Trois SMIC pour le prix d’un : le quart d’heure de célébrité du ministre des Solidarités

jean-christophe combe

« Oh la boulette ! » Qui ne se souvient de François Pignon, interprété par le regretté Jacques Villeret, dans Le Dîner de cons ? Hélas, nous ne sommes pas au cinéma mais bien à l’Assemblée nationale, et c’est le ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées Jean-Christophe Combe qui, dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFS), vient exposer le projet gouvernemental pour la petite enfance. Et, donc, la question de la rémunération des assistantes maternelles dont la France manque cruellement.

Évidemment soupçonné par la gauche de ne pas en faire assez, le ministre prend les devants : « Une assistante maternelle, elle gagne en moyenne un SMIC par enfant gardé. En général, elle en garde trois », explique Combe, laissant entendre qu’elle atteindrait la barre des 4.000 euros nets par mois... Le tollé qui monte immédiatement du groupe LFI ne le démonte pas : le ministre martèle « Trois SMIC ! Trois SMIC en moyenne ! Oui, monsieur ! Effectivement ! »

Consternation sur les bancs de ses collègues ministres, dont certains ont tout de même gardé quelques connexions avec le réel et qui tentent tout - mais avec un succès tardif - pour attirer son attention tandis que Sébastien Chenu, député RN et président de séance, tente de ramener le calme dans l’Hémicycle.

Ouf ! Le ministre a enfin compris et se reprend : « Un tiers de SMIC fois trois en moyenne, donc ça fait un SMIC, effectivement, pardon. »

Bien sûr, les réseaux sociaux montent l’affaire en mayonnaise, permettant à Jean-Christophe Combe de connaître le quart d’heure de célébrité qu’Andy Warhol prédisait pour tous, car les politiques mitraillent : « Comment peut-on être aussi éloigné de la réalité d'une profession dont son ministère à la charge ? », tweete Hélène Laporte, vice-présidente RN de l'Assemblée nationale. « Un ministre qui connaît son sujet : 4.000 euros pour une assistante maternelle ! Qu'on l'envoie en stage s'occuper des bambins pendant un mois et on verra », réagit François Ruffin, député LFI de la Somme.

Au point que Jean-Christophe Combe finit par publier un communiqué de repentance : « Je ne suis pas "déconnecté", je me suis trompé et je l’admets humblement. »

Si on se souvient du sort de son prédécesseur à ce poste Damien Abad, on se dit que ce ministère a dû être bâti sur un ancien cimetière indien, autrement dit qu'il doit traîner une certaine malédiction...

Richard Hanlet
Richard Hanlet
Médecin en retraite, expert honoraire près la Cour d'appel de Versailles

Vos commentaires

36 commentaires

  1. Dites ,monsieur le Ministre, il faut gagner combien, soi-même, pour payer un smic pour faire garder son enfant ?
    C’est du même tabac qu’avec nos quelques milliards de dettes ,nous allions terrasser Poutine .
    Nous avons de très grandes écoles en France ,aucune portant le sigle IDBS :institut du bon sens .
    Les babouchkas ,des grands-mères sans beaucoup d’instruction ont fait interrompre une guerre ,leur raisonnement était simple :Si on nous tue tous nos petits-enfants ,nous ne survivrons pas.
    C’est trop demander à un ministre.

      • Pas d’accord. Pour penser, il faut avoir un cerveau, et dans ce cas, les autres le remarquent, ce qui est loin d’être fréquent parmi nos gouvernants. De toute façon, il ne leur est demandé que de savoir obéir. Platement et sans un murmure, une dose d’empressement servile étant appréciée comme un plus.

  2. Les mots ayant un sens, on ne peut être « déconnecté » que si l’on a d’abord été « connecté ». Beaucoup de ces ministres élevés « hors sol » n’ont sans doute jamais approché la réalité qui constitue le quotidien de millions de Français.

  3. Incroyable boulette… comment peut on manquer a ce point de repaire financier, en pensant qu’une assistante pouvait toucher 3 fois le SMIC…des ministres aussi incompétents que leur chef !

  4. Ce genre de boulette est rare, car chez un individu normal même peu au fait du contexte dans lequel il évolue, le bon sens vient au secours de l’éventuelle ignorance. Bref, ce gars ne dispose pas de ce genre de garde-fou.
    Quelqu’un, Charles Gave me semble-t-il, affirme qu’un individu de pouvoir qui évolue dans ces dernières années de la Ve Republique, choisit toujours des collaborateurs dont il n’aura rien à craindre, ce qui implique qu’ils sont plus bêtes que lui. Macron semble appliquer cette règle à la lettre. Qu’il se rassure, Jean-Christophe Combe n’est pas un danger.
    C’est peut-être Bourdin qui a finalement raison de demander parfois le prix d’une baguette de pain ou d’une plaquette de beurre à un invité qu’il sent déconnecté du réel. Un piège qui devrait figurer à l’entretien d’embauche de tout membre du gouvernement.

    • On dit souvent dans le monde de l’hôpital, que « les grands patrons sont toujours entourés d’imbéciles »…

    • Le recrutement de collaborateurs sans danger, donc dépourvus de toute qualité hormis l’obéissance, est une constante dans toute structure. L’Administration en est le fleuron, mais elle s’observe aussi dans les entreprises privées à partir d’un certain volume. L’exemple criant est celui de Facebook dont les modérateurs n’ont manifestement jamais quitté leur caverne natale.

  5. Une fois de plus la démonstration est faite , nos  » zélites macroniennes » sont complétement déconnectées de la réalité ….

  6. Il n’est pas le premier ni probablement le dernier. On se souvient du triste sire Bruno Lemaire, alors ministre de l’agriculture, qui ne savait pas combien il y a de m2 dans un hectare… Dans ma jeunesse, on devait le savoir en cm2 je crois… C’est dire le niveau du ministre en question ! Même chose avec un autre « clown » de la gauche, Henri Krazuki, heureusement jamais nommé ministre, qui était un peu fâché avec les chiffres. Rigolade assurée à chaque fois qu’il prenait la parole. Loin derrière il est vrai, Georges Marchais, le roi des plateaux télé de l’époque. Le problème est que, aujourd’hui, nous sommes gouvernés par des incompétents déconnectés de la réalité, qui en plus, ne se prennent pas pour des François Pignon !

  7. Et un incompétent de plus comme Macron les aime tant . Qu’il vive donc avec le smic il ne fera plus d’erreur aussi grossière .

  8. Faut-il en rire ? Bien au contraire, il faut s’en inquiéter tellement ces « petits hommes gris » sont devenus légion dans toutes les strates de l’Etat profond ! Ces gens creusent encore et encore tels des taupes mais sans vraiment « avoir l’utilité et l’efficacité » de ces petites bêbêtes …
    Tels une éolienne, le gars brasse du vent et semble lui aussi béat de son intervention … Lui aussi dépasse les bornes et lui aussi fait du « bla bla bla bla bla » … Ils ont l’infamie de la corde qui dit à son pendu « je suis ton seul soutient … »

  9. Dans les autres démocraties, le ministre aurait déjà présenté sa démission ou aurait été démissionné !
    On me dit dans l’oreillette que le France n’est plus une démocratie depuis longtemps ! Ah bon

  10. Pour une fois qu’un ministre reconnaît s’être trompé il faut lui pardonner son erreur et se rappeler l’adage « faute avouée est à moitié pardonnée.

    • Il faut savoir ! Les français n’arrêtent pas de se plaindre de leur arrogance, de ces élus qui ne se remettent jamais en cause , pour une fois qu’un ministre reconnaît son erreur, ne nous acharnons pas sur lui ! L’adage rappelée par Josée Perlaut est très juste

    • Donc « Légion d’honneur » pour ce « deuxième de cordée » ?
      La France est vraiment mal barrée … dans tous les sens du terme …

    • pardon, si l’erreure est humaine, à ce niveau là ce genre d’erreure reste impardonnable ! Il s’agit de son ministère tout de même !! donc en fait le gars il ne sait pas ce dont il est sensé s’occuper et se battre !
      Si les assistantes maternelles touchaient 1 smic par enfant gardé elles seraient riche !!! c’est loin, très loin d’être le cas !

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