Triomphe du bon sens : Harley-Davidson et Jack Daniel’s renoncent au wokisme

La Barrelhouse © Jack Daniel's
La Barrelhouse © Jack Daniel's

Ce n’est pas si facile que ça, d’être une entreprise américaine célèbre. Toujours tiraillées entre une image de marque souvent issue de l’imaginaire western et des injonctions wokistes de plus en plus totalitaires, les grandes enseignes d’outre-Atlantique ne cessent d’hésiter. Cette semaine, ce sont deux poids lourds emblématiques, Harley-Davidson et Jack Daniel's, qui viennent d’annoncer coup sur coup l’abandon total de toutes leurs politiques de « diversité, équité et inclusion » (résumées, aux États-Unis, par l’acronyme DEI).

Ces allers et retours entre la soumission au politiquement correct et la fidélité à leurs consommateurs ne remontent pas à ce programme, qui a vu le jour en 2020, après l’emballement du mouvement Black Lives Matter. En 1977, Harley-Davidson avait lancé une série limitée de motos « Confederate Edition », peintes en gris métallisé et ornées du célèbre drapeau sudiste. Sous la pression de ce que l’on n'appelait pas encore le wokisme, mais déjà le « politiquement correct », la marque avait interdit, en 1993, l’utilisation de cet emblème par ses revendeurs. Et puis, face à une levée de boucliers des bikers, mais aussi grâce à l’attachement farouche des Américains au 1er amendement de leur Constitution, qui leur garantit une totale liberté d’expression, Harley avait finalement laissé à ses concessionnaires la liberté de décider.

Robby Starbuck, militant anti-woke

Les annonces, presque simultanées, de Jack Daniel's et de Harley-Davidson ne doivent rien au hasard ni à une quelconque prise de conscience. Les marques, surtout dans un pays aussi férocement capitaliste, ne sont pas morales. Leur ligne de conduite, c’est le profit. Elles ont adopté le wokisme parce qu’elles pensaient que c’était ce qu’on attendait d’elles : elles viennent de l’abandonner parce qu’une mobilisation sans précédent a eu lieu sur les réseaux sociaux. En tête de la révolte, on trouve un certain Robby Starbuck, qui n’a rien à voir avec la chaîne de marchands de café du même nom. C’est un influenceur conservateur qui a déclaré la guerre aux politiques totalitaires que la gauche woke veut imposer aux entreprises. Évidemment, Starbuck a célébré avec fracas sur les réseaux sociaux une victoire aussi nette.

En réalité, les activistes comme lui n’ont pas beaucoup d’efforts à fournir, en dépit de ce que ne cessent de hurler les activistes du camp adverse, pour que les grandes entreprises se coupent de l’idéologie mortifère de la gauche sociétale. On se souvient, par exemple, de la chute vertigineuse de la bière Budweiser, boisson historique du prolétariat américain, quand elle avait recruté un transsexuel pour ses campagnes de publicité. Le bon sens populaire suffit généralement à mettre un terme à toutes ces lubies pour minorités surexcitées.

Pour finir, c’est amusant que deux marques emblématiques de la culture viriliste des États-Unis (une enseigne de whisky du Tennessee et un fabricant de motos mythiques) aient cru une seconde que leur politique d’inclusion et de diversité trouverait un écho parmi leurs consommateurs. On appelle peut-être ça l’aveuglement des élites.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

53 commentaires

  1. Merci de souligner que « le bon sens populaire vient à bout des lubies  » (de quelques origines qu’elles soient)

  2. L’ altération des repères sociétaux par le fait d’une soumission ne peut que déplaire et la baisse d’un chiffre d’affaire peut en être la punition. Quand la surreprésentation d’une réalité, certes, mais minoritaire, semble falsifier la vérité, le public s’en étonne, puis s’en lasse puis s’en offusque.

  3. C’est normale ! Pourquoi ? Parce que l’esprit Rock n roll est contraire à l’esprit wokiste ! Hors quand on possède une Harley Davidson on a l’esprit rock n roll ! Oh Yeh ! Hervé de Néoules !

  4. Je lis certains commentaires évoquant les programmes publicitaires.
    Et si nous parlions de Netflix présent dans de très nombreux foyers ?
    Pour éviter les foudres de la modération, je tiens à préciser que les extraits proviennent de journaux et de revues sérieuses (liens à la demande)

    Il est important de noter que la représentation de la communauté LGBTQ+ dans les médias est un sujet en constante évolution et que Netflix, comme d’autres plateformes de streaming, continue de travailler pour améliorer cette représentation.
    Netflix fait des efforts considérables pour inclure et représenter les personnages queer dans ses séries et films. Cela comprend des personnages qui sont gays, lesbiennes, bisexuels, transgenres et plus encore.

    Il est vrai que la représentation des personnes LGBTQ+ dans les médias, y compris Netflix, a suscité des débats. Certains s’inquiètent de l’influence que cela pourrait avoir sur le jeune public.
    La recherche montre que les médias peuvent jouer un rôle transnational dans la formation des attitudes politiques envers la sexualité et les minorités en général, en influençant particulièrement les vues des individus plus impressionnables et plus jeunes.

    Un exemple ? Dans un film inspiré par un livre de la série « Chair de poule » de R. L. Stine, collection destinée à la jeunesse (pré-ado) : sur les cinq personnages âgés de 14 à 15 ans, un est homosexuel, un autre est très gros, les deux filles sont lesbiennes (elles s’embrassent amoureusement à l’écran), l’une est blanche et l’autre afro-africaine (d’une pierre deux coups). Le dernier garçon fait figure d’extra-terrestre. :-)

  5. Rien d’étonnant concernant HD, vu leur piétre resultat lors du dernier rassemblement de Sturgis, il a vite été evident qu’un 180 degrés s’imposait d’urgence sous peine de couler la boite déjà border en terme de ventes aux USA, pour les jeunes generations, HD est une moto de boomer… JD eux, ont vu ce qui s’est passé pour Bud, et l’offre en bourbons ou wyskeys est plethorique aux USA, gare au faux pas… Ils ont compris qu’une toute petite minorité très bruyante ne fera pas leur chiffre d’affaire…. Leurs clients sont chez les autres, beaucoup plus nombreux. Cqfd.

    • Les dirigeants de JD et de HD ne sont vraiment pas très futés pour s’être imaginé que leurs clients allaient se fondre dans cette soupe wokiste indigeste. Ce n’est plus in manque de vision, c’est une incompétence notoir.

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