Tuerie de Southport : l’étrange indignation du député Raphaël Arnault

Capture d’écran © BFMTV
Capture d’écran © BFMTV

Il est désormais l’un des représentants du peuple français. Raphaël Arnault, élu confortablement au deuxième tour dans la vieille ville d’Avignon, siège sur le velours rouge de l’Assemblée nationale aux côtés des députés de tous bords.

Mais le fiché S le plus célèbre de France, accompagné d’une réputation qui l’avait précédé au ministère de l’Intérieur (au point que les services ont multiplié les fichages le concernant), n’a changé en rien. Il lui a suffi d’un tweet sur X, ce 31 juillet, pour montrer à quel point les faits et les victimes lui importent peu. À quel point, surtout, l’usage des faits, la torsion de la vérité à usage idéologique sont devenus une seconde nature, le réflexe pavlovien d’une certaine gauche et extrême gauche.

« Un meurtre »

L’épouvantable tuerie de Southport au Royaume-Uni, évoquée par Arnaud Florac et par Jean Kast dans nos colonnes, a ainsi donné une nouvelle fois l’occasion au dit député de briller par sa délicatesse et son souci de la vérité. Sur X, Raphaël Arnault s’émeut. Non pas du sort des trois fillettes massacrées par ce jeune issu d’une famille rwandaise, non pas des onze blessés au couteau, dont de nombreux enfants, non pas de la détresse des familles, pas davantage de nos voisins britanniques épouvantés par le massacre. Non, la « scène d’horreur » relevée par Raphaël Arnault n'a rien à voir avec le sol couvert du sang des victimes. Ce sont les... manifestations qui ont suivi le drame. « Scène d’horreur à Southport suite à une nouvelle instrumentalisation raciste autour d’un meurtre », écrit le député. « Un meurtre », dit-il. Autrement dit, un meurtre banal, qui ne mérite aucune réaction spécifique, aucune réflexion, aucune émotion. Un meurtre sans intérêt, qu’il n’est même pas besoin de spécifier. « Un meurtre » lambda, même pas regrettable, une fatalité séculaire – des meurtres, toutes les sociétés du monde en subissent depuis des siècles - sur laquelle il est illégitime de s’interroger, de se demander ce qui l’a causé, ne serait-ce que pour éviter les prochains. Non, « un meurtre » à oublier, à piétiner, à passer d’urgence par la fenêtre des faits divers. Et tant pis si ce n’est pas « un meurtre » mais trois meurtres et de nombreuses tentatives de meurtre. Tant pis si les victimes sont d’innocentes petites filles, issues d'une famille immigrée en l’occurrence venue du Portugal. Tout cela n’intéresse guère le justicier d’extrême gauche. Que les victimes mortes ou vives se taisent pour toujours, explique en somme Raphaël Arnault, car le problème n’est pas là.

Silence du mouton ou « instrumentalisation raciste »

Le problème, c’est cette « nouvelle instrumentalisation raciste autour d’un meurtre ». Le criminel est d’origine immigrée. Tout commentaire, toute réflexion politique, sociétale ou sécuritaire, toute indignation même relève donc, pour ce député représentatif des réflexes de l’extrême gauche française, de « l’instrumentalisation raciste ». C’est-à-dire de l’utilisation malhonnête d’un événement pour faire prospérer une idéologie condamnée par l’Histoire. Arnault nous laisse généreusement le choix entre le silence du mouton qu’on égorge et ladite « instrumentalisation raciste ».

La réflexion sur ce fait d’actualité, l’analyse, le commentaire, tout cela est ainsi « raciste » par nature. Seul le silence et l’absence de réaction sont déclarés dignes. Nounours et bougies tolérés. Par qui donc ? Par l’extrême gauche – et Raphaël Arnault le montre bien ici –, cette extrême gauche s’est elle-même investie de la mission « indignatoire ». Comme la boussole indique le nord, l’extrême gauche indique de manière impérieuse l’objet de l’affliction. À elle le magistère des indignations, la conduite des indignés et ce qui va avec : la désignation du coupable et du mal. Il ne reste plus qu’à utiliser les bons mots clés, ceux qui évoquent la réprobation sans besoin de réfléchir ou de vérifier, et le tour est joué : « Hier soir, des milices d’extrême droite ont provoqué des émeutes islamophobes et ont tout saccagé dans un quartier où résident des musulmans, la mosquée étant la principale cible. »

« Milices » ?

Il s’agit donc non pas de citoyens, ni même de militants, mais de « milices ». Un mot chéri par Raphaël Arnault qui lutte depuis des années, seul, contre d’improbables « milices », plus nombreuses que les étoiles du ciel. Ces « milices » sont nécessairement « d’extrême droite », sans quoi, ce ne serait pas des milices mais de doux ouvriers d'un monde sans frontières, sans riches, sans flics et sans bassines : les « Blacks Blocs ». Si ce sont des « milices d’extrême droite », elles sont logiquement dans l’islamophobie bas du front, celle qui s’en prend gratuitement aux innocents, évidemment « musulmans ». Chaque biais porte un autre biais à bout de bras, le tout formant l’édifice « indignationnel », si l’on peut dire.

Si la manipulation réussit, les victimes, leurs familles et les citoyens effarés restent seuls face à la vérité des faits. Ils longent les murs, sous la surveillance idéologique d’une extrême gauche tape-dur, prête à les précipiter en enfer, parmi les nouveaux proscrits, ces « intouchables » au-dessous de tout. Une gauche façon Raphaël Arnault prête à bondir au moindre mot qu’elle qualifiera de « dérapage raciste ».

Le député fiché S tente encore cette méthode réflexe, mais elle a le défaut de certains médicaments : sur-utilisés, ils sont devenus inefficaces.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 01/08/2024 à 23:47.

Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

71 commentaires

  1. Chacun dira ce qu’il veut mais le constat est simple : ce sont les français eux-mêmes qui élisent ce type de personnage et ses semblables. Le problème dans ce pays ce n’est même pas Macron. Le problème ce sont les français endoctrinés de bien-pensance et en quête d’asservissement contre quelques euros de pouvoir d’achat artificiel. Où sont-ils les français qui sont prêts a fournir de l’effort pour recréer de la richesse et de l’indépendance en France? Il n’y en a ni à gauche ni à droite. Ils ne savent que réclamer à l’Etat et ne jurent que par l’UE, comme le chien réclame son susucre à son maitre. Nous vivons encore sur la richesse passée accumulée mais pas sûr que nos enfants en profitent. Nous sommes en train de tout leur bouffer.

  2. ma remarque ; qui l’a élu , lui a permis d’être porte parole d’une partie de la population française , de s’asseoir sur les bancs en velours rouge de l’assemblée nationale ; de profiter des largesses desquelles profitent les élus !

  3. Laissons faire ces mal élues de gauche dont ce député qui dans une vrais justice serait plus justement en prison qu’a la chambre des députés soutenu par curieusement un maire d’une grande ville qu’est Avignon et surtout que la droite dénonce ce très mauvais gout scandaleux qu’a fait la dite culture de gauche pour l »ouverture des JO dont il semble vue les remontés médiatiques tant réprouvé par une majorité de l’opinion publique.

  4. J’ai toujours pensé que les futurs députés de notre République devraient passer un test avant d’etre élus. Genre BEPC ( soyons raisonnable), test QI (> 50 pour débuter), test de calcul (connaitre les tables de multiplications) , de moralité, de bonne tenue (dire bonjour, ne pas se moucher avec les mains), de tenue vestimentaire ( ne pas venir a l’assemblée en tongs et en short) … Cela risquerait néanmoins de diviser par 2 la taille de l’hémicycle …surtout a gauche

  5. La loi, la réglementation française permet à ce type d’individu de devenir député de la République. Ces lois sont le fruit du siège de la représentation nationale soit l’assemblée nationale. Alors que les citoyens de France ne viennent pas pleurer ce sont eux par leurs votes ou leur abstention ont permis cet état de fait.

  6. Je m’indigne personnellement qu’une telle personne ait été élue. Grâce à l’appel contre le RN, suivi par la gauche rien d’étonnant, mais surtout par les LR et la mouvance centriste Ensemble. Exécrable et méprisable.

  7. Un député élu sous un faux nom ! En McRonnie tout ce qui dégrade, saccage ou détruit est permis.

  8. D’abord ce ne sont pas des meurtres, mais des assassinats, puisque prémédités, ensuite c’est bien pire que des assassinats, c’est un horrible massacre. Je ne comprends pas que ce triple fiché S ait encore le droit de s’exprimer publiquement. C’est scandaleusement indécent que le gouvernement — ou plutôt ce qu’il en reste — n’y mette pas le holà. Les citoyens britanniques, choqués par cette boucherie, ce carnage, OSENT le clamer haut et fort, mais ils sont bien loin d’être des milices. Les milices sont plutôt à chercher — et à trouver — du côté de la gauche-gauche. Et Raphaël Arnault ferait mieux de beaucoup réfléchir avant de parler, pour éviter de salir les innocentes victimes de cette tuerie.

  9. Penser que « cà », c’est député….Que nos finances vont lui octroyer 6000 euros par mois pour déblatérer et vomir sur ce qui n’est pas l’extrême gauche! Pauvre France ! C’est à vomir!

  10. Alice Cordier, présidente du Collectif Némésis, et Mila, connue pour avoir été menacée de mort après avoir tenu des propos contre l’islam, annoncent porter plainte ce jeudi 20 juin contre Raphaël Arnault, candidat du Nouveau Front Populaire et leader antifa trois fois fiché S. Les deux jeunes femmes portent plainte pour menaces de mort, violences morales et injures, diffamation et entraves à la liberté de manifester.
    Dans un Tweet publié le 19 février dernier, Raphaël Arnault, cofondateur de la milice d’extrême gauche Jeune Garde antifasciste, appelle ses partisans à pratiquer l’autodéfense « face à l’extrême-droite et leurs violences » (sic). En réponse, le député LFI Carlos Martens Bilongo déclare attendre « son invitation » à ces entraînements. L’élu du Val-d’Oise oublie-t-il les multiples agressions – toujours impunies – de la Jeune Garde ? En avril 2022, trois membres du syndicat étudiant Uni sont attaqués par le groupuscule à Grenoble. Quatre mois plus tard, les auteurs de cette agression sont condamnés à seulement soixante-dix heures de travaux d’intérêt général. En décembre 2021, des militants LREM sont pris à partie à Paris lors d’un tractage sur un marché. Malgré ces faits avérés, l’impunité règne autour de la Jeune Garde, qui bénéficie d’une étonnante bienveillance médiatique. Le député du RN Julien Odoul a décidé de monter au créneau en demandant au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’engager une procédure de dissolution du mouvement.

    • La bienveillance au profit de la Jeune Garde n’est pas que médiatique, mais aussi gouvernementale. Un mouvement aussi dangereux que celui-ci serait dissous depuis des lustres s’il était d’extrêêême droâââte. Alors, Gérald Darmanin… on a la trouille de s’atteler à cette tâche ?…

  11. Je ne préfère pas dire ici de ce que je pense de cet abominable personnage,et ceux qui ont voté pour ce type sont ou seront complices des méfaits commis ou qui seront commis.Comment des gens ont-ils pu voter pour ce sinistre individu

  12. A vomir , ce type est à vomir . Combien de victimes de la barbarie , combien de familles endeuillées qu’il insulte ainsi . Sa place est en prison pour de tels propos , banaliser ainsi le meurtre de ces enfants . On en vient tous à souhaiter que tous les gens de sa trempe soit victimes de ces crimes . Peut être que si leurs femmes ou leurs grands mères se font violer , leurs enfants égorger ils ouvriront les yeux . Peut être fermeront ils enfin les portes à ces barbares .

  13. Pour exercer un emploi de balayeur ( pardon technicien de surface ) dans une école , ville ou administration un blanc sein est demandé et pour faire député qui vote les lois, dicte la politique de la France , vote son budget … rien le pire repris de justice peut être élu … il n’y a rien qui choque ???

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L'intervention média

Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois