute Trahison devrait être inscrit dans la Constitution et permettre ainsi de traduire en justice les dangereux incompétents qui ruinent l’économie d’un pays, bradent tous ses fleurons et saccagent sa filière énergétique.
Super ! Mais aussi la part de responsabilité de ceux qui l’ont réélu… avec son ministre de l’économie, et celui de l’éducation, et la suite… Quelle clique ! Affligeant…