[Tribune] Programme Macron : un empilement technocratique qui évite les sujets de fond
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Emmanuel Macron a présenté son programme sous la forme d’une interminable conférence de presse durant laquelle il a égrené les mesures techniques qu’il entendait prendre, s’il était réélu, en matière de retraite, de fiscalité, d’indépendance énergétique, de recrutement de fonctionnaires, d’éducation, de politique d’emploi et de travail, de situation des familles monoparentales, d’adaptation des logements aux les personnes âgées, d’immigration, d’armée, d’euthanasie.
Un pensum technocratique sans souffle ni inspiration. Bien malin qui pourrait dire quelle est sa vision de la France, pour aujourd’hui et pour demain. Car une vision pour la France ne consiste pas en une accumulation de propositions techniques. Ce candidat « attrape-tout » cherche à satisfaire telle ou telle partie du corps électoral mais parvient seulement à nous proposer une liste à la Prévert.
On perçoit trop le cabinet de conseil et les technocrates qui passent au crible les difficultés catégorielles pour tenter de bâtir un projet. Mais ce qui est inquiétant c’est que l’on sent très bien que, pour le candidat-Président, tout ça n’est qu’une embêtante formalité démocratique qui l’oblige à se soumettre au jugement des Français. Tous les Français, y compris ces « gens qui ne sont rien », pour citer ses propres mots, et pas seulement les gagnants urbains de la mondialisation.
Au demeurant, certaines mesures proposées sont dérisoires, comme l’examen de français auquel se réduit la politique d’immigration de M. Macron. D’autres calamiteuses, comme la promesse de construire cinquante parcs éoliens en mer afin de certainement défigurer nos rivages mais pas de résoudre notre problème de dépendance énergétique.
L’absence de certains sujets est également révélatrice : rien en matière familiale, hormis des mesures pour les mères seules, étrange discrétion sur l’Union européenne alors que l’on sait que le Président-candidat ne rêve que de souveraineté européenne, une lubie qui lui permet d’évacuer la souveraineté française qui le gêne. Pas un mot, non plus, sur l’étouffement administratif qui pourrit la vie des Français.
Et, bien évidemment, l’hypocrisie et la transgression, deux marqueurs du quinquennat. À la question d’un journaliste d’Europe 1, Emmanuel Macron concède qu’il souhaite que son deuxième quinquennat soit celui du débat sur l’euthanasie. Chacun sait qu’il y est favorable, mais il se retranche derrière une « convention citoyenne », dont les débats seront orientés, et un comité d’éthique qui l’est déjà. Finalement, il ne considère que celui qui est productif et utile sur le plan économique et matériel. Celui qui ne l’est pas encore, qui ne l’est pas assez ou qui ne l’est plus est un gêneur.
D’une certaine façon, pour la France, c’est un peu le même raisonnement. Cette nation est une vieille chose obsolète qu’il faut euthanasier doucement dans une illusoire souveraineté européenne qui n’existe pas et un gouvernement mondial d’experts, de banquiers, de chefs d’entreprise « globalisés ». Mais le Président avance caché et endort les consciences avec des vapeurs européistes et un « humanisme » sans homme réel, déshumanisé à la mode onusienne.
Ce que nous avons vu et entendu, c’est une sorte de super technocrate qui nous explique comment il entend gérer une succursale de la mondialisation qui s’appelle France. Mais des technocrates, nous en avons à la pelle, nous n’avons nul besoin d’un technocrate-Président de plus. D’autant qu’en dépit de notre armada de bureaucrates, il ne cesse curieusement d’avoir recours à d’onéreuses sociétés de conseil.
Le choix réel réside entre le représentant d’une caste déracinée qui entend administrer la France et le monde en fonction d’une pseudo-rationalité économique et réglementaire et un gouvernement enraciné dans la réalité humaine, historique, charnelle et spirituelle de la nation. C’est le choix entre la mort technocratique et l’élan de la vie et de la grandeur de la France.
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51 commentaires
Dans mon entourage au moins quatre électeurs , qui avaient voté Macron en 2017, le disent clairement qu’ils ne voteront pas pour lui à la présidentielle : « il est dangereux pour la France » si je résume leurs avis.Et chez vous ?
Et pourtant les sondages le donnent à 33 %. Il n’y a que 2 explications :
– ils se trompent !
– ils nous mentent !