Trump : un come-back salué par la droite à l’international

© The White House
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Macron, von der Leyen, Starmer… Mettons de côté les félicitations de pure forme qui saluent - bien obligées - l’élection nette du 47e président des Etats-Unis. Il y en de plus significatives, et pour cause : si le trumpisme ne s’exporte pas, un succès populiste, anti-woke et anti-migratoire, a valeur d’espoir au-delà des frontières américaines.

« Le plus grand retour de l’histoire ! », Viktor Orban et Benjamin Netanyahu ont eu les mêmes mots pour décrire cette victoire. Un come-back « bien nécessaire pour le monde », a ajouté le Premier ministre hongrois, tandis que l’Israélien y voit « un puissant réengagement envers la grande alliance entre Israël et l’Amérique ». Une question qui sera cruciale... Le président du Kataeb, Samy Gemayel, qualifie ce retour de « remarquable » et se fait la voix des chrétiens du Liban : « Nous espérons que les États-Unis renouvelleront leur engagement envers le Liban et soutiendront sa souveraineté. »

Allègre, l’inclassable président Milei, parfois surnommé « le Trump argentin », s'engage envers son homologue américain : « Vous savez que vous pouvez compter sur l'Argentine pour mener à bien votre tâche. Succès et bénédictions. » Comme Milei, Giorgia Meloni est arrivée au pouvoir après le premier mandat de Trump, comme si cette présidence avait « décoincé » les rouages de systèmes gaucho-centrés dans d’autres pays. La présidente du Conseil italien se dit sûre de « renforcer encore davantage » le lien « stratégique » entre l’Italie et les Etats-Unis.

 

 

Du côté de ceux qui montent, élection après élection, vers de plus hautes responsabilités, tous saluent une victoire contre des élites qui, peut-être, hâtera la leur. « Ce n’est pas la wokiste Hollywood qui a décidé de cette élection, mais la population ouvrière américaine » dit Alice Weidel (AfD, Allemagne). « Les Américains ont réglé leurs comptes avec la politique égocentrique des élites glaciales », écrit le FPÖ (Autriche). « Contre les intérêts du système en place, contre les médias traditionnels, contre le mondialisme woke », l’Europe doit s’inspirer du modèle américain, selon André Ventura (Chega, Portugal).

Le président de Vox (Espagne), Santiago Abascal, met en relief « l’importance du vote hispanique dans cette victoire du monde libre ». En effet, Trump a obtenu dans cet électorat 45 % des suffrages (33 % en 2020; 28 % en 2016…). Une progression qui fait voler en éclat la doxa médiatique d’un Trump raciste, voire suprémaciste. Au Royaume-Uni, la victoire de Trump a été saluée par Nigel Farage (Reform UK) mais aussi par Kemi Badenoch, récemment élue à la tête des conservateurs, aux prises de position anti-woke et anti-gender sans ambiguïté.

 

 

Le retour, un modèle pour Bolsonaro et Salvini

Dans le passé, seul le démocrate Grover Cleveland a eu deux mandats présidentiels non consécutifs aux Etats-Unis. La comparaison avec Donald Trump s’arrête là, car Cleveland n’eut pas à affronter la haine de l’establishment. De quoi donner de l’espoir à Matteo Salvini et Jair Bolsonaro ? Ayant remercié Dieu et posté un verset de psaume, Bolsonaro a salué « la résurgence d'un véritable guerrier. Un homme qui, même après avoir fait face à un processus électoral brutal en 2020 et à des persécutions judiciaires injustifiables, s’est relevé, comme peu de gens ont pu le faire dans l’histoire (…) Peut-être que bientôt Dieu nous accordera aussi la chance d'accomplir dignement notre mission ».

Et du côté de la Russie ? « Je ne sais rien d'un projet du président russe de féliciter Trump pour l’élection », a sèchement déclaré Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin. La Russie fut trumpiste en 2016, elle l’est beaucoup moins en 2024. Une donnée négligée par les médias occidentaux qui ont beaucoup fantasmé sur les liens « étroits » entre Poutine et Trump… avec huit ans de retard.

C’était un lieu commun journalistique durant le premier mandat de Trump : il était « isolé sur la scène sur la scène internationale » ou bien il « isolait les Etats-Unis du reste du monde ». Outre que ces approches étaient partiales, les messages qui saluent aujourd'hui sa réélection montrent qu’iconoclasme et crédibilité peuvent aller de pair.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

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