[TRIBUNE] Rodéos urbains : les conséquences de la mansuétude

Vallauris Rodéo urbain fillette tuée
capture X

Il y a quelques jours, à Vallauris, un jeune homme de 19 ans a percuté une petite fille de 7 ans qui traversait la route avec son grand frère. Selon France 3, le jeune homme circulait à contresens, en roue arrière et à grande vitesse. Malheureusement, ce dimanche soir, la famille de Kamilya a annoncé le décès de la petite fille.

Les rodéos urbains sont un phénomène bien français, nourri par le laxisme général de l’État et qui, chaque année, fait un ou plusieurs morts. Pourtant, malgré les risques pour l’intégrité physique de cette activité délinquante, celle-ci n’en finit pas de gagner en popularité et, surtout, une partie de la gauche continue à faire preuve d’une mansuétude coupable à son égard.

À l’image d’Isabelle Veyrat-Masson, chercheuse au CNRS, qui absolvait d’avance les auteurs de rodéos qui « ne sont pas des voyous », ajoutant que « ces jeunes gens, qui deux ans après vont se marier et trouver un travail, sont des citoyens comme vous et moi ».

Entre minimisation et discours anti-police

La loi du 3 août 2018 sur la lutte contre les rodéos urbains a été la dernière grande loi concernant les rodéos urbains. Cette loi fut l’occasion, pour les députés LFI, de minimiser publiquement la gravité du phénomène. Ainsi, leurs amendements visaient à lutter contre les nuisances sonores des voitures « dites de luxe, haut de gamme ou de sport » ou encore l’utilisation de « yachts ou jet-ski », voire à carrément supprimer toute peine d’emprisonnement pour rodéo urbain.

Mais il y a pire que le laxisme, c’est l’inversion accusatoire. En effet, c’est parfois directement la police qui est accusée de comportements dangereux ! Ainsi, Lola Quivoron, réalisatrice du controversé Rodéo, déclarait« Les accidents sont souvent causés par les flics qui prennent en chasse et qui créent une forme de précarité qui pousse les riders vers la mort... »

En 2020, le média Konbini allait déjà en ce sens en réalisant un reportage sur les « Cow-boys du bitume ». Au cours de celui-ci, sans aucune contradiction, un pratiquant du rodéo urbain déclarait : « La police, ils nous font prendre des risques […] ça court, ça prend en chasse […] dans les quartiers, ça a toujours été comme ça […], la meilleure solution pour eux, c’est la répression. »

Que cette inversion accusatoire provienne des délinquants eux-mêmes n’est pas surprenant, mais qu’ils soient relayés et approuvés par une partie de la gauche l’est davantage.

Le laxisme : des paroles aux actes

Alors, et si les pouvoirs publics essayaient les solutions préconisées par la gauche ? C’est, précisément, ce qu’a tenté de faire la mairie de Vaulx-en-Velin, en 2021. La majorité socialiste a mis en place une « alternative innovante » aux rodéos en « encadrant la pratique sportive des deux roues ». Subventionnées par le département et la mairie, les associations soutenues emmènent des jeunes sur des terrains homologués de motocross où ils suivent des cours avec des moniteurs. Or, après un an de pratique, aucune donnée probante ne permet de mesurer un éventuel impact positif. Pire : c’est son coût exorbitant qui est mesurable. En 2021, 70 jeunes ont participé au programme, soit 517 euros par jeune.

D’après Christine Bertin, conseillère municipale « Agir ensemble », les rodéos urbains « ont repris dans tous les sens, à Vaulx-en-Velin ». En témoigne l’arrestation d’un jeune motard, en janvier 2024, aux cotés de sept autres jeunes, effectuant des rodéos urbains au milieu des piétons…

En réalité, le rodéo urbain n’est que la pointe de l’iceberg d’un monument de laxisme. Depuis 1981, la gauche idéologique est hégémonique dans les questions de justice et de sécurité. La prévention et la réinsertion deviennent les seuls objectifs des pouvoirs publics, au détriment de la sanction. Il est plus que temps, pour le navire France, de manœuvrer à grands coups de gouvernail pour éviter le naufrage.

Pierre-Marie Sève
Pierre-Marie Sève
Directeur de l'Institut pour la Justice

Vos commentaires

22 commentaires

  1. Certes cette chercheuse diplômée est autorisée à dire n’importe quoi, puisqu’elle est de gauche. Elle ne risque pas d’être mise au placard. Mais en raison de ses thèses, ne s’agit-il pas d’une incitation à commettre des infractions? Et une telle attitude ne mériterait-elle pas des poursuites?

  2. Jusqu’à quand continuerons à mettre des nounours, des bougies , à laisser dire  » vous n’aurez pas ma haine », à interroger des gens qui déplore ce qui vient d’arriver mais qui votent LFI ???

  3. Ancien IR au CNRS je suis surpris qu’une chercheuse tienne un raisonnement aussi MINABLE ! Sans doute une de ces protégées qui ne doit pas trouver grand’chose.

  4. Pour sure Isabelle Veyrat-Masson, a tout compris, normal pour quelqu’un qui cherche, dans deux ans ces gens là vont faire une nouvelle génération de roues arrières.

  5. L’Etat courbant l’échine devant les racailles, il préfère que les citoyens risquent leur vie plutôt que d’égratigner les délinquants.

  6. « ces jeunes gens, qui deux ans après vont se marier et trouver un travail, sont des citoyens comme vous et moi »

    Trouver un travail ? A crever de rire si ce n’était aussi dramatique.

    Non, ce ne sont pas des citoyens comme vous et moi; eux ont une absolution de principe, comme toute la racaille qui pourrit ce pays

    Une telle déconnexion relève de la pathologie.

  7. Mais c’est dans tous les domaines que le laxisme n’arrête pas de tuer et blesser avec la complicité d’une foule de juges gauchistes et de personnages politiques également gauchistes. Si ces gens là adorent tant les racailles, est-ce parce qu’elles leur ressemblent ?

  8. Cela devait arriver !résultat du laxisme et de la religion de l.excuse !!! Combien faudra-t-il de morts enfants ou adultes pour que le pays se décide à sévir ?

  9. Les habitants de Vaulx en Velin ont financé des cours de moto cross… Pour que ces jeunes soient encore plus sûrs d’eux dans les rodéos urbains ? J’ai bon, là ? Il faudra combien de victimes pour réagir vraiment ? Combien de temps, pour avoir des politiques courageuse ?
    Toutes mes pensées pour la petite Kamilya, son grand frère et ses parents. Ne les oublions pas… Ils ont pris « perpétuité », comme Harmonie Comyn et ses enfants et comme tant d’autres !

    • merveilleux … des cours de moto cross à la population de Vaulx en Velin !!!!
      je trouve insupportable la mort de cette petite fille, c’est inadmissible.
      mais
      je trouve aussi « surprenant » qu’un avocat (Maître …je ne sais le nom) vienne sur ce dossier, prenant pour cible la commune sans un mot sur la grande responsabilité du motard qui a tué cette enfant. En ville on roule prudemment , pas à contre sens et sur la roue arrière !!!!

    • Je préfère ne pas commenter les propos de cette Isabelle Veyrat Masson car la tentation d’être très grossier ma effleuré en écoutant ses paroles monstrueusement infâmes vis-à-vis des victimes…

  10. Bah oui, le laisser-aller finit par entrainer une dégradation des comportements et les conséquences dramatiques qui s’ensuivent. Quant à proposer un encadrement sportif à ces pratiques, cela ne marche pas parce que c’est légal. Ce que recherchent ces individus, c’est se faire remarquer en bravant les lois, les interdits, les convenances, c’est la provocation permanente et la fuite en avant avec des comportements de plus en plus dangereux. Les victimes ? Mais ils n’en ont que faire, ce qui compte, c’est eux, eux et toujours eux, le reste est sans importance, tout comme la vie de cette enfant de 7 ans.

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