[Tribune] Pays-Bas : la nouvelle coalition gouvernementale de droite fait trembler l’UE
3 minutes de lecture
Patricia Chagnon-Clevers, députée européenne, délégation française du groupe « Identité et Démocratie », est d'origine néerlandaise. Elle réagit à cette actualité majeure aux Pays-Bas.
Cette nuit, cinq mois après les élections générales et d’interminables discussions, le leader de droite Geert Wilders annonce la formation d’un nouveau gouvernement aux Pays-Bas. Une issue heureuse, après toutes sortes de basses manœuvres pour tenter d’empêcher son parti, le PVV (Partij voor de Vrijheid/Parti pour la liberté, NDLR), qui était sorti gagnant des urnes le 22 novembre dernier, de former un gouvernement.
Le système électoral impose des gouvernements de coalition, à l’issue des élections, qui sont formés sur la base d’un « accord de gouvernance ». Une véritable feuille de route dans laquelle les partis gouvernementaux annoncent clairement le programme politique de la coalition.
Cette coalition qui vient de se mettre d’accord est composée de partis de droite tels que le PVV, le VVD [Volkspartij voor Vrijheid/Parti populaire pour la liberté et la démocratie, NDLR], le NSC [Nieuw Sociaal Contract/Nouveau Contrat social, NDLR] et le BBB [BoerBurgerBeweging/Mouvement agriculteur-citoyen, NDLR]. Cet alignement politique, selon les partis eux-mêmes, devrait apporter des changements bienvenus aux Pays-Bas, reflétant une orientation clairement conservatrice et axée sur la restriction de l'immigration, la réforme fiscale et l'ajustement des politiques sociales.
Mesures anti-immigration drastiques
Sur le front de l'immigration, le gouvernement propose des mesures drastiques pour réduire le nombre de migrants entrant dans le pays :
- une loi temporaire sur la crise de l'asile qui durera au maximum deux ans. Pendant cette période, le traitement des demandes d'asile sera suspendu et l'accueil des demandeurs d'asile sera « fortement réduit » ;
- le permis d'asile à durée indéterminée sera aboli ;
- les Pays-Bas demanderont à Bruxelles une sorte d'option de retrait des règles existantes, pour définir leur propre politique d'asile ;
- les réfugiés ukrainiens devront payer une contribution personnelle plus élevée ;
- les employeurs qui embauchent du personnel étranger seront responsables des nuisances et des coûts, par exemple d'hébergement, lorsque ce personnel n'a pas de logement ;
- il y aura un plafond sur le nombre d'étudiants étrangers autorisés à venir étudier aux Pays-Bas.
En termes de politique fiscale et économique, le gouvernement promet de réduire les charges fiscales pour les travailleurs et d'offrir une garde d'enfants presque gratuite, pour stimuler le pouvoir d'achat et soutenir les familles. L'augmentation de la taxe sur l'énergie sera partiellement annulée, avec une baisse de 2,8 centimes par kilogramme de gaz. Les récentes augmentations d'impôts pour les personnes aisées seront également partiellement annulées.
Pour ce qui concerne l'environnement et la crise agricole qui a longtemps dominé l'agenda politique néerlandais, le gouvernement promet :
- de ne pas procéder à des expropriations forcées de fermes ;
- il ne sera pas non plus question de réduction forcée du cheptel, mais plutôt de maintien des zones naturelles importantes ;
- enfin, « là où c'est possible », il sera de nouveau permis de rouler à 130 kilomètres par heure sur les autoroutes.
Apres discussions avec l’Union européenne
D’autres mesures intéressantes concernent :
- une injection de 600 millions d’euros en faveur de la santé des personnes âgées ;
- la construction de quatre nouvelles centrales nucléaires ;
- la suppression des subventions pour l’achat des voitures électriques d’ici 2025 ;
- la réintroduction de mesures d’exonérations fiscales pour les petites entreprises ;
- le transfert de l’ambassade des Pays-Bas en Israël de Tel Aviv à Jérusalem.
Globalement, le nouveau gouvernement néerlandais engage une période de transformation profonde, avec des politiques qui vont redéfinir l'équilibre social et politique du pays. Des politiques annonciatrices d’âpres discussions avec l’Union européenne, notamment sur l’immigration et l’environnement.
Cet accord de gouvernement aux Pays-Bas ouvre d’intéressantes perspectives, avec des implications politiques, au-delà du niveau national, à l'échelle européenne et internationale. La volonté des électeurs néerlandais a été respectée. Et avec elle, la transformation de l’Europe tant attendue semble enfin débuter.
43 commentaires
Enfin ; une bonne nouvelle !
La Hollande démontre ainsi que refuser les injonctions de Bruxelles est possible. Diffusons cette nouvelle à tous ceux qui douteraient encore qu’il est possible de renverser la table. Le 9 juin, en masse, allons voter pour ceux qui ne veulent plus de cette Europe technocratique.
Enfin un pays qui a du bon sens. Félicitations. C’est un très bon début et attendons la suite.
Quand on veux on peux, ce gouvernement en est l’incarnation mais il a sa tête des personnes responsables et surtout compétentes.
La Hollande, terre d’immigration intra européenne….
après le Danemark, les Pays-bas font le ménage, mais eux défendent leur pays, pas comme notre président qui veut bien être payé par nos impôts mais ne reconnait pas le pays. La finance a mis une marionnette à la tête de notre pays, on en voit le résultat tous les jours, comme en ce moment il veut vendre la Société Générale, en tant qu’européen dit-il, la France « c’est quoi » dit-il ?
Ah si les Français étaient un peu plus courageux. Bon, gardons espoir, le mois de juin est proche, ce sera l’occasion de faire preuve de ce courage qui lui manque et d’intelligence.
Existerait il encore des pays démocratique ?
VDL, maîtresse des cérémonies européennes doit en trembler et ne plus dormir la nuit !
Notre Jupiter va devoir en appeler à lfi pour faire du ménage en France le plus vite possible !
Les mesures anti-immigration me conviennent parfaitement .
Et la GB se prépare à une situation à la danoise , les Travaillistes s’activent pour revenir au pouvoir , avec un leader Blanc , du genre social démocrate , qui va allier une politique sociale de gauche avec une politique migratoire et une politique envers les minorités de droite .
Bravo pour cet exposé complet, et..MERCI pour la CONCLUSION que vous en tirez….Nous y souscrivons volontiers.
Il n’y a qu’en France que les droites persistent à se confronter.
Les peuples se réveilleraient-ils enfin ? Que des mesures de bon sens.
Il faut emboîter le pas de ce pays à linfluence non négligeable sur la fumeuse Comission…
A quand une coalition de droite en France .
Enfin, un peu d’espoir ! Mais parions que nos grands démocrates seront dans la rue si la droite reprend, enfin, la tête de l’Europe. Ceux qui braillent sans arrêt et affirment que la nupes a été élue démocratiquement, seront probablement dans la rue si c’est la droite qui l’emporte à ces prochaines élections européennes. Nous avons beaucoup trop d’admirateurs de la démocratie à la Staline en Europe, et tout particulièrement en France, dernier refuge de l’espèce protégée que sont devenus les communistes. Et malheureusement, ce ne sont même pas les pires …
» France, dernier refuge de l’espèce protégée que sont devenus les communistes. » Pire que ça, elle est devenue leur nid en 1945 grâce à la collusion de Gaulle – Thorez. Et ils y ont proliféré en masse, colonisant progressivement toutes les sphères de l’Etat pour en aboutir au stade actuel. Leurs fleurons : l’ENA, l’ENM, Science Po, la plupart des universités, etc.