Trump, principal artisan du cessez-le-feu entre Israël et le Hamas

Capture d'écran : page officielle FB Donald J. Trump
Capture d'écran : page officielle FB Donald J. Trump

Après quinze mois de guerre, un accord a été trouvé entre le Hamas et Israël, provoquant des scènes de joie intense à Gaza. Un cessez-le-feu est promis en échange de la libération de 33 otages israéliens et 1.000 prisonniers palestiniens. Ce cessez-le-feu prendra effet dimanche 19 janvier, soit la veille de l’investiture du 47e président des États-Unis. Selon Donald Trump, ce n’est pas un hasard. Depuis sa résidence en Floride, il avait en effet déclaré que les otages retenus par le Hamas depuis l’attentat du 7 octobre 2023 devaient être libérés avant son investiture, sans quoi « l’enfer éclatera au Moyen-Orient ». Le président sortant Joe Biden tente de tirer la couverture à lui, s’octroyant la victoire que représente cet accord. Il assure que son administration travaille en lien étroit avec celle de Trump, qui n’a pas hésité à prendre en main cette crise internationale avant même d'avoir été officiellement adoubé président de la première puissance mondiale.

L'effet Trump fait bouger les lignes

« Joe Biden essaye depuis longtemps de trouver des accords, il n’a rien trouvé. Il n’a pas réussi à obtenir la moindre concession », estime auprès de BV Richard Haddad, historien et politologue, spécialiste du Moyen-Orient. « Il entretenait d’ailleurs de très mauvais rapports avec le gouvernement israélien. » Selon Richard Haddad, l’accord survient aujourd’hui parce que les « Palestiniens, le Hamas ainsi que l’Iran et le Qatar s’inquiètent de l’arrivée de Trump : ils ont tous fait un effort dans ce sens parce qu’ils savent que tout sera beaucoup plus compliqué avec lui au pouvoir. » Question de puissance et de volonté. Pour Richard Haddad, « Trump est un chef d’État craint, parce qu’on devine qu’il est capable de tout. Avec lui, les États-Unis atteignent une puissance politique rarement égalée. Tous savent que Trump ne reculera pas devant les mesures les plus extrêmes, il l’a démontré à plusieurs reprises. On sait que, quand il parle, ce n’est pas du vent. » Avec Trump, l’accord aurait été meilleur pour Israël et plus mauvais encore pour le Hamas, estime-t-il.

Le grand reporter spécialiste de l'international et patron d'Omerta Régis Le Sommier abonde en ce sens : « L’intervention de Trump a été décisive dans cet accord, confirme-t-il auprès de BV. La force de Trump, c’est la crainte qu’il inspire. » Pour Le Sommier, « les États-Unis reprennent la main sur certaines prérogatives ». Il reconnaît tout de même que « Joe Biden a sa part de responsabilité dans l’accomplissement de cette négociation. Mais Trump a donné le coup de pouce décisif. »

Un accord mais une victoire en demi-teinte

L'avenir s'éclaircit à court terme mais la situation reste très fragile. « Comme dans tous les accords de cessez-le-feu, il y a des risques pour les deux camps, estime Régis Le Sommier. Pour les Israéliens, la contrepartie de la libération des 33 otages dans un premier temps, c’est 1.300 militants palestiniens, y compris des personnes du djihad islamique, des personnes d’autres groupes périphériques ou qui cohabitent avec le Hamas à Gaza. Cela signifie que ces individus ultra-dangereux vont recommencer leur activité par la suite. Il est important de savoir que le Hamas a retrouvé ses effectifs de militants d’avant le 7 octobre. Le risque est que le Hamas se reconstitue et que la situation n’évolue pas. » Donald Trump n'est sans doute pas débarrassé de l'encombrant dossier israélo-palestinien.

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

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