Triche et scandale dans les universités américaines : est-ce vraiment une surprise ?
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Scandale outre-Atlantique, où l’on découvre que de richissimes personnalités ont payé des fortunes pour trafiquer les dossiers scolaires de leurs chers enfants afin qu’ils soient admis dans les meilleures universités du pays.
Chez l’Oncle Sam, tout s’achète et tout se vend, la réussite scolaire comme le reste.
Sur la sellette, deux actrices de la série Desperate Housewives, sans doute très désespérées, en effet. Ainsi Felicity Huffman aurait soudoyé les correcteurs des examens d’une de ses filles à hauteur de 15.000 dollars pour lui offrir des notes mirifiques. Ça fait cher le QCM. Idem pour une trentaine de co-accusés qui ont eu recours aux "services" de William Stinger, un coach pour adolescents.
Stinger est le fondateur d’une prestigieuse école préparant les jeunes à l’entrée dans les universités, nous disent Les Échos. Mais c’est par le biais d’une fondation – la Key Worldwide Foundation – qu’auraient transité, entre 2011 et 2018, plus de 25 millions de dollars destinés à assurer l’entrée des chérubins dans les très prestigieuses universités de Yale, Georgetown, Stanford, UCLA, etc. Cela sous forme de dons exonérés d’impôts…
Chose qui laisse toujours fort perplexe dans notre vieux monde, le bonhomme versait surtout des pots-de-vins aux entraîneurs sportifs. Je n’ai jamais très bien compris en quoi être un champion de basket ou d’aviron offrait un passe-droit pour l’université… D’accord, un joueur de prestige draine des fortunes, mais il y a quand même un truc qui m’échappe.
C’est, néanmoins, la raison pour laquelle une autre actrice, Lori Loughlin, a déboursé 500.000 dollars, soit environ 445.000 euros, afin de faire passer ses deux filles pour des championnes d’aviron. Cela, alors qu’elles n’avaient "jamais touché une rame", paraît-il. Ça laisse perplexe. Bien sûr, le dénommé Stinger "versait des pots-de-vin à des enseignants supervisant le test d’admission aux universités (SAT) pour qu’ils laissent une autre personne passer l’examen à la place du candidat officiel", nous explique-t-on. De même, il est "accusé d’avoir acheté des directeurs sportifs universitaires pour qu’ils fassent passer des candidats aux notes médiocres pour des athlètes".
Ce qui signifie deux choses au moins :
1) Il suffit, en effet, d’être un brillant athlète pour intégrer une université prestigieuse ;
2) Personne ne vérifie le palmarès de ces champions hors pair !
Trente-trois parents viennent donc d’être inculpés, parmi lesquels on trouve "des PDG d’entreprises publiques et privées, des investisseurs à succès dans la sécurité et l’immobilier, deux actrices célèbres, un styliste de mode renommé et le président d’un cabinet international d’avocats", ont dit les autorités du Massachusetts en charge de l’enquête.
La triche via le gros fric, c’est-à-dire l’achat des inscriptions dans les universités à renommée mondiale, est un secret de polichinelle. On sait, depuis longtemps, que les familles Kennedy ou Bush, pour ne citer que ces deux-là, ont financé par des "dons" substantiels les diplômes et, partant, la brillante carrière politique de leurs rejetons.
Au-delà de cette scandaleuse histoire de pots-de-vin, il faut rappeler aux Français que les études universitaires aux USA coûtent des fortunes. Au point qu’on dit qu’une possible crise financière pourrait résulter du fait que nombre d’Américains ne sont pas en mesure de rembourser leurs prêts. En 2018, on chiffrait à 40 millions ceux endettés pour financer leurs études, et plus d’un million feraient défaut chaque année. Pour les autres, ils peuvent mettre une vie à sortir de leur emprunt. On se rappelle, ainsi, Barack Obama qui a fini de rembourser le sien alors qu’il était à la Maison-Blanche…
Revers rutilant de la médaille, les universités américaines sont prospères. Les enseignants y touchent en moyenne 150 à 200.000 dollars par an et leurs laboratoires attirent les chercheurs du monde entier… Chez nous, c’est la misère.
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