Trump va-t-il être élu grâce à Peanut, l’écureuil confisqué et euthanasié ?

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« Le battement d'ailes d'un papillon au Brésil peut-il provoquer une tornade au Texas ? », se demandait Edward Lorenz. L’euthanasie d’un écureuil va-t-elle donner la victoire à Trump, se demande aujourd’hui l’Amérique ? BV vous dit tout sur le destin de Peanut (« cacahuète ») et ses implications politiques.

Il y a sept ans, Mark et Daniela Longo ont recueilli un tout jeune bébé écureuil, pas plus gros qu’une cacahuète et dont la mère venait d’être tuée par une voiture. Réchauffé, nourri à la pipette puis au biberon, dorloté, Peanut est devenu un vigoureux écureuil plein de vie et une star des réseaux sociaux. À la suite de quoi les Longo ont fondé un refuge pour animaux (P’Nuts Freedom Farm Animal Sanctuary) dont il est devenu l’emblème.

Tout était pour le mieux jusqu’à ce que, la semaine dernière, six agents du Department of Environmental Conservation (DEC) débarquent armés chez les Longo à Pine City (état de New York). Ils mettent la maison sens dessus dessous, traitant le couple comme des criminels parce qu’ils possèdent un animal sauvage devenu animal de compagnie. « Une expérience injuste et humiliante », dit une pétition mise en ligne. Après une perquisition de cinq heures, le DEC repart avec Peanut ainsi qu’avec Fred, un raton-laveur lui aussi recueilli. Les deux animaux sont euthanasiés le lendemain. Motif ? Risque de transmission de la rage.

On doit à Elon Musk d’avoir donné une dimension politique à ce méfait administratif. Reprochant au Parti démocrate sa « cruauté » (l'État de New York a une gouverneur démocrate), il a axé son attaque sur « l’ingérence excessive du gouvernement », expliquant que  « le gouvernement devrait laisser les gens et leurs animaux tranquilles ».  Interviewé par Joe Dogan, Musk s’indigne : « Ils dépensent l'argent de vos impôts pour venir exécuter vos animaux de compagnie ? Qu'est-ce qui se passe, bordel ? »

Les libertariens, qui veulent le moins d’État possible, se passionnent pour le sujet, tout comme ceux qui attendent de l’État qu’il s’occupe des criminels et des illégaux. « Les États bleus [démocrates] semblent se soucier davantage d'euthanasier les écureuils que d'arrêter les cambrioleurs et les trafiquants de drogue », écrit Shaun Macguire, un des entrepreneurs de la Silicon Valley. L’État semble avoir mis plus de moyens à tourmenter les Longo qu’à enquêter sur les relations d’Esptein ou P. Diddy…

On comprend bien qu’il ne faille pas aller chercher des animaux sauvages, mais lorsque les animaux viennent à vous ? Jeune adulte, Peanut a été relâché dans la nature ; n’ayant pas développé d’instincts de défense, il a été blessé lors d’une attaque et les Longo l’ont sauvé une seconde fois. Il était devenu inséparable des humains, voilà l’histoire de Peanut. Les agents du DEC n'ont pas pris cela en compte. Ils savent pourtant se montrer humains lorsqu’ils présentent « le point de vue des identités noires, autochtones, de couleur, Latino/a et Latinx, lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres, queer et autres (LGBTQ+) »

Laissant passer les illégaux sur sa frontière sud, l’administration démocrate est laxiste en ce qui concerne la loi mais inflexible sur les règlements. A quelques heures du scrutin, elle a donné une image des plus déplorables, exploitée avec talent par les Républicains qui ont fédéré les amis des bêtes, les libertariens et les partisans de l’ordre. Comme lors de la polémique sur « les migrants haïtiens mangeurs d’animaux », les images générées par IA font florès, représentant Trump en défenseur de la cause animale. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les électeurs qui disent que ce mardi ils votent Trump « pour Peanut ». S'il est réélu grâce à un écureuil, l’establishment ne s’en remettra pas.

Samuel Martin
Samuel Martin
Journaliste

Vos commentaires

2 commentaires

  1. Formidables ces américains !
    Et les télés françaises tentent de nous pationner pour ce concours lépine…
    Nous savions vivre en Absurdistan, alors comment appeler cette soit disante plus grande démocratie mondiale ?
    Si cela nous fait sourire alors qu’en est-il des pays dits « du Sud » ?!?

  2. Depuis un certain temps, j’avais compris que les américains étaient différents de moi. Ça ne me choquait guère. Que leurs fonctionnaires soient abrutis, en faisant observer un règlement à la lettre, ça ne me surprend pas beaucoup, nous avons des employés de l’état pas plus malins. Que cela risque de faire basculer une élection montre bien le fossé qui existe entre deux Amériques. Je souhaite, de tout mon cœur, que nous ne les suivions pas sur ce chemin.

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