[TRIBUNE] Pour agir contre la surpopulation en prison… libérer massivement !

@Matthew Ansley/unsplash
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Depuis quelques années, un concept trouve un très fort écho, à gauche : la régulation carcérale. Derrière l’intention de réduire la suroccupation des prisons, cette mesure, qui fait l’unanimité parmi les forces politiques de gauche, pourrait pourtant créer un véritable chaos sécuritaire en évitant la prison à des milliers de détenus.

La régulation carcérale, une révolution pénale

La « régulation carcérale » est un concept qui fleurit à gauche depuis plusieurs années, évoquée par l'ancien député du Nord (LFI) Ugo Bernalicis, en décembre 2018, et reprise par le ministre de la Justice Nicole Belloubet, en avril 2019.

Pas encore voté, ce mécanisme vise à mettre fin à la suroccupation de nos prisons (qui s’élevait, en février 2024, à 123 %, selon le ministère de la Justice) en instaurant une sorte de numerus clausus des détenus. Concrètement, avec la régulation carcérale, pour incarcérer un délinquant, il faudra en faire sortir un autre, que ce dernier ait terminé sa peine ou non.

Pire : ce mécanisme vise à ne pas dépasser 100 % d’occupation non pas globalement, mais dans chaque établissement pénitentiaire. À la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis, par exemple, plus grande prison de France, la suroccupation atteint près de 153 % dans la maison d'arrêt pour hommes.

Avec la régulation carcérale, la prison change complètement de logique : son objectif n’est plus d’assurer la sécurité des Français mais d’assurer de meilleures conditions de détention aux détenus.

Un concept consensuel à gauche

Évoqué pour la première fois par la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté dès 2015, ce concept a connu un certaine ascension, repris progressivement par un nombre de plus en plus important d’acteurs.

Ainsi, une importante galaxie d’organisations associatives ou syndicales militantes ont pris position en faveur de cette régulation carcérale, jusqu’à signer un communiqué de presse commun en janvier 2024. Parmi les 34 associations signataires, on retrouve la CGT, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France, la Ligue des droits de l’homme, Sidaction, l’Observatoire international des prisons, la Cimade, etc.

Mais la popularité de cette mesure ne s’est pas arrêtée là. En juillet 2023, l'ancienne députée de l'Isère (Renaissance) Caroline Abadie et sa collègue communiste Elsa Faucillon, ancienne députée des Hauts-de-Seine, rendaient un imposant rapport commun au sujet de cette « régulation carcérale ». Les deux députés préconisent d’astreindre chaque maison d’arrêt à atteindre 100 % d’occupation dans un délai de quatre ans. Elles y proclamaient leur volonté de mettre fin à la prison comme peine de référence. La pression venant désormais des députés de la majorité présidentielle, le garde des Sceaux a dû botter en touche lors de l’examen de la loi Justice, sans fermer la porte à ce mécanisme.

Une mesure purgée du programme 

La popularité de cette mesure auprès des associations d’aide à la réinsertion tranche avec son impopularité prévisible dans cette campagne législative. Alors que 87 % des Français estiment la Justice trop laxiste (sondage BFM TV Elabe de novembre 2023), comment un parti politique pourrait-il clamer haut et fort sa volonté de libérer les milliers de détenus ?

Ainsi, si cette mesure est partagée par l’ensemble de la gauche, elle ne figure pourtant pas noir sur blanc dans le programme commun du Nouveau Front populaire. Consciente de son impopularité, la coalition de la gauche a préféré l’inclure sans la nommer avec une mesure qui ne laisse pourtant que peu de place au doute : agir contre la surpopulation carcérale.

Pourtant, il est impossible d’imaginer que le Nouveau Front populaire ne profiterait pas d’une victoire, même relative, pour faire voter une des rares mesures qui rassemblent toute la gauche : de La France insoumise aux communistes en passant par l’aile gauche de Renaissance.

Et si les modalités exactes de cette « régulation carcérale » ne sont pas encore tout à fait certaines, on peut craindre le pire : une libération massive dite « d’urgence », dans la lignée des libérations « sanitaires » de la crise Covid. Vu les effets de ces libérations – le nombre d’homicide est en hausse continue depuis 2020, avec un pic en 2023 à plus de 1.000 homicides -, on peut craindre le pire pour la sécurité des Français.

Pierre-Marie Sève
Pierre-Marie Sève
Directeur de l'Institut pour la Justice

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Manque de prisons ! Faisons construire des prisons par les détenus come cela se fait dans certains pays.
    ainsi ces derniers seront forts occuper et d’ autres auront appris à savoir faire quelque chose de leurs mains.
    Pas d’ emplacement pour en construire de nouvelles ! Et le Larzac n’ est-il pas assez grand ? .

  2. Votre conclusion m’interpelle et j’aurais bien apprécié avoir des chiffres tout à fait « sourcés » sur deux ou trois détails très importants :
    – Est ce que les coupables des violences sortaient de prison ? …
    – Quelle est la proportion des coupables entre « migrants », « étrangers réguliers », « Bi-nationaux », « français de papiers » et « français » avec la répartition des origines de ces populations …
    Les chiffres on leurs fait dire ce qu’on veut selon qu’on oublie la base ! … Je ne crois pas que cette façon de décortiquer au plus près les « origines » des délinquants soit mis en place ! …
    Rien que de virer les étrangers de nos prisons permettrait de « dépresser » les effectifs des prisons ! … Tout le monde le sait mais rien n’est fait ! …

  3. Pour agir contre la surpopulation carcérale il faut une immigration zéro et un taux d’oqtf à 100%, un régime carcéral strict et dissuasif de récidive (pas de piscine , ni de Kart), et le problème sera réglé !

  4. autre solution, construire des prisons trop cher trop long, il existe sur la planète des zones géographiques désertiques tel chez nous en Amazonie, pas de murs ni de portes nécessaire, l’évasion y est impossible car la survie ni est pas vraiment assuré à l’extérieur. Juste la nourriture et les soins au strict nécessaire

  5. Parachuter les incarcérés étranger sur les Kerguelen nous coûterait moins cher et serait plus efficace pour notre sécurité.

  6. La déchéance de la nationalité française pour les binationaux délinquants est un sujet tabou

  7. Mais Edwige Diaz députée RN n’est pas venue voir le décor de cette vieille prison française restée dans son jus. « Le but, c’est de savoir précisément quel est le nombre d’étrangers détenus ici », explique la députée. Le petit groupe a la réponse dès le début de la visite, dans les locaux de l’administration. « Fresnes abrite 1.915 détenus, dont… 887 étrangers », détaille un fonctionnaire pénitentiaire. Chiffres à fin novembre 2022, donc. Les étrangers détenus à Fresnes sont eux-mêmes issus de… 82 nationalités ! Et le nombre de doubles nationalités est inconnu. La tour de Babel échafaudée par le mondialisme se révèle là dans toute sa nudité. L’envers du discours sur l’intégration et le vivre ensemble parle de lui-même. Certaines nationalités sont mieux représentées que d’autres. En tête, les Algériens devancent en nombre les Marocains, les Tunisiens et les Roumains.

    La proportion d’étrangers laisse les visiteurs sans voix. « Les chiffres déconcertent, je ne m’attendais pas à cela », confie Edwige Diaz qui précise que les prisons françaises détiennent environ un quart de ressortissants étrangers en moyenne. La France abrite 72.809 détenus au 1er novembre 2022, selon le ministère de la Justice. « Ces chiffres valident notre conviction sur le lien entre immigration et délinquance, entre surpopulation carcérale et immigration », détaille la députée.

    Un désastre pour les Français qui subissent les méfaits d’une population criminogène venue souvent illégalement. Des Français qui payent ensuite très directement sur leurs deniers le prix de la mise hors d’état de nuire des malfrats en prison, voire le coût de leur récidive et de leur réinsertion. « Ces personnes sont accueillies aux frais du contribuable : chaque détenu coûte environ 110 euros par jour », précise Edwige Diaz. Le prix d’un hôtel de bonne tenue. Chaque mois, un détenu coûte ainsi à la collectivité quelque 3.300 euros, deux fois le SMIC mensuel brut.

  8. Au secours mon Dieu, ils sont devenus fous. De nombreux bâtiments ont été fermés en France telles des casernes, de grandes usines qui pourraient être transformées en centre pénitentiaire. Ça n’ a jamais été la priorité des gouvernements depuis 40 ans. Fausses promesses électorales de construction de prisons mais sans jamais passer à l’acte.

  9. Au lieu de louer des places de prison à l’étranger, en « pension complète », pour nous décharger de notre trop plein de condamnés (en Afrique ou Asie du sud, ce ne serait pas mal, non ?), je présume que le gouvernement actuel aimerait que les français soient confrontés au quotidien à la délinquance généralisée, à la dissolution de notre culture et à la ruine économique : ça l’empêcherait de penser à autre chose qu’à sa survie. Il serait ainsi plus docile pour être exploité par les mondialistes de l’union européenne.

  10. Envoyer les étrangers purger leur peines chez eux est la meilleure solution. Le taux de remplissage de nos prisons chuterait drastiquement. Avant de voter dimanche il convient de se poser la question de qui propose cella.

    • Effectivement lier une prine d’expulsion à une peine criminelle par un étranger ou un bi national serait une bonne solution pour désengorger les prisons au lieu de les libérer au détriment de leurs futures victimes.

      • et ça couterait moins cher que de construire de nouvelles prisons n’en déplaise aux majors du BTP

  11. C’est d’une logique implacable !
    Videz les prisons et… la surpopulation carcérale disparaîtra !!! Sont vraiment trop forts nos politiques.

  12. Cela signifierait de remettre le mal dans la rue… Non! Il faut louer des places dans les pays de l’est européen et pourquoi pas, même en Albanie… Cela ferait du bien d’apprendre de nouvelles pratiques, une nouvelle langue à nos spécialistes de la planque… en prison.

  13. On craint déjà le pire au quotidien . On peut commencer par renvoyer dans leurs pays d’origines les binationaux et les illégaux et puis nous avons bien quelques îles innoccupées qui feront l’affaire .Et puis si nos prisons étaient moins luxueuses certains n’auraient pas envie d’y aller ou d’y retourner . Nous avons suffisamment d’individus dangeureux en liberté nul besoin d’en rajouter .

    • Allez voir sur le site d’interpol , le nombre de binationaux parmi les « français  » recherchés ..édifiant

  14. Et si on renvoyait dans leur pays le 1/4 des locataires de nos prisons car selon les chiffres ce sont 1/4 d’étrangers qui sont logés aux frais du contribuable français …

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