Trump et Musk bousculent aussi le pouvoir en l’Afrique du Sud
![2048px-Donald_Trump_at_CPAC_2014_(1) @Gage Skidmore from Peoria/Wikimedia Commons](https://media.bvoltaire.fr/file/Bvoltaire/2025/02/IL20250210105747-2048px-donald-trump-at-cpac-2014-1-scaled-929x522.jpg)
Moins d’un mois après que le gouvernement sud africain ait adopté l'Expropriation Act qui ouvre la porte à une plus grande possibilité pour les autorités de Pretoria d’exproprier les fermiers blancs de leurs terres sans compensations, le tout nouveau président Trump a tapé avec force sur la table des relations diplomatiques américano sud-africaines.
Donald Trump a tout simplement déclaré qu’il reconsidèrerait l’aide économique que son pays accordait à l’Afrique du Sud si ses dirigeants n’arrêtaient pas de menacer et de maltraiter les fermiers majoritairement blancs de ce pays…
A Pretoria, on ne s’attendait pas du tout à une telle déclaration d’intentions. Certes, on savait ici que la communauté des fermiers regroupés au sein d’AfriForum, une organisation de défense des droits civiques de la communauté afrikaner et aussi de ceux des métis et asiatiques, avait redoublé son lobbying en leur faveur à Washington mais on ne savait pas que le coup allait venir aussi vite et fort. De nombreux observateurs y voient la main d’Elon Musk qui est né à Pretoria en 1971 et qui compte toujours de nombreux amis dans la société civile en Afrique du Sud.
La surprise passée, vient l’heure des questions et de l’analyse de la portée et du sens d’une telle démarche. L’Expropriation Act qui vient d’être voté prévoit des saisies de terres par l'État sans compensation, or, explique la BBC, « les Noirs ne possèdent qu'une petite fraction des terres agricoles à l'échelle nationale – la majorité restant aux mains de la minorité blanche. » Même si on a beaucoup parlé des meurtres de fermiers blancs depuis 1994, il est juste de préciser que, contrairement à ce qui s’est passé au Zimbabwe voisin, les autorités sud-africaines n’ont pas ou peu procédé à des expulsions en bonne et due forme, à part la saisie en 1994 d’une ferme donnée par la suite à des entrepreneurs chinois. Cela dit, ces mêmes gouvernements successifs on laissé les mains libres aux squatters qui s’emparaient de ces fermes avec une rare violence.
La communauté fermière se réjouit des déclarations de Trump
Aujourd’hui, le président Cyril Ramaphosa (ANC) dont le parti a perdu la majorité électorale dans le pays, a dû faire alliance avec son opposition de droite du DA (Democratic Alliance) pour former un nouveau gouvernement d’Unité Nationale dans lequel figurent pour la première fois quelques ministres blancs. Le président sud africain a déclaré que « l'Afrique du Sud est un pays souverain qui ne se laissera pas intimider… »
Dans son ensemble, la communauté fermière s’est réjouie de la déclaration de Donald Trump, soulignant qu’enfin on s’intéressait à son sort, tandis que certains Sud-Africains soulignent que cette sortie du président américain contre leur gouvernement pourrait nuire au pays dans son ensemble, en raidissant les relations entre la communauté fermière et les autorités. Le journal sud-africain Daily Maverick soulignait cette semaine que l’aide américaine à l’Afrique du Sud avait été de 23 millions d’euros en 2023 et que, durant la même année, l’Afrique du Sud avait exporté aux États Unis pour 2,6 milliards d’euros sous le régime préférentiel de l’AGOA (Africa Growth & Opportunity Act).
Des petits malins qui pensent que cette déclaration de Trump pourrait être le prélude à une des facettes de la guerre économique avec la Chine. La Chine ne cesse de gagner du terrain en Afrique du Sud qui constitue pour elle la porte d’entrée vers les autres pays de l’Afrique sub-saharienne. Le secrétaire d’État américain Marco Rubio vient d’ailleurs d’annoncer qu’il ne participerait pas à la réunion du G20 qui doit se tenir en Afrique du Sud les 20 et 21 février prochains, arguant des mêmes raisons que celles mises en avant par son président. Par ailleurs les relations entre Washington et Pretoria s’étaient dégradées lorsque l‘Afrique du Sud avait en 2023 formellement accusé Israël de génocide à Gaza. Ajoutons à ce premier contentieux la vente en catimini par Pretoria d’armes à la Russie, et on comprendra mieux la dégradation des relations entre les deux pays. Bouderie de circonstance ou stratégie globale à moyen terme ? L’avenir nous le dira…
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4 commentaires
Enfin quelqu’un qui se préoccupe des Afrikaners…. abandonnés de l’ Occident au nom des lubies anticolonialistes, ils sont les premières victimes de la lâcheté de nos gouvernements !
Le massacre des fermiers Blancs, souvent des Hollandais, en Afrique du Sud est d’une rare bestialité : viols des femmes sans distiction d’âge puis assassinats de tout ce qui vit sur les exploitations, en tous points comparables au pogrom du 7 Octobre. Là-dessus peu de commentaires dans nos médias gauchistes bien-pensants. Les Africaners qui ont développé l’agriculture comme jamais en Afrique du Sud et qui sont desormais considérés comme de vils colonisateurs sont torturés et massacrés pour en recuperer les exploitations agricoles qui retombent en friche sous la possession des nouveaux propriétaires. Il se prépare sans doute la même chose au niveau des industries.
Et pas question dans ce sens non plus, de parler de racisme anti- blancs.
J’ai écouté des témoignages sur la brutalité à l’encontre des fermiers blancs. C’est effroyable. Ceux qui restent sont très courageux ; il faut être sacrément attaché à sa terre pour ne pas partir. À suivre, avec intérêt.
Ce qui est « étonnant », c’est que ce pays ne semble pas avoir « une submersion » des gens qui habitent les pays limitrophes ! …
Ils devraient « améliorer » les conditions d’accès à la nationalité « africain du SUD » ! ? …