[Tribune] Un individu tente de braquer une armurerie et meurt sous les balles

armes à feu

Ce mardi 9 janvier, un groupe de malfrats de la banlieue de Rouen a braqué une armurerie. Vers 11 heures du matin, ils débarquent, tous les trois, dans le commerce préalablement repéré, dans une zone commerciale. Mais sur place, les choses ne se passent pas exactement comme prévu. Le salarié qui tient la caisse ne se laisse pas faire. Bien entendu, il est armé et il ouvre le feu sur les malfrats. Le braquage tourne alors au désastre : un des braqueurs meurt sur-le-champ d’une « balle dans la tête ». Un deuxième est également gravement blessé, touché par le feu nourri de l’armurier. Enfin, le troisième malfrat ne demande alors pas son reste et prend la fuite.

L’employée d’une entreprise voisine, citée par France 3, déclare avoir entendu au moins « cinq coups de feu ». Le résultat du braquage est tout simplement catastrophique : un mort, un blessé et un fuyard.

L’auteur des coups de feu placé en garde à vue

La police arrive rapidement sur place, accompagnée par les pompiers. Elle interpelle rapidement le braqueur blessé, trop heureux, pour une fois, de voir la cavalerie débarquer et mettre fin à la fusillade. Il est assez gravement blessé à la jambe et est pris en charge par les pompiers. Un seul protagoniste s’en sort indemne, c’est le salarié de l’armurerie. Habitué des armes, il n’a pas hésité à tenir tête aux braqueurs, qui croyaient pouvoir lui voler ses armes et le contenu de sa caisse. Mais il y a mort d’homme et l’auteur des coups de feu, c’est lui, l’armurier. Le parquet de Rouen a donc annoncé, ce mardi, vers 17 heures, que deux enquêtes étaient ouvertes : la première pour tentative de vol (avortée pour les raisons que l’on connaît) et la deuxième « concernant les circonstances du décès ». Et dans le cadre de cette deuxième enquête, le salarié de l’armurerie a donc été placé en garde à vue.

La mesure peut paraître injuste au premier abord : pourquoi punir cet homme honnête qui a subi le traumatisme d’un braquage, sans avoir rien demandé, et qui a simplement eu le malheur d’avoir sauvé sa peau contre des malfrats probablement bien connus de la police ? En réalité, la mise en garde à vue est la procédure habituelle. Cette garde à vue, que l’on pourra imaginer assez libre, car les policiers sont compréhensifs, est procéduralement indispensable.

Selon le Code de procédure pénale, la garde à vue est bien une « mesure de contrainte », dont le but est de maintenir une personne, soupçonnée d’avoir commis un crime ou un délit grave (en l’occurrence un homicide), « à la disposition des enquêteurs ». Cette procédure, très dure à vivre pour les personnes s’étant simplement défendues, est donc malheureusement automatique dans ce genre de cas. Si cette garde à vue ne débouche pas sur une mise en examen, alors tout rentrera dans l’ordre, mais…

Ne vous défendez pas !

Le problème est que la Justice française recèle parfois des surprises.

Pensez à Jean-Louis Leroux : cet agriculteur de la Marne avait tiré sur un voleur de carburant, excédé après plus de 50 vols dans son exploitation, sans que jamais les auteurs ne soient appréhendés. Jean-Louis Leroux avait été placé en garde à vue, puis placé en prison ! Après deux semaines de détention provisoire, il avait été libéré sous pression des associations d’agriculteurs de la région. Jean-Louis Leroux vit, depuis quatre ans, sous contrôle judiciaire. Il a interdiction d’entrer dans le département de la Marne et a dû donner temporairement les rênes de sa ferme à son frère.

Pensez à cet autre agriculteur de Charente qui, en mars 2022, a tiré sur trois braqueurs qui tentaient d’entrer chez lui. Un des braqueurs est effectivement décédé, mais cela justifie-t-il que cet exploitant agricole soit désormais interdit de pénétrer dans son domicile ?

Pensez, enfin, à cet homme de 86 ans, près de Perpignan, qui a donné la mort, en se défendant, à un cambrioleur chevronné ayant pénétré chez lui la nuit. Le temps de l’enquête, à presque 90 ans, il a été interdit de domicile et a dû louer un petit appartement à quelques centaines de mètres de sa maison…

Alors, dans le cas de cet armurier rouennais, il faut espérer une chose : que la légitime défense soit retenue en amont et que la Justice mette en prison les braqueurs survivants…

Pierre-Marie Sève
Pierre-Marie Sève
Directeur de l'Institut pour la Justice

Vos commentaires

92 commentaires

  1. Il y a deux jours, sur CNews j’ai entendu Philippe Bilger ancien Procureur Général expliquer que la notion de proportionnalité utilisée à tort et à travers par nos juges gauchistes pour embastiller celui qui se défend n’est pas autre chose qu’une… construction jurisprudentielle !!!
    Il est grand temps de revoir le code de procédure pénale de fond en comble. Celui-ci a été complexifié à l’envie par Badinter. Il faut protéger la personne qui se défend. Vous braquez une banque ? ça doit être à vos risques et périls ! Tant que le crime paie il continuera !
    Il faut instaurer des jurés populaires dès la correctionnelle ! Et ne pas mettre de magistrats professionnels dans les jurys. Il y en a 3 en assises actuellement. Or il est facile pour des professionnels d’influencer des jurés dont ce n’est pas le métier. Aux professionnels l’instruction. Au peuple la faculté de juger !
    Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées !

  2. La droite molle au pouvoir n’a jamais modifié cette procédure !!! et pourquoi interdire le retour au domicile ?

  3. Il faut en nombre être présent et en association au tribunal pour soutenir le salarié. En étant présent en restant calme et courtois envers la cour mais en lui signifiant que l’on soutient cet homme, on aidera au mieux l’employé courageux.
    La légitime défense est clairement justifiable puisque ce n’est pas lui l’auteur de la première agression mais la victime de celle-ci. Ce n’est pas lui qui attaque, il ne fait que répondre à l’agression et à se défendre. Le risque qu’il soit tué est bel et bien flagrant.

  4. Quand on braque une armurerie ou une bijouterie, on sait ce qu’on risque, il faut réfléchir avant. Sourient à l’armurier.

  5. On ne trouve pas les mots pour qualifier ça ! pas étonnant que les racailles s’en donnent à coeur joie pour commettre leurs méfaits et pas les moindres…. Si toutes ces racailles migrent chez nous c’est bien parce que nos services d’ordre et de notre justice sont à l’inverse des leurs car elles ne pourraient pas avoir le bonheur de récidiver.

  6. Si j’en crois la « justice » de ce pays, peut-être aurait-il mieux valut que les malfrats repartent avec le stock d’armes à disposition, laissant bien sûr derrière eux, le caissier mort ?…
    On marche sur la tête, et lisant pareil article d’information, on comprend mieux la dévastation de ce qu’il reste du pays.
    Peut-être nous appelle t’on à nous rébiffer contre ces intrus ?…

    • Et si les malfrats étaient repartis avec les bras chargés d’armes, pense-t-on à tous les crimes qui auraient pu en être la consequence ?

    • Vous avez raison, il mériterait la LEGION D’HONNEUR et plus encore si toutefois ça existe car si ces individus avaient réussi à s’équiper d’un maximum d’armes et de munitions, ils allaient tirer et tuer un maximum de personnes sur la voie public.

  7. Justice bidon, disproportionnée à la lecture de ces agriculteurs, félicitations à eux et tristesse de voir la facture à payer, c’est n’importe quoi, sont-ils des assassins, des meurtriers, bien-sûr que non, ils ont défendu leur peau et que dire de ce Monsieur âgé, chapeau!

  8. En FRANCE avec notre pseudo état de droit il va en prison, aux USA il serait décoré par le maire de la ville !!!!
    Tout mon soutien à cet armurier qui défend son bien et sa personne ! Quand est ce que cette situation, qui inverse les valeurs, va -t-elle enfin changer ?

    • Cette situation s’inversera quand ce médiocre chef d’Etat sera remplacé et le plus tôt possible serait le mieux dans l’intérêt du pays.

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