[TRIBUNE] Prisons attaquées, le retour d’une ultra-gauche terroriste ?

Notre pays connaît, depuis quelques jours, des attaques sans précédent de nos centres de détention. Ainsi les prisons de Marseille, Nanterre, Villepinte, Valence, Toulon et Tarascon, notamment, ont-elles fait l’objet d’assauts en règle menés par des individus cagoulés et armés. Bien plus : les véhicules de certains agents pénitentiaires ont été détruits par le feu et des menaces directes, via les réseaux sociaux, ont été proférées à leur encontre, y compris leurs familles. Ces actions, revendiquées par un énigmatique groupe de « Défense des droits des prisonniers français (DDPF) », groupe apparemment créé le 12 avril 2025 via la messagerie Telegram, inconnu jusqu’à présent des services de renseignement, fait ainsi son entrée dans le paysage sécuritaire français.
La façon d’opérer des membres de ce nouveau groupuscule, de nuit, cagoulés, armés et de manière visiblement concertée, n’est pas sans rappeler aux plus anciens des services de sécurité une époque où la France était déjà confrontée à un activisme politique à résonnance terroriste. On se rappelle, en effet, les attentats, les attaques et les assassinats commis par des groupes, telle Action directe, lequel défraya la chronique et sema la terreur pendant de nombreuses années.
Par leur similitude et leurs points communs, en particulier les revendications politiques qui s’y rattachent, les événements de ces derniers jours ne peuvent que raviver ces tristes et malheureux souvenirs. Ils ne peuvent, par ailleurs, compte tenu du contexte politique extrêmement dégradé que connaît notre pays, que permettre d’envisager le retour d’une ultra-gauche active et déterminée à parier sur l’affaiblissement de l’État pour parvenir à ses fins révolutionnaires. La saisine du parquet national antiterroriste indique d’ailleurs que les autorités de l'État considèrent sérieusement cette hypothèse.
À ce sujet — Prisons attaquées : l’État visé… à l’arme de guerre
Les narcotrafiquants, un bouc émissaire ?
Bien entendu, la piste d’une éventuelle réaction de réseaux liés au narcotrafic ne peut totalement être écartée. Mais sauf à vouloir trouver un bouc émissaire commode, il y a fort à parier que cette piste ne soit rapidement mise de côté. En effet, si ces réseaux ont largement démontré leurs capacités de nuisance lors de la tragique évasion de Mohamed Amra, il entre assez peu dans leurs habitudes de porter un message à caractère politique et général. Ils préfèrent, sans l’ombre d’un doute, les actions fortes, violentes et ciblées. Cela étant, l’instabilité plus ou moins durable ainsi que le climat de terreur provoqués par ces attaques, qui ne manqueront pas de toucher nos établissements et nos personnels pénitentiaires, sont autant de points dont les narcotrafiquants sauront tirer parti.
Quoi qu’il en soit, les attaques que subissent actuellement nos prisons et nos agents pénitentiaires sont, une fois de plus, le révélateur d’un environnement sécuritaire qui n’en finit pas de se dégrader. Commissariats et gendarmeries régulièrement attaqués, bâtiments administratifs dégradés, prisons incendiées et, plus encore, fonctionnaires d’autorité agressés et menacés : voilà l’image qui s’impose plus que jamais aux yeux de tous. Et pour répondre à cela, des discours et des intentions, le plus souvent sans effets, tant notre État de droit est réduit à l’impuissance par des années de laxisme juridique et judiciaire.
Une réaction, face à l’écroulement général de notre société qui se profile de manière inexorable, s’impose de toute urgence. Mais cette réaction ne viendra pas de nos politiques. Elle ne peut venir que des Français, lorsqu’ils auront enfin compris qu’ils sont les premières victimes d’un système sociétal qui s’est érigé sans eux et, pour finir, se dressera contre eux.
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2 commentaires
Sans doute la piste des narco-trafiquants est-elle séduisante pour les gens chargés de la sécurité des Français. Mais on peut se demander comment des barons de la drogues qui négocient entre eux la propriété des points de deal à coup de Kalachnikov, se mettraient tout soudain d’accord pour monter ensemble, et avec qu’elle précision, des attaques simultanées de prisons situées à des centaines de kms les unes des autres ?
« Mais cette réaction ne viendra pas de nos politiques. Elle ne peut venir que des Français,… »
Et donc, que peuvent faire les Français ?
Les Français devraient-ils organiser des farandoles devant l’Élysée et le Parlement ?
De quoi se plaignent les prisonniers, au juste ? Il serait intéressant d’avoir la liste de leurs revendications (pas assez d’heures de karting, nourriture non bio, logement trop sommaire).
À part descendre dans la rue pour protester, les Français sont démunis, leurs votes ne sont pas respectés. Alors, QUE VOULEZ-VOUS QU’ILS FASSENT ?
Et l’Armée dans tout ça ?