[Tribune] Macron : pompier pyromane
4 minutes de lecture
Le président de la République semble découvrir les deux réalités que sont la désindustrialisation et la « décivilisation » de la France. Deux phénomènes qu’il a contribué à aggraver. Rappelons qu’en matière de désindustrialisation, il a en effet une compétence certaine. Il était secrétaire général adjoint de l’Élysée puis ministre de l’Économie quand la branche énergie d’Alstom, qui fabriquait notamment les turbines de nos centrales nucléaires, a été vendue à General Electric. En parfaite connaissance de cause, après une étude demandée par l’Élysée, sans que le ministre de l’Industrie d’alors, Arnaud Montebourg, en eut été informé. C’est sans doute ce que le Président appelle l'« État stratège ».
Au demeurant, sous la présidence de notre supposé surdoué de la finance et de l’économie, Lafarge est passé sous pavillon suisse, Technip sous pavillon américain et Essilor sous pavillon italien. Alcatel-Lucent a été racheté par le Finlandais Nokia alors qu’il était ministre. Certes, ces fleurons étaient des entreprises privées, et si Arnaud Montebourg voulait créer un délit de « trahison économique », c’est qu’il existe comme un système de connivence entre les dirigeants bradeurs des fleurons français qui perçoivent de grosses rétributions lors des ventes et l’oligarchie tehnocratico-politique de ce pays qui détourne le regard, voire facilite les opérations.
Nous nous retrouvons donc dans cette situation ubuesque où le président de la République déplore un phénomène auquel il a contribué, dans certains cas, ou a laissé faire, dans d’autres. Un véritable monde de fous dans lequel les hommes politiques condamnent les politiques qu’ils ont eux-mêmes menées ou encouragées !
Emmanuel Macron, qui aime à commenter la situation de la France alors qu’il serait peut-être temps d’agir, a donc découvert la décivilisation. Ce qui, bien évidemment, a fait hurler la gauche car ce mot servait de titre à l’ouvrage de Renaud Camus paru en 2011 chez Fayard. Il est heureux que le ridicule ne tue pas car les travées gauches de l’Hémicycle seraient transformées en nécropole.
Mais il est sidérant que le Président s’étonne dudit phénomène alors qu’il y contribue lui-même. N’oublions pas que le personnage affirmait qu’il n’y avait pas de culture française et que l’art français, « il ne l’avait jamais vu » (2017), qu’il a jugé utile de nommer un ministre de l’Éducation nationale qui flirte avec le wokisme, que les lois sociétales qu’il a fait voter ou qu’il va faire voter sapent les valeurs fondamentales du respect dû au plus faible, que ce soit l’enfant privé de père par la loi ou le malade ou le vieillard promis à l’euthanasie, qu’il n’a rien fait pour lutter contre les flux migratoires incontrôlés et le refus de s’assimiler qui sont parmi les causes de la dérive délinquante et violente de territoires entiers, que l’administration de la justice de M. Dupond-Moretti accorde plus de garanties aux prévenus qu’aux victimes, que l’autorité est sans cesse battue en brèche, que la lâcheté politique et administrative devant les comportements inadmissibles ou criminels est partout présente, en matière de lutte contre l’islamisme comme en matière de violence, qu’il ne cesse de se réclamer du progressisme et des « Lumières » qui sont le fondement de l’individualisme totalitaire de notre époque. Mme Borne n’a-t-elle pas justifié les violences à l’hôpital par le stress des patients ou de leur famille, et trouvé normal que des activistes climatiques viennent troubler l’Assemblée générale de TotalEnergies ? C’est sans doute le « en même temps » qui consiste à prôner l’ordre et à encourager le désordre.
Certes, il y a bien longtemps que la décence, la courtoisie, le respect de l’autorité et le sens de la retenue ont disparu avec les vents mauvais du gauchisme soixante-huitard aujourd’hui revivifiés dans la violence par l’extrême gauche et LFI. Mais une bonne partie de l’oligarchie politique, médiatique et technocratique participent avec ardeur à la déconstruction de la France, de sa société, de sa culture, de ses principes moraux et de son existence en temps que nation souveraine. Le résultat en est, en effet, la décivilisation, la violence gratuite, la lutte de tous contre tous dans une société déstructurée. En bref, le retour en barbarie d’un pays que l’on détruit spirituellement et politiquement. Macron devrait se méfier. À jouer au pyromane, il y a des incendies qu’on ne peut plus éteindre.
Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 29/05/2023 à 11:52.
Stéphane Buffetaut
Chroniqueur à BV, élu de Vendée, ancien député européen
Pour ne rien rater
Les plus lus du jour
Un vert manteau de mosquées
Lire la vidéo
41 commentaires
Merci Excellent et tellement vrai .
Le surnom de Macron est : le fossoyeur
Il est le fossoyeur d’une civilisation qu’il connaît mal n’aime pas et veut modifier dans tous les domaines.il ne sait pas améliorer , il détruit pour reconstruire sans tenir compte de l’âme et des racines d’un pays et prétend changer une société millénaire en braquant contre lui un peuple méprisé.
Tout son bilan se bornera à un changement de société , une perte de nos racines nos traditions et nos repères.
Après lui le déluge mais en même temps que lui les averses sont mortelles.
L’homme aux deux alliances, une à la main gauche, l’autre à la droite, pour compenser (c’est le « en même temps » obsessionnel) c’est aussi l’alliance du vice et de la vertu. Le vice étant l’absurdité de ses décisions unilatérales, la vertu : le faux semblant. Celui qu’on a nommé, à tort, « le Mozart de l’économie » s’est vite transformé en mauvais rappeur obsédé par la destruction ordonnancé du pays.
Navré, mais il est difficile de voir de la vertu dans le « faux semblant ». Macron c’est juste l’alliance de plusieurs vices…
Excellent article….. rien à redire !
C’est le fossoyeur , l’équarrisseur de la France !
De temps en temps notre cher président semble ouvrir grand ses yeux sur le monde et le voir tel qu’il est . Au début , je croyais à son manège et me mettait à espérer . Très rapidement j’ai compris que ce n’était qu’une tactique de diversion pour nous enfumer, que rien ne changerait parce que de toutes façons , il a un plan et qu’il ira jusqu’au bout . Contre le peuple, contre le bon sens . C’est comme ça . Nous avons un fou furieux destructeur à la présidence . Un pyromane doublé d’un psychopathe . Il y a de quoi avoir peur pour notre avenir.
Tout est dit dans cet excellent article, mais tout ce qui est dénoncé est connu depuis pas mal d’années et pourtant, c’est toujours les mêmes au pouvoir. Certes les électeurs ont une part de responsabilité, mais en démocratie, la presse doit être plurielle. Or exceptés les réseaux sociaux (dont Boulevard Voltaire) que le pouvoir en place veut contrôler pour soi-disant de bonne raisons ( limiter la violence), il est flagrant que tous les médias sont à la botte de l’oligarchie mondialisée qui place ceux qui feront le travail pour eux. Alors, ne nous laissons pas duper, réclamons de nos voeux une enquête comme celle en cours actuellement aux USA (rapport Duram) sur la collusion entre l’oligarchie, le pouvoir et la presse.
Il a certainement plus déclenché que contribué ,en plus depuis une quinzaine d’années ,ce gamin capricieux voyage au maximum , si c’était pour faire connaître , vanter la France ,la faire aimer … ce serait juste et bien mais en réalité il n’arrête pas de nous dénigrer quel que soit l’endroit où il pose son hypocrisie en excellent bonimenteur psychopathe jusqu’à la schizophrénie . C’est finalement un « pôvre type » ,pantin des progressistes mondialistes dont il est inconscient ce qui l’oblige à dire tout et son contraire à quelques minutes voire secondes quand il veut nous faire la morale , nous dire ce qui est bien ce qui est mal , vraiment ras le bol de lui et toute sa clique ,ces gens là sont hyper dangereux , il n’acceptent pas d’autres idées que les leurs , ils ne combattent pas les autres idées ,ils sont tout simplement en train de les interdire , quels que soient les moyens utilisés ,comme dans les dictatures ,ne riez pas , ça se rapproche quoi que vous puissiez en penser .
Oui : un pauvre type ; trop gâté au départ et sans morale.
Macron effectue une manoeuvre dilatoire propre à tous nos politiciens, à savoir en dénonçant des situations suite à de soudains constats, ils pensent s’exonérer de leurs pleines et entières responsabilités. Trop facile.
Oui nous vivons une decivilisation , Non Macron n’a pas raison d’en parler puisqu’il est le premier responsable de la situation !
Ce genre d’enquête est donc une duperie ! Surprenant de la part de BV !
Quand le but d’un chef d’état est opposé à celui de son peuple, le premier agit avec yrois étapes : 1) éluder, 2) minimiser, 3) quand les deux premières étapes ne sont plus possibles, mentir.
La troisième étape consistant en des discours engagés contre ce que l’on fait en réalité.
Le but étant de faire patienter le peuple mécontent au maximum jusqu’à réalisation du plan initial.
C’est ainsi que Macron parle de plus d’encadrement de l’immigration tout en faisant voter ses députés européens contre tout contrôle de cette même immigration au niveau de l’union.
C’est une dictature avec une méthode différente mais une finalité identique : le peuple subit et ne dirige plus rien.
Macron a-t-il raison de parler de « décivilisation » ? Oui ! Pour une fois il parle de ce qu’il connais et promeut.
Ça confirme bien que Macron n’a pas les épaules pour gouverner la France, qu’il n’aime d’ailleurs pas, et qu’il éprouve une telle détestation pour les Français et leurs racines qu’il fait tout pour les détruire. Il n’est qu’un un sale gosse capricieux qui tape du pied et il ne mérite pas la France.
Excellent article : tout est parfaitement observé ; en effet , Macron manque singulièrement de retenue en osant parler de « décivilisation » lui qui par son état d ‘esprit et sa gouvernance misérable ne fait que la provoquer et l ‘ accentuer ; il est donc impossible de lui donner raison sur ce point , le terme de pompier pyromane lui sied très bien et devrait être repris par toute la classe médiatique au lieu de la voir continuer à l ‘ encenser comme elle ne cesse de le faire , surtout à propos d ‘ un mot qui n ‘est même pas de lui .
Un pouvoir qui autorise la PMA sans père, qui permet, voire encourage les opérations de transition sexuelle n’a plus aucun crédit pour déplorer les effets de la « décivilisation ».
Quant à la désindustrialisation, tout est dit dans votre article.