Tueur à gages en banlieue : un emploi jeunes qui n’est pas « en tension »

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C’est Le Parisien du 30 novembre qui nous apprend la nouvelle : un coup de filet a permis d’arrêter sept suspects, dont cinq dans de grandes villes (Marseille, Lyon, Paris) et deux qui… se trouvaient déjà en prison. Deux femmes, des « logisticiennes » louant des « appartements conspiratifs », ont également été appréhendées. D’autres membres de ce réseau, des seconds couteaux (chauffeurs, logisticiens, responsables des repérages), avaient déjà été arrêtés voici quelques mois. On soupçonne les deux caïds prisonniers d’avoir commandité, depuis leur cellule, l’assassinat d’un certain Mamadou T. devant un bar à chicha (ce n’est pas moi qui décide des noms ni des circonstances, que l’on soit clair…) – assassinat commis par un adolescent de seize ans, qui ne connaissait pas la victime et avait simplement été « actionné » par le chef de réseau.

Ils tuent n'importe qui, pour n'importe quelle somme

Dans cette organisation mafieuse bien rodée, découverte après l’arrestation d’un certain Nacer-Kader, 18 ans, en juin 2022, on tue pour des sommes variables. Un contrat va de 1.000 à 100.000 euros : pas grand-chose, quand on respecte la vie humaine. Un pactole facile pour une jeunesse abrutie par le chichon et sans scrupules vis-à-vis de la violence. Les jeunes assassins, mis en marche par un simple message sur les réseaux sociaux, se déplacent dans toute la France, à bord de voitures volées munies de fausses plaques. Ils tuent n’importe qui, pour presque n’importe quelle somme, et certains s’en vantent sur TikTok, tel Mattéo, ce jeune Marseillais de 18 ans qui avait posté une vidéo il y a quelques mois.

Le Parisien appelle cela l’ubérisation du crime. Ce rattachement, un peu artificiel, à un phénomène relativement récent (l’auto-entrepreneuriat dans le service aux personnes), oublie que les assassinats, les « contrats », effectués par un tueur recruté ad hoc, sont aussi vieux que le monde. Ce qui est plus récent, c’est le fait que ces mafias afro-maghrébines (car, au risque de passer pour un sale raciste, Mamadou et Kader sont des prénoms qui n’existaient pas en France métropolitaine avant 1960) se structurent à la manière des réseaux siciliens, calabrais ou américains. (Excluons d’emblée les yakuzas japonais, dont la conception des choses est très différente.) Il y a donc, après les Corses ou les Marseillais de jadis, des mafias extra-européennes dont les modes opératoires sont assez similaires à ce que raconte le roman Gomorra ou à la façon dont procèdent les recruteurs d’enfants-soldats en Afrique.

La France présente les maux de l'Amérique latine

Ce dont on est certain - et c’est déjà une bonne nouvelle - pour un pays qui fait entrer les chiffres de la vente de drogue dans le calcul de son PIB, c’est que le métier de tueur à gages n’est pas « en tension ». Mais de ces jeunes à peine majeurs, qui ont déjà plusieurs morts sur la conscience, que fera-t-on plus tard ? Et eux, habitués à l’ultra-violence, à l’argent liquide, au vol de voitures et à la vie en marge de la société, que voudront-ils faire ? Peut-être cette génération hébétée, dont les grands frères rêvaient devant Scarface et Le Parrain, contribuera-t-elle, touchée par une quelconque grâce et malgré ses traumatismes, à rendre la société meilleure ? On peut rêver.

En attendant, la France devient de plus en plus un pays du tiers-monde. Cette fois, c’est du côté de l’Amérique latine qu’elle lorgne, avec ses enfants des favelas, payés en cash par les narcotrafiquants comme au Brésil, ou avec ses « maras » d’adolescents meurtriers, camés jusqu’aux yeux et tatoués comme des portes de WC publics, comme au Salvador. Et nous, avons-nous des BOPE (Batalhão de Operações Policiais Especiais, les forces spéciales) comme au Brésil ou une politique carcérale comparable à celle du président salvadorien Bukele ? Pas vraiment, non. On ne peut pas à la fois arrêter les manifestants de droite et réprimer la criminalité des cités. Chacun son truc. Les gouvernements successifs ont choisi, et les flics ont l’air de trouver ça super. Nous verrons bien si c'était le bon choix. Peut-être avez-vous déjà votre idée là-dessus.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

17 commentaires

  1. Pour venir à bout de ce fléau qu’est le trafic de drogue il faudrait peut être commencer par être sévère avec les consommateurs. Mais c’est la qu’est le problème car tout un pan de la société et non des moindre ( gens du spectacle,de la politique, homme d’affaire etc..) sont consommateurs et pour certain , le revendiquent , alors …. les dealers ont de beaux jours devant eux.

  2. Il faut aussi souligner les liens entre ces trafiquants de drogue et les attentats islamistes, voir le gang de Roubaix, proche d’Al Qaida, et l’excellent livre de Samuel Laurent « Al Qaida en France » démontrant que tout cela est préparé de longue date.
    Révoltant reportage hier soir sur France 2 dans l’émission « envoyé spécial » où sont interrogés les racailles qui ont mis Montargis à sac. En liberté bien entendu, des mineurs se vantent « c’était nous les condés ce soir là », ravis qu’il n’y ait eu que 30 policiers disponibles en face de 300 émeutiers. Un « travailleur social » ayant participé aux émeutes ajoute « oui, j’y étais, car j’avais la haine avec la mort de Nahel ».

  3. Quant je dis sans cesse qu’il faut rétablir le bagne, pas à Cayenne où en Nouvelle Calédonie comme çà été le cas au par avant mais au beau milieu de la jungle Amazonienne accessible qu’avec des moyens lourd voir même au beau milieu de la Sibérie où s’échapper c’est se suicider, quant on vois que les caïds gèrent parfaitement bien leur trafic de leur cellules de prison.

  4. « et les flics ont l’air de trouver ça super… » En effet, il ne se répétera jamais assez que si nos gouvernants peuvent se montrer implacables avec les gens ordinaires qui ont le seul tort de dire qu’ils ne sont pas contents, c’est parce qu’ils peuvent compter sur des forces de répression qui n’ont pas plus d’états d’âmes que leurs commanditaires du plus haut niveau de décision.

  5. Si des policiers comme a Romans prennent le parti de la racaille contre les patriotes alors notre pays est fichu.

    • Les gens qui ont encore une conscience quittent massivement police et gendarmerie ces derniers temps. Pour les remplacer, les institutions concernées acceptent, faute de mieux, des individus dont le niveau est bien inférieur à celui habituellement exigé. Donc, il va falloir s’habituer à voir le « moins pire » de la racaille porter l’uniforme et être assermenté.

      • Donc, nous allons avoir une milice de plus en plus dévouée à Macron et sans état d’âme pour cogner du citoyen. Le règne de la peur va continuer et s’amplifier.

  6.  » Mais de ces jeunes à peine majeurs, qui ont déjà plusieurs morts sur la conscience »
    Quelle conscience ? Ils ne fonctionnent que sur la base de deux ustensiles: la machine à pointer, et la caisse enregistreuse.

  7. Oui super conclusion et peut ête un poste à pourvoir pour quelque retraité qui souhaite améliorer sa retraite , sauf bien sur si ces petits boulots sont réservés à certains .

  8. La solution est que nous devenions tous de cette « nouvelle France ». Faisons comme eux, a commencé par ne plus déclarer le moindre centime. On verra bien combien de temps l’état continuera à être « de gauche ».

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