[Tribune] Musk, ce nouveau parfum de liberté

L’année 2022 aura été marquée par l’achat de Twitter par Elon Musk, ce génie en physique énergétique et patron de Tesla qui, comme une bonne série américaine, nous a tenus en haleine des mois, ménageant un happy end retentissant. Oui, la fin est finalement inespérée pour ceux qui prônent la liberté d’expression, la diversité des lignes de pensée et le débat d’idées. En face, le camp du bien, le camp des fact-checkeurs à la sauce Facts & Furious est aux abois, mais pourquoi ?

Pourquoi Thierry Breton, commissaire du marché intérieur, menace-t-il ce patron californien, brandissant le carton rouge du DSA ? Le DSA (Digital Service Act), c’est cette nouvelle législation de la Commission qui a pour but d’encadrer les plates-formes en luttant contre les contenus et produits illégaux en ligne : elle entrera en vigueur en janvier 2024 au plus tard. Question qui taraude la députée européenne que je suis : viendra-t-il au Parlement européen suite à la convocation de sa présidente afin d’être auditionné par une poignée de députés en manque de notoriété ? Pourquoi Emmanuel Macron tweete-t-il en anglais pour provoquer Elon avec un "Will the bird protect our children" (« Est-ce que l’oiseau bleu protègera nos enfants ») ?

De quoi ont-ils peur ? De perdre leur monopole de la diffusion de l’information ? De perdre le pouvoir de manipuler les masses ? De perdre leur pouvoir ? La Commission qui aime tant la démocratie nous a pondu un Code de la désinformation et un rapport sur la publicité des partis politiques. Ce qui n’est pas caché, dans ce dernier dossier, c’est que cette législation est une réaction aux élections de Trump et du Brexit. La démocratie, oui, mais seulement quand elle vote pour le camp du bien.

Les médias mainstream tremblent de peur de perdre ce pouvoir magique de décider qui est raciste, extrémiste ou complotiste. Si tu as l’honneur d’avoir cette épithète, mon fils, tu seras référencé toute ta vie dans le sacro-saint fichier mondial de Wikipédia et sans droit de réponse. Paf ! tu seras repris comme cela par l’AFP et autres personnalités du camp du bien.

Vous voulez revenir dans le camp du bien ? Mettez deux heures de BFM TV chaque jour et vous mettrez le chauffage à 15 et roulerez en Zoe turquoise avec votre carte Renaissance. Alors, tout le monde vous fichera la paix.

So terrible that Facebook and Twitter took down the story of “Smoking Gun” emails related to Sleepy Joe Biden and his son, Hunter, in the @NYPost. It is only the beginning for them. There is nothing worse than a corrupt politician. REPEAL SECTION 230!!! https://t.co/g1RJFpIVUZ

— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 14, 2020

Finalement, qui se souvient du compte Twitter de Donald Trump fermé subitement ou de l’affaire Hunter Biden, ce fils prodige qui a oublié son ordinateur chez le réparateur ? Et où on apprend que les courriels feraient état de transactions commerciales très lucratives pour la famille Biden avec la Chine et l’Ukraine.

Le compte Twitter du conservateur New York Post, qui est loin d'être un petit journal obscur, a aussi été bloqué par Twitter, qui réclamait la suppression des tweets liés à cette affaire. Elon Musk est déjà accusé d'être libertaire par les droits-de-l’hommistes du camp du bien.

Avec Elon, c’est donc le Musk plus ultra. On attend les Cassandre qui vont parler des heures les plus sombres de l’Histoire et de parfum rance. En attendant, c’est Noël avant l’heure et qu’importe le flacon pourvu que l’on ait l’ivresse !