[Tribune] Un nouveau serment doctoral, pas si anodin

N’est-ce pas grâce à cette liberté que de nombreux universitaires ont pu faire progresser la science ?
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Depuis le début de cette année, sur les bases d’un arrêté pris le 26 août 2022, les nouveaux docteurs, toutes disciplines concernées, sont dans l’obligation de prêter serment. Relatif à « l’intégrité scientifique », ce serment, qui doit son origine à trois sénateurs communistes ayant déposé un amendement à l’occasion de la loi de programmation de la recherche, le 29 octobre 2022, n’est cependant pas sans poser de véritables questions.

Cette nouvelle exigence purement formelle, qui intervient à l’issue de la soutenance par le doctorant, ne serait, selon ses promoteurs, qu’une façon de garantir l’intégrité scientifique des travaux de recherches universitaires et, d’une certaine façon, ne manquerait pas de redonner de la valeur au doctorat et à la thèse. Mais, selon Françoise Waquet, directrice de recherche émérite au CNRS, ce serment peut également être perçu comme « un moyen de contenir, limiter, éviter les mauvaises pratiques scientifiques, et de rappeler un devoir d’intégrité ».

L’idée d’instaurer ce serment - le candidat s'engage à « maintenir une conduite intègre dans mon rapport au savoir, mes méthodes et mes résultats » - n’est pas nouvelle. Mais il aura fallu attendre octobre 2020 pour qu’en pleine crise sanitaire, alors que plusieurs affaires ébranlent la confiance du public dans la science, l’idée ressurgisse et prenne corps pendant les débats sur la loi de programmation de la recherche. Il apparaît comme une évidence qui ni la période ni le but recherché ne sont totalement anodins.

La lecture de ce court serment, désormais en vigueur au sein des universités et formalisé par l’article L612-7 du Code de l’éducation, repose sur l’engagement par le nouveau docteur de maintenir, dans la suite de sa carrière professionnelle, quelle qu’elle soit, une conduite intègre dans son rapport au savoir, ses méthodes et ses résultats. Et ce, en vertu du principe de l’intégrité scientifique. En d’autres termes, au nom du respect de l’état des connaissances telles qu’elles sont validées par la communauté scientifique à un moment donné.

Et c’est bien là que le bât blesse. En effet, le principe même de la recherche scientifique ne repose-t-il pas sur une totale liberté d’approche et d’appréciation du chercheur ? Et n’est-ce pas grâce à cette liberté que de nombreux universitaires, allant parfois à l’encontre des idées reçues, ont pu faire progresser la science ?

Ainsi, ce nouveau serment, dont on dit qu’il n’aurait rien de contraignant, pose en réalité les principes d’un devoir de conformité des futurs travaux scientifiques et universitaires. Quel chercheur, quel doctorant osera en effet, lors de ses recherches, aller à l’encontre des théories dominantes et communément admises s’il court ne serait-ce que le risque de se voir clouer au pilori parce que n’ayant pas satisfait, selon ses détracteurs, aux règles de « l’intégrité scientifique » ?

Ce nouveau serment n’apporte, en vérité, aucune plus-value scientifique. Il concrétise la volonté d’une classe dominante mondialisée de contrôler la recherche au nom d’une idéologie qui prétend tout savoir et, à ce titre, tout décider pour des peuples qu’elle veut totalement soumis.

Pour cette raison, il est important de lutter contre ce genre d’initiative qui, tout en présentant la chose comme anodine, voire bénéfique pour la science, n’est en fait qu’une nouvelle atteinte à nos libertés.

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Olivier Damien
Conseiller régional de Bourgogne-Franche-Comté, Commissaire divisionnaire honoraire

Vos commentaires

24 commentaires

  1. Ce serment ne concerne pas que les médecins. Les scientifiques de tout poil sont concernés: climatologues, géologues, économistes, sociologues, politologues, voire mathématiciens, etc.
    Qui dit recherche dit créativité, inventivité, ouverture d’esprit, dans le respect d’une démarche scientifique avec étayage observationnel, résultats quantifiables et répétables, etc. Tout le contraire d’un assujétissement aux « données acquises de la science ».

  2. Lisez l’autobiographie du Professeur Raoult et vous comprendrez comment se font les recherches et le crédit qu’on leur accorde quand elles ne viennent pas des « zélites » du fameux « conseil scientifique » du gouvernement. Édifiant!…Et vous apprendrez ce que sont exactement ces fameux virus, leurs mutations permanentes et surtout qu’en règle générale, les virus ne sont pas…immunisants! Ce qui explique ce grand fiasco du covid. Bonne lecture.

  3. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Cette maxime de Rabelais devrait être la seule que se doivent d’honorer tous les scientifiques. Ce nouveau serment se doit d’être dénoncé par tous les doctorants et il importe que la justice lance les procédures contre tous ceux qui ont imposé des mesures sanitaires ineptes aux populations et ont encouragé l’injection d’un produit expérimental contraire à la Convention d’Oviedo.

  4. Le serment d’Hippocrate, tout le serment d’Hippocrate, et rien que le serment d’Hippocrate ! et c’est tout. Cette nouvelle initiative ne sert qu’à « museler » les futurs lanceurs d’alertes (que les bien-pensants nomment complotistes)

  5. Par définition, la Recherche, c’est trouver quelque chose qui n’existe pas encore, et implique donc qu’aucune opinion n’ait déjà été posée sur le sujet. Il devrait donc y avoir moyen, intellectuellement parlant, pour un chercheur un peu combatif, de renvoyer dans leur 22 tous ceux qui voudraient lui mettre des bâtons dans les roues.

    • Le Professeur Raoult a été la cible de tous ces nuls jaloux de ses compétences et sa notoriété. La vérité éclate actuellement. Les médias auront-ils le courage et l’honnêteté de la publier?

  6. Encore une idée de MacKinsey, venu des USA ? On préférerait que ce soit le chef de l’Etat, comme là-bas, qui prête serment sur la Bible !

  7. La suppression de la clause de conscience des médecins finit d’achever le serment d’Hippocrate. Science sans conscience….

  8. Ce n’est pas anodin mais au contraire très grave. Depuis toujours le vrai progrès scientifique a été le fait de ceux qui pensaient autrement, qui n’hésitaient pas à transgresser les règles de bien séance. L’interdire, c’est tuer la recherche et le progrès. Bien venue au pays woke, qui court à sa mort.

  9. 100% OK avec cette analyse. Ce serment semble être un piège, car si cela peut partir d’une intention louable, il risque surtout de signer une adhésion à la volonté d’une classe dominante mondialisée de contrôler la recherche au nom d’une idéologie qui prétend tout savoir et, à ce titre, tout décider pour des peuples qu’elle veut totalement soumis.

    Je croirai à ce genre d’initiative communiste lorsque le PC demandera à rétablir dans les facultés de médecine le serment d’Hippocrate dans sa version intégrale (refus de donner la mort, de provoquer un avortement).

  10. L’étape suivante sera comme pour les médecins , avocats et infirmières: un ordre (payé pas les cotisations obligatoires) qui au nom de « valeurs » fera loi. Bien entendu les plus corrompus, plus fainéants, plus serviles ou « frères » en seront les dirigeants.

  11. Ces mêmes principes »louables »ont permis à des firmes surpuissantes d’imposer la vaccination mondiale contre un virus aussi dangereux que toutes grippes saisonnières, avec un produit rendu inattaquable par construction.

  12. Et voici comment nos dirigeants et leurs complices corrompus par l’industrie pharmaceutique installent, ni vu, ni connu, un régime autoritaire dans notre pays !
    La Vraie médecine a trépassé, bonjours les charlatans !

  13. Le meilleur exemple de la dictature du savoir officiel s’est vu de façon caricaturale avec le Covid, aujourd’hui où sortent peu à peu les différentes études, on voit tous les méfaits du vaccin (pseudo vaccin puisque ne protégeant ni de la contamination ni de la transmission du virus), de même les indices de mortalité montrent que les pays où l’on a le moins vacciné et le plus traité avec souvent des produits anciens et peu onéreux, sont les pays qui ont eu les plus faibles taux de mortalité, comme les Indes par exemple, dire cela est en France complotiste, et voici que je reçois hier de la DGS-Urgent Covid 19 N°2023-07, le nouveau calendrier de la vaccination de rappel pour le Covid 19, il faut vraiment oser et n’avoir rien compris, ou alors il fau liquider les stock de Von der Leyen et achever les quelques personnes âgées qui ont échappé à la mort.

  14. Une sorte de serment d’Hippocrate façon ministère de la santé; interdiction de dévier des protocoles édités par cette autorité .

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