[Tribune] Une juridiction particulière pour les policiers est indispensable

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On sort d’émeutes qui ont failli rayer certains quartiers de la carte. Seul manquait le bruit des rafales de kalachnikov. Est-ce pour la prochaine fois ? La généralisation des destructions et pillages sur l’ensemble du territoire a entraîné l’engagement de la presque totalité des moyens de maintien de l’ordre disponibles. Il n’y avait plus de réserves. Les forces de police avaient donc perdu leur liberté d’action. L’initiative est passée aux émeutiers dans bien des endroits. Et il n’y a aucun espoir que cela soit différent dans l’avenir.

Pendant cinq jours, tout ce qui pouvait être fait par les forces de l’ordre a été fait, hormis l’ouverture du feu à laquelle il faudra bien se décider à recourir un jour, sauf à remettre les clés de l’Élysée à M. Mélenchon. Le calme relatif qui a suivi ces cinq jours dantesques n’est dû qu’au besoin de la bête de reprendre son souffle, digérer le fruit de ses rapines et reprendre ses trafics perturbés par le désordre.

Les forces de l’ordre, surchargées de missions depuis des mois, sont sorties épuisées de cet épisode. Alors que la plupart des dizaines de milliers d’émeutiers et de pilleurs, comme d’habitude, sortiront indemnes des mains de la Justice ou frappés de peine symboliques, l’incarcération de deux policiers, avant tout jugement, est ressentie comme une injustice de plus par tous les membres des corps de police et de gendarmerie soumis à des épreuves que peu d’entre nous supporteraient et qui voient, en outre, leurs familles menacées.

L’État français, par lâcheté ou aveuglement, depuis trente ans, laisse se développer des situations de désordre, violence et chaos, puis demande à sa police de rétablir l’ordre ; et au premier incident blâme les policiers impliqués avant même toute enquête. C’est ce que viennent de faire le Président et le Premier ministre.

Pourtant, remarquons que pour un corps de police et de gendarmerie, toutes catégories confondues, de plus de 250.000 personnes, les incidents graves sont rares. Le seul ratio des blessés côté police et côté émeutiers montre assez que la sauvagerie des affrontements n’est pas du côté de la police. Sur une population aussi importante, il est inévitable que le stress, les faiblesses, la fatigue entraînent parfois des accidents. Pourquoi les policiers seraient-ils des surhommes ?

Le travail des policiers n’est pas un jeu vidéo. Ils ne font pas un métier comme les autres. La seule comparaison qui vaille est avec les militaires et avec les douaniers qui, eux aussi, dans l’exercice de leur fonction, ont souvent un adversaire en face d’eux. Appliquerait-on les règles communes à un soldat au combat ?

Il ne s’agit pas de demander que les policiers soient au-dessus des lois. Pour tout ce qui relève de la vie ordinaire, il n’y a aucune raison de leur faire un sort particulier. Par contre, ils ont raison de demander une juridiction particulière pour tout ce qui touche à leur activité professionnelle. Ce n’est pas, comme toute une frange politique le prétend, une exigence exorbitante. Cela existe déjà. C’est parce qu’une bonne connaissance du métier est indispensable pour juger sereinement qu’existent certaines dispositions particulières : tribunaux maritimes, tribunaux militaires (qui existent toujours en temps de guerre), Cour de justice de la République pour les membres du gouvernement.

L’immunité parlementaire est dans le même registre. Dans ces tribunaux siègent, outre des magistrats professionnels, des membres de la corporation de l’inculpé. Ils apportent la pondération ou, au contraire, la sévérité nécessaires à des juges peu avertis des spécificités et des contraintes professionnelles qui peuvent éclairer certains actes.

M. Macron se réjouit que des émeutes - qui, à un an des Jeux olympiques, ont stupéfié le monde et indigné les Français - n’aient duré que cinq jours. Depuis, il nous a dit que sa préoccupation est « l’ordre, l’ordre, l’ordre », mais il veut se donner le temps de la réflexion. Il se moque de nous. On a eu trente ans pour réfléchir. Il faut agir. Le bateau coule. Peut-être va-t-on faire un peu de câlinothérapie avec les policiers, mais toujours pas question de colmater les brèches, c’est-à-dire stopper l’immigration qui alimente le réservoir des insurgés ; pas question, non plus, de revoir le Code pénal. Dans la durée, c’est donc sans espoir avec des gouvernants de cet acabit.

Souvenez-vous. En 2015, nos policiers étaient applaudis dans nos rues en hommage à leur action contre les terroristes. C’étaient les mêmes ! Alors, un peu de pudeur et de bon sens. Pour ma part, je les soutiens, comme d’ailleurs les trois quarts des Français.

Vos commentaires

28 commentaires

  1. Regardez les vieux films des années 1950 , avec GABIN , les « flics » mettaient des herses sur la route et ils tiraient sur ceux qui refusaient d’obtempérer et la morale était sauve car les « méchants » étaient punis et force restait à la moi !! Tout le monde trouvait cela normal !! Mais c’était avant que l’on se « civilise « !! Mais quand on voit le résultat aujourd’hui , les anciens n’étaient pas aussi « cons » que cela !!

  2. Très bonne idée. Effectivement, des juges ordinaires (surtout là où le syndicat de la magistrature sévit) ne peuvent juger de la faute (réelle ou supposée) commise. Les forces de l’ordre, soumises à la violence, ne peuvent répliquer QUE par la violence. Ce n’est pas par des discours ou des bienveillances qu’on réplique contre des émeutiers hyper-déchainés. Seuls des policiers, qui ont tenu ces fonctions avant peuvent juger de la violence (et de sa mesure) des forces de l’ordre.

  3. Les policiers ne devraient faire l’objet d’aucune mesures judiciaires avant les conclusions de l’IGPN. Voit on des juges mis en examen et à fortiori incarcérés pour avoir libéré un dangereux récidiviste, lequel est passé à l’acte ?

  4. Depuis la fin des années 90, il est évident que cette situation finira en « bataille d’Alger » si nous voulons que la France reste la France.

    • Je crois que vous vous faites des illusions. Les bisounours ne bougeront pas et se laisseront manger tranquillement, un peu comme la grenouille dans la marmite que l’on chauffe doucement.

      • Tout à fait raison ,il y a longtemps que je ne me fais plus d’illusion , nous avons transformé les hommes en « chochottes » qui vont à la salle de gym pour faire de la « gonffette » et accepter la soumission

  5. Tout évolue sauf que l’évolution n’est que d’un bord n’étant pas uniforme. les refus d’obtempérer chose très rare il n’y a que quelques années est devenus régulier. Le problème c’est que la réglementation pour les forces de l’ordre n’ont pas évolués et il se trouvent totalement démunis face à leur ennemis bien plus armés qu’eux. La peur du gendarme pour certains c’est transformé en agressivité sans contrepartie forçant les forces de l’ordre à répliquer comme il le peuvent faute d’une réglementation approprié. Demain ce sera pire.

  6. Un jour malheureusement il faudra utiliser les armes létales. Il n’est pas loin. Les dégâts collatéraux seront alors importants. Il est encore temps d’eviter le désastre a condition de reprendre les rênes ce qui pour le moment ne semble pas le cas. Honte à ce président qui met de l’huile sur le feu.

  7. Tout à fait d’accord avec Roland Dubois, il est urgent de modifier les choses dans le sens de ce qu’il préconise.

  8. Des boucs émissaires envoyés au casse-pipe qui ensuite trinquent à la place des voyous ! D’où leur fronde qui s’amplifie. Je comprends et soutient leur ras le bol et leur colère. J’espère qu’ils ne vont pas céder aux menaces.

  9. Général (2s) Roland Dubois cite des corps qui sont jugés par des alter ego, il oublie que la magistrature ne rend de comptes à personne. Tous les magistrats ne devraient pas appartenir à un syndicat ou un parti politique, il devrait leur être interdit de donner un avis quelconque sur la res publica.

  10. Pas besoin de juridiction d’exception, ils ont déjà l’IGPN !La police n’est pas au-dessus des lois, le problème n’est pas là, il est politique avec le laxisme des gouvernements et donc des présidents en matière migratoire et judiciaire avec des juges politisés.
    Il est temps que la France reprenne son indépendance et sa destinée en main

  11. Ni lacheté, ni aveuglement de la part des politiques depuis au moins 50 ans, mais l’application d’un plan américain avec son bras politique de l’UE et de l’OTAN pour rayer de la carte les peuples européens. En tant que général vous savez que cela porte un nom !

    • Vous avez parfaitement raison. Mais la lâcheté, et l’aveuglement, les politiques pouvaient ne pas suivre les allemands diffuseurs de la politique américaine. L’Otan, et les troupes d’occupation américaine ont été « dégagées » par un homme. Mais il est vrai que c’était il y a bien longtemps. Nos courageux politiques ne sont très agissant que lorsqu’il s’agit de leurs propres intérêts.

  12. Je dois reconnaître que le zèle pratiqué par les FdO au tout début du mouvement des GJ ( avant que cette révolte des petites gens ne soient infectée par les racailles islamo gauchistes..) donc depuis cette épisode j’ai quand même quelque peu de difficultés à soutenir sans condition ces policiers ou gendarmes . Chaque salarié à la possibilité d’exercer correctement sa mission , son métier , sans y mettre un zèle excessif , hors j’ai vu des robocops s’en donner à cœur joie sur certains manifestants âgés ou du moins pacifiques. Dernièrement n’a ton pas vu des miliciens attraper au lasso les dirigeants de place d’arme parceque la manifestation patriotique venait d’être interdite en toute illégalité, par Darmanin et consort . Ces Patriotes furent verbalisés sans pitié alors que quelques jours plus tard une manifestation organisée par la famille d’un délinquant mineur notoire ,neutralisée par la police , était interdite mais défila quand même , sans là par contre observer des nasses policières et des PV tomber comme à Gravelotte. Ces actions policières sont bien le fait de policiers et gendarmes pour le moins zélés

  13. On les soutient et on demande à nos élus de les soutenir , de leur donner les moyens d’agir et de mettre fin aux agissements de ces racailles hors la loi . Juges et avocats trop laxistes qui défendent l’indéfendable doivent cesser d’agir contre les victimes . Le rôle des élus et des juges c’est de défendre les victimes et les innocents et dans ce pays c’est le contraire qui se fait .Inutile de rajouter des lois , fini les beaux discours nous voulons des actes forts mais peut on encore y croire et faire confiance à sire macron . Perso , aucune confiance en ce grand menteur .

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