Trop blanche, la musique classique sur Radio Classique, pour France Culture ?

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France Culture est une radio d’État. Elle est financée par les impôts des Français. Elle se doit donc d’adopter une approche généraliste de la culture, qu’elle est censée faire partager au plus grand nombre. Las ! Pour France Culture, toute culture n’est pas bonne. En l’espèce, toute musique ne l’est pas : cette semaine, Lucie Commeaux a choisi de s’intéresser à Radio Classique, après avoir lu un article sur le média en ligne AOC. Le titre de cet article (« Radio Classique ou la production d’une culture musicale "blanche" et "bon ton" ») a donné des idées à la chroniqueuse. Elle a donc décidé de se plonger dans les programmes de Radio Classique et – en sera-t-on surpris ?- elle abonde dans le sens de Jean-Loup Amselle, anthropologue et auteur de l’article.

Alors, voilà : Radio Classique diffuse de la musique occidentale des années 1680 à 1890, écrite par des hommes blancs et, bien souvent, jouée par des musiciens blancs. Ce n’est pas tout : les voix qui interviennent sont des voix de « bon ton », c’est-à-dire possédant une diction précise, un accent « châtié » (quoi que veuille dire ce terme). Enfin, cerise sur le gâteau : les publicités, qui entrecoupent les morceaux de cette musique classique blanche présentée par des bourgeois, sont des pubs « de luxe ». Parce qu’il faut rappeler, pour finir, que Radio Classique est la propriété du groupe LVMH – peut-être le pire grief qu’un anthropologue et une journaliste du service public puissent avoir contre un quelconque média.

Bon. Alors, reprenons. Radio Classique diffuse, certes, de la musique classique, mais aussi du jazz (« Horizons Jazz ») et du baroque (« Baroque en stock »). Les musiciens de jazz sont-ils tous blancs ? Les chanteuses de jazz ne sont-elles pas des femmes ? Les contre-ténors baroques ne brouillent-ils pas « les frontières des assignations de genre », comme on dit chez eux ? C’est donc une première accusation idiote – ou, au mieux, paresseuse.

Radio Classique emploie des « voix » que l’on pourrait un peu rapidement qualifier de bourgeoises. Un peu rapidement, car les bourgeois d’aujourd’hui parlent n’importe comment – et la figure du grand bourgeois, tel que l’imaginent les gauchistes, représente une part infinitésimale de la société, que l’on rencontre uniquement dans certains coins du XVIe ou du VIIe, ou dans certains clubs parisiens (peut-être l’Auto ou l’Interallié). C’est tout simplement une diction correcte – car, oui, désolé les gars, il existe une norme pour s’exprimer en français. Les paysans des années 50, même s’ils parlaient encore patois, le savaient bien. Force est de constater qu’il y a – encore - une norme dans la manière de prononcer le français, de même qu’il existe des règles de grammaire. À ce stade de mauvaise foi, c’est presque de la haine chimiquement pure.

Est-ce de la culture dominante, pour finir, que cette « musique classique » ? Les intellos de Radio France méprisent les concierges qui aiment les reprises classiques d’André Rieu, se moquent des morceaux « poncés par la publicité », mais haïssent également les bourgeois (supposés) qui écoutent Radio Classique. Allez comprendre…

Gauchistes, vous êtes devenus les vrais bourgeois, au sens bourdieusien du terme : vous avez l’argent, les lieux en vue, les accointances politiques, la culture « légitime » (même si elle est nulle et laide). Vous avez la reconnaissance médiatique et vous avez les codes de cette époque si misérable. Alors, si vous nous laissiez aimer la musique « bourgeoise », les morceaux écoutés cent fois ? Si vous nous laissiez être « clichés », aimer ce que vous trouvez « de bon ton » ? Si vous écoutiez votre rap, si vous alliez contempler vos croûtes murales, si vous alliez voir vos films chiants… et si vous arrêtiez de nous emmerder ?

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 09/09/2024 à 16:33.
Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

73 commentaires

  1. Cette musique écrite en langage raciste dans laquelle une blanche vaut deux noires (le notes bien sur) est insupportable.
    de plus cette musique a été composée par des …. blancs, HORREUR.
    Je n’ai pas de mots me venant à l’esprit pour qualifier les propos de cette personne censée être cultivée.
    AFFLIGEANT de bêtise.

  2. Radio-Classique est aussi agréable à écouter que les chaînes du service public sont INSUPPORTABLES au sens étymologique: ce sont vraiment des chaînes que nous payons pour ne les pas subir.

  3. Donc, cette chroniqueuse considère que les racisés sont tous des imbéciles si on lit bien entre les lignes.
    Ça n’est évidemment pas ce qu’elle dit, mais elle le pense si fort que cela transpire de son texte.
    La musique classique serait « blanche » parce qu’elle serait trop compliquée et « châtiée » pour les non-blancs.
    Belle démonstration du vrai racisme de gauche mal maquillé en bienveillance. Vous savez, cette bienveillance un peu fausse et exagérée qu’on a pour l’idiot du village.

  4. Meric pour cet article roboratif !
    Il y en a assez de cette sous culture diffusée grâce à l’argent de nos impôts !
    Nous avons le droit d’aimer la musique classique ,la seule musique qui soit, nous avons le droit de détester les cris désarticulés, les beuglements, les tam tam et autres « musiques » . Nous avons le droit d’aimer Mozart, Beethoven, Fauré, Saint Saens, Haydn, Smetana, Rameau, Tchaïkovski, Debussy, Ravel, Verdi, etc. Il y a en trop pour pouvoir citer tous ces génies de la musique qui enchantent notre quotidien grâce à Musique Classique mais aussi grâce aux enregistrements de You Tube par exemple. Vive la Musique, la vraie et bonne musique, celle qui adoucit les moeurs !

  5. Citoyenne Commeaux, vous avez entièrement raison. D’ailleurs dès mes premiers cours de solfège je m’étais aperçu que la musique était raciste. En effet une blanche vaut deux noires et d’ailleurs je constate que comme la pause, votre bêtise ne se pause pas.

    • Ce racisme affiché disant qu’une blanche vaut deux noires n’est donc encore pas aboli? Faudra y remédier, l’Afrique va porter plainte à l’ONU.

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