Tuerie de Saint-Just : Marlène Schiappa répond ne pas avoir reçu de lettre de l’ex-femme du tueur

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Dans une interview au Dauphiné libéré, l'ex-femme du forcené devenu assassin lors de la tuerie de Saint-Just, survenue dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 décembre derniers, indique qu'elle avait alerté les autorités sur sa dangerosité. « J’avais lancé des alertes, des dizaines ! Je savais qu’il était dangereux », assure-t-elle. Et de déclarer avoir signalé son comportement à la police, la gendarmerie, l’aide sociale à l’enfance. Elle aurait même écrit à l’ancienne secrétaire d’État chargée de l’Égalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, mais « rien n’a été fait. On m’a dit à chaque fois qu’il allait certainement se calmer », poursuit-elle. Se disant victime de menaces de mort, elle aurait vu toutes ses plaintes classées sans suite. « Il y a quatre orphelins aujourd’hui et, si j’avais pu me faire entendre, on n’en serait pas là. J’ai tout essayé », conclut-elle.

Lourd témoignage à charge contre le fonctionnement routinier, laxiste et contraint des administrations et des services étatiques chargés de nous défendre. Contre les gesticulations de l’État, même. Dans un communiqué publié ce samedi après-midi, Marlène Schiappa assure ne pas avoir eu trace du courrier qui l’incriminerait.

Le communiqué est long : « Dans un article au sujet du terrible triple meurtre de gendarmes […], un article de presse locale relaie des propos d’une ancienne compagne du tueur présumé selon laquelle plusieurs institutions auraient été prévenues de la dangerosité de celui-ci, sont cités notamment […] les forces de l’ordre et le secrétariat d’État chargé de l’Égalité femmes hommes. […] Concernant le secrétariat d’État, après des recherches ces 25 et 26 décembre, ni la Préfecture ni le bureau des courriers de Matignon chargé de recevoir et répertorier les courriers reçus des secrétariats d’État lui étant rattachés n’avaient, à ce stade, de trace de la lettre évoquée. »

Erreur ou mensonge de l'ex-épouse ? Dramatiques négligences en série, en tout cas, au niveau des services concernés. Une affaire à suivre. Mais qui s’ajoute à toutes celles qui démontrent, par leur dénouement tragique, les dysfonctionnements de notre système judiciaire et la défaillance de l’État.

Pierre Arette
Pierre Arette
DEA d'histoire à l'Université de Pau, cultivateur dans les Pyrénées atlantiques

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