UE : Italie, Hongrie et Pologne désunies face à la déferlante migratoire

ORBAN

Patriotes du monde entier (hypothèse haute) ou simplement d’Europe (hypothèse plus modeste), unissez-vous ! Voilà un slogan fréquemment entendu dans les cercles souverainistes. La feuille de route est belle, mais le chemin escarpé. La preuve par le dernier sommet européen, tenu à Bruxelles, ces 29 et 30 juin. Là, l’union des patriotes n’est pas tout à fait au rendez-vous. D’un côté, l’Italie ; de l’autre, Hongrie et Pologne. Au menu des réjouissances ? La politique européenne en matière d’immigration. Giorgia Meloni, nouvelle présidente du Conseil italien, après avoir envisagé de faire « cavaliere » seule en campagne électorale, semble désormais s’en remettre à des instances supranationales, mettant ainsi un peu d’eau dans son chianti. Mais le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et son homologue polonais Mateusz Morawiecki persistent à camper sur des positions souverainistes. « La Hongrie n’appliquera pas les décisions de Bruxelles, tranche Orban. Nous n’accepterons pas les quotas obligatoires et nous ne construirons pas de ghettos de migrants. La Hongrie d’abord ! »


Comme toujours, la géographie décide : l’Italie est en première ligne, tandis que ces deux pays, faute d’accès direct à la Méditerranée, camperaient plutôt sur le front de l’arrière. Bref, une somme d’intérêts particuliers peine souvent à donner forme à une politique générale.

Une amende de 20.000 euros par migrant refusé

Résultat ? Jean Quatremer, spécialiste de l'Europe, constate, dans Libération de ce 30 juin : « Ceux qui craignaient une alliance entre populistes susceptibles de faire basculer l’équilibre politique de l’Union européenne peuvent être rassurés. »

Au cœur de la bisbille entre ces alliés supposés ? L’obligation pour tous les pays européens, dont la Pologne et la Hongrie, de verser une amende de vingt mille euros chaque année par immigré clandestin qu’ils refuseraient d’héberger en leurs frontières, histoire de soulager le poids financier porté par des nations telles que l’Espagne, la Grèce ou l’Italie. Cette décision a été prise à la « majorité qualifiée » plutôt qu’au consensus, où l'unanimité est de mise. Budapest et Varsovie ont donc l’impression de s’être fait flouer.

La seule Pologne, promise à accueillir deux mille immigrés clandestins, devrait donc s’acquitter d’une pénalité annuelle de quarante millions d'euros ! Cité par Le Figaro du 30 juin, Mateusz Morawiecki affirme ainsi : « La politique de migration et d’asile de l’Union européenne devrait être fondée sur le droit souverain des États membres de façonner leur politique migratoire et de décider qui ils acceptent sur leur territoire. Il devrait appartenir aux États membres et à leurs citoyens de décider comment soutenir au mieux les pays touchés par un afflux massif de migrants. »

Voilà qui se tient. À ce détail près que la Pologne joue les pays européens quand ça l’arrange : les subsides plus que généreux versés par les institutions bruxelloises si honnies ne la dérangent guère. Mais elle est moins européenne dès lors qu’il s’agit d’équiper son armée de matériel européen : ses dirigeants s’en vont alors immanquablement faire leur marché aux USA. Ce qui vaut aussi pour l’Allemagne, soit dit en passant.

Pour Giorgia Meloni, il s’agissait pourtant du meilleur compromis possible. Mais c’est en vain qu’elle a fait le siège des Premiers ministres hongrois et polonais. Toujours selon la même source, elle aurait assuré à Viktor Orbán : « Je ne comprends pas, Viktor. Tout le monde t’a rejoint. » Ce dernier, fort de trois mandats, campe sur des positions autrement plus solides que Giorgia Meloni. L'Italienne sait bien qu'elle demeure sous haute surveillance : survivre en tant que chef d’État pestiféré, c’est aussi un métier.

L'UE en faillite ?

Du coup, Viktor Orbán pousse son avantage, allant jusqu’à prétendre que l’Union européenne serait en potentielle faillite financière, d’où ce tweet : « Nous voulons savoir qui est responsable d’avoir amené l’Union européenne sur la route de la banqueroute. Où est l’argent ? » Orban ne décolère pas que ces États « aient été chacun conviés à verser cinquante milliards d’euros supplémentaires au budget de l’UE afin que ses dirigeants puissent les donner à l’Ukraine alors qu’ils ne peuvent pas rendre compte de l’argent que nous avons déjà versé ».

Il est vrai que si la Pologne persiste dans ses unions atlantistes, la Hongrie pencherait plutôt du côté de Moscou. Au contraire d’une Giorgia Meloni qui n’en finit plus de déclarer sa flamme à l’OTAN. Si tant est qu’elle ait un jour existé, l’union des patriotes est loin d’être à l’ordre du jour en Europe.

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Nicolas Gauthier
Journaliste à BV, écrivain

Vos commentaires

25 commentaires

  1. Je suis déçu par MELONI vraiment dommage mais je peux comprendre ..partiellement !! Pour l’argent demandez à Ursula qui donne des milliards à Pfizer et à l’Ukraine qui détourne une partie de l’argent et revend la moitié des armes il serait temps que les couillons d’européens ouvrent les yeux !

  2. l’Italie est tenue en laisse depuis que la mafia a aidé les USA à débarquer comme le montrait Pierre de Villemarest à Radio Courtoisie.

  3. Et la France le petit doigt sur la couture du pantalon devant les instances européennes , tout cela pour préparer une carrière à son président Jupiter. .

  4. Tous les pays de l’UE devraient affirmer leur souveraineté en matière migratoire , l’UE ne doit s’occuper que d’économie et cesser de faire du chantage financier , pour réaliser son rêve inavoué , le plan Kalergi dénaturé , une Europe envahie par des hordes de migrants venant du sud de la Méditerranée et apportant avec eux l’islam conquérant.

    • Merci Patrick SINCLAIR, votre déclaration exprime avec exactitude la conviction de tous les patriotes français et…européens !!! Que CHAQUE PAYS soit libre de régler le problème migratoire A SA PROPRE CONVENANCE.

  5. Giorgia Meloni est le seul dirigeant européen, dont le pays est métastasé par l’OTAN, à s’être soulevé contre l’envoi à l’Ukraine de bombes à sous-munitions (à fragmentation). Un autre pays, le Cambodge, a mis en garde la communauté internationale contre l’éventuelle utilisation de ces bombes, car après un demi-siècle sa population en est encore victime dans les campagnes. Les autres pays, dont la France naturellement, se gardent bien de s’opposer à ce genre d’initiative yankee.

  6. Seul Viktor Orban est un vrais souverainiste, les polonais sont des atlantistes opportunistes pour qui nous subventionnons les achats de matériels américain, quant à Meloni je cherche encore ses différences avec Macron, et ce sera la même déception avec Marine Le Pen.

  7. ne pas perdre de vue que Méloni est tenue en laisse par l’UE, avec le plan de relance post covid de 134 milliards que l’UE doit lui verser, mais cette dernière prend son temps pour tout bloquer, et désunir les blocs anti migratoire.

  8. Incompréhensible ! L’Europe devrait dédommager ces pays qui ont la générosité de laisser les immigrés, ces immigrés qui paraît-il nous enrichissent tellement, aux autres pays d’Europe qui encouragent cette immigration tellement enrichissante !

    • Et que l’on retrouve en masse dans les services publics pour des raisons qui vont encore mettre nos ingénieurs au chômage. Ils dirigent aussi nos écoles bientôt tout le médical, le foot depuis longtemps et ils feront marcher les Républicains fainéants et stupides à la trique dans les années à venir.

  9.  » Jean Quatremer, spécialiste de l’Europe  »? Mais non  »popagandiste »de la Commission. En juin 2024 l’actuelle Commission sera virée car aucun de ces pays auquel l’auteur oublie d’ajouter Suède, Finlande, Tchéquie, Grèce, Espagne, Danemark etc… et France (à 50%) ne va reconduire l’actuelle majorité au parlement européen. Il n’y a que ça qui compte. Et Meloni a conclu un accord génial (électricité contre fin des migrations )avec la Tunisie : elle va tarir les mouvements de migrants venant de ce pays de transit (émeutes de Sfax)

  10. L’Italie se sent un peu isolée. Elle est prise en otage entre ce déferlement de migrants qu’elle tente de gérer comme elle peut et les subventions Européennes dont elle dépend. Mais patience, les temps changent…
    Commençons par bien voter aux Européennes !

  11. « ’Une Giorgia Meloni qui n’en finit plus de déclarer sa flamme à l’OTAN » constate le chroniqueur. J’ajouterais les perpétuelles génuflexions vis à vis de Bruxelles, sans oublier les pèlerinages à Kiev. Rassurez-vous – si j’ose dire – nous avons l’équivalent en France. Avis aux amateurs …

  12. Continuons à nous ruiner pour l’Ukraine, bientôt les armes seront retournées contre nous. Meloni hérite d’un pays en état d’invasion avancée. Faudrait donc repartir le problème à tous ceux qui n’en veulent pas cette Europe devient de plus en plus néfaste pour les européens

  13. Bravo la Hongrie et si ceux là quitte l’UE pour Moscou ils s’en sortiront bien mieux . Dissoudre l’UE qui n’est qu’un bouffe pognon constitué d’une bande lâches que nous n’avons pas élus . Ils ne pensent qu’à se remplir les poches , s’acharnent à détruire nos pays , à virer .

    • D’ou l’intérêt de bien voter en 2024 en élisant des députés de droite conservatrice (RN ou Reconquête) pour virer les gauchistes de Bruxelles

    • Bravo ! Souvenons-nous en, dans quelques mois, quand nous voterons pour ceux qui veulent réellement quitter l’U.E. qui nous ruine, moralement et financièrement. « Quitter réellement », et non pas faire semblant de vouloir la réformer. – – – – – – – – – – – – Toute instance supranationale vise à détruire la démocratie qui ne peut exister que dans un cadre national.

    • Oui, bravo. Est-ce logique de leur interdire sous peine de sanctions, comme une habitude bien établie à tout va, d’interdire la traversé de ses frontières à n’importe qui.

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