Trump va-t-il réussir à transformer le Russiagate en Obamagate ?

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Nouveau coup de théâtre dans l’enquête sur une hypothétique collusion entre la Russie et l’administration de Donald Trump aux États-Unis. Le département de la Justice vient de retirer le dossier d’accusation contre le général Michael Flynn, ex-conseiller à la Sécurité nationale de Donald Trump qui a été, d’après Trump, victime d’un complot du FBI. Dimanche soir, Trump tweetait carrément « #Obamagate ». Après l’échec du rapport Mueller, qui n’a pas réussi à faire inculper ou condamner Trump dans le Russiagate, c’est un nouveau revers important pour les anti-Trump et l’État profond américain.

C’est une pilule d’autant plus difficile à avaler pour la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, que la procédure de destitution qu’elle avait lancée contre Trump dans l’affaire de l’Ukrainegate (Trump était accusé, cette fois-ci, d’avoir demandé deux services contre des ventes d’armes à Kiev) a fait pschitt et se transforme en véritable hétérotélie.

Les Américains ont découvert, en effet, qu’un des deux services demandés par Trump consistait à en savoir plus sur les agissements de Joe Biden, son opposant probable à la présidentielle, en Ukraine, où il s’est rendu pas moins de six fois pendant la présidence d’Obama. Biden était à Kiev, entre autres, pour s’assurer de la mise en place d’un gouvernement pro-américain après le coup d’État du Maïdan mais, a priori, ça ne serait pas la seule raison. Quelques semaines après le Maïdan, justement, son fils Hunter avait été nommé membre du conseil d’administration de Burisma Holdings, le plus important producteur privé de gaz d’Ukraine.

Qu’un papa veuille aider son fils à trouver du boulot n’a rien de choquant, mais ça commence à sembler louche quand on sait que le fils en question n’a pas vraiment le profil du poste, n’a aucune expérience en hydrocarbures, ne parle ni le russe ni l’ukrainien et touche quand même un salaire de 600.000 dollars par an. Et puis ça sent carrément le roussi quand on apprend que Joe Biden se vante d’avoir fait virer le procureur général chargé des affaires de corruption d’Ukraine mais que ce dernier écrit qu’il a été contraint de démissionner parce qu’il menait une enquête de corruption sur Burisma Holdings où siège le fils de Joe.

Les démocrates accusent les Russes d’ingérence en Amérique, mais leur vice-président fait destituer un procureur ukrainien : c’est le concept de l’ingérence à géopolitique variable. En tout état de cause, une enquête sur les relations entre les Biden et l’Ukraine a été officiellement lancée par le Sénat, ce qui exaspère Barack Obama, à qui les sénateurs en charge de l’enquête ont demandé des documents confidentiels.

Les démocrates américains se sont ridiculisés dans les accusations hâtives et à répétition contre Trump et sa soi-disant collusion avec les Russes et se retrouvent, maintenant, dans la position de l’arroseur arrosé. Est-ce que Trump va réussir à leur rendre coup pour coup ? C’est son défi. Il perd actuellement dans les sondages, mais on sait que ça, ça ne veut rien dire.

Nikola Mirkovic
Nikola Mirkovic
Responsable d’une association humanitaire

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