[TRIBUNE] Police : une désorganisation qui sacrifie la sécurité des Français

@Rama/Wikimedia Commons
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En tant que député du Var et fort de trente-sept années passées comme commissaire de police dans huit départements, je ne peux que réitérer, avec gravité, les inquiétudes que j’avais exprimées via une question au gouvernement, dès octobre 2022, concernant la réforme de la police, aujourd'hui mise en œuvre à marche forcée. Les déclarations récentes du procureur général de la cour d'appel de Versailles, Marc Cimamonti, confirment l’échec patent de cette réforme : « Le premier bilan n’est pas favorable » et les « objectifs de la réforme n’apparaissent pas atteignables ».

Cette réforme, sous prétexte de décloisonnement, a placé tous les services de police – y compris ceux de la police judiciaire – sous la coupe d’un directeur départemental unique, dépendant du préfet. Ce choix technocratique, déjà vivement dénoncé par les professionnels du droit (magistrats et avocats), a engendré un repli départemental qui nuit gravement à la coordination entre services face à des enjeux supra-départementaux tels que la criminalité organisée ou le narcotrafic.

Dès 2022, j’avais alerté le ministre de l’Intérieur sur les dangers d’une telle réforme. Plutôt que de simplifier la procédure pénale - une réforme réellement nécessaire et attendue par les forces de l’ordre -, Gérald Darmanin a choisi de désorganiser l’ensemble de l’institution policière en réduisant les policiers à une masse interchangeable. Pourtant, comme je l’avais affirmé alors : non, les policiers ne sont pas interchangeables !

Simplification drastique et urgente de la procédure pénale

La conférence des procureurs généraux avait déjà demandé la suspension de cette réforme, et les inquiétudes exprimées par les policiers, magistrats et avocats sont aujourd’hui devenues une réalité. Les services spécialisés, qui traitent les enquêtes les plus sensibles, sont mis à mal, laissant des pans entiers de la criminalité prospérer dans l’impunité.

Le Rassemblement national réclame :

- Le retour à une organisation efficace et spécialisée, en redonnant à la police judiciaire son autonomie essentielle pour mener des enquêtes complexes.
- La simplification drastique et urgente de la procédure pénale, afin de permettre aux enquêteurs de consacrer leur temps à leur mission principale : protéger les Français.
- Le renforcement des moyens humains et matériels des services spécialisés, indispensables pour lutter contre le grand banditisme, le narcotrafic et les réseaux criminels.

Je tiens à rappeler que la sécurité des Français est un devoir régalien que nous ne saurions sacrifier sur l’autel de réformes bureaucratiques mal pensées. Il est temps que le gouvernement entende enfin les appels désespérés des policiers et des professionnels du droit.

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Stéphane Rambaud
Député RN du Var

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Le problème, n’est pas comme l’exécutif et les médias aux ordres voudraient nous le faire croire, une question d’organisation ou de moyens. Le problème, c’est cette chose que certains osent encore appeler la « justice » qui « sabote » par idéologie ou lâcheté le travail admirable que font les différents services de police et gendarmerie. Mais, les premiers responsables ce sont les électeurs et leurs élus.

  2. Ce dont nous souffrons le plus ici à Marseille n’est pas la faiblesse de la police judiciaire mais l’absence presque totale de policiers dans nos rues. Celles-ci sont devenues semblables à celles des villes africaines, le désordre y est total, le bruit des pots d’échappement des motos, les automobilistes qui téléphonent et brûlent allègrement les feux, les gens qui crient même en plein nuit, l’agressivité généralisée… Finalement les dealers me gênent moins que cette accumulation de désordres sur la voie publique qui rendent cette ville invivable. Alors ces revendications catégorielles me laissent un peu froid. Il nous faut des policiers dans les rues !

    • Surtout qu’on les laisse se défendre lorsqu’ils sont attaqués avec les moyens, y compris léthaux mis a leur disposition, et qu’ils ne soient pas obligés de se barricader dans les commissariats : présomption de légitime défense ! Faute de quoi vous ne verrez pas plus de bleu dans les rues et je les comprends, pas envie d’aller au casse-pipe la fleur au fusil.

  3. Comment croire que toutes ces mesures visant à réduire l’efficacité des forces de l’ordre soient accidentelles. Ne constatons nous pas quotidiennement que tout est fait pour mettre à mal la société, que le truand est mieux considéré que l’honnête citoyen. Si nous ne voulons plus de cette dérive, alors il faut avoir le courage de faire changer les choses.

  4. DESORGANISATION orchestrée depuis longtemps
    il n’y a qu’en France qu’on met les policiers en taule et les RACAILLES dehors en toute liberté;les moutons ne se posent pas de questions …
    la vente des système de sécurité : un marché juteux ,

  5. C’est clairement voulu pour répandre un peu plus l’anarchie dans le pays, Sarkozy avait supprimé la police de proximité et son petit protégé a poursuivi le travail pour maintenant atterrir à la justice où il trouvera le moyen de faire encore pire.

  6. Et le Darmanin , Moussa de son deuxième prénom revendiqué, le ministre de l’intérieur qui a été déposer une gerbe au mémorial du FLN , est incontournable dans les gvt du mondialiste Macron . J’exècre, et c’est léger, ces gens là.

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