La France est trop petite pour lui : Macron rêve désormais d’Europe

Capture d'écran
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Le 1er janvier 2022, c’est un drapeau européen qui flotte sous l’Arc de Triomphe. Seul. Surplombant la tombe du Soldat inconnu, comme si ce dernier était mort pour autre chose que la France. On l’a compris, après l’échec de sa politique nationale, Emmanuel Macron a trouvé un enjeu à sa taille. Un enjeu colossal. Macron rêve d’Europe. Au détriment de la France ?

C’est une règle constitutionnelle, un président de la République élu ne peut pas faire plus de deux mandats à la suite. Quel que soit le scénario de l’élection présidentielle 2027, Emmanuel Macron ne sera donc plus candidat. Aussi, il ne craint pas de coup de poignard venu de son camp, comme lui-même sut le faire face à François Hollande. Contrairement aux Édouard Philippe, Gérald Darmanin, Bruno Le Maire, Yaël Braun-Pivet ou encore Olivier Véran, tous rêvant d'Élysée, Emmanuel Macron envisage son avenir politique sereinement.

L’Europe, son ADN

Il essaime cette idée depuis le début de son premier quinquennat. La France était trop petite pour lui, les Français désespérément limités. Ce Président à la pensée « fulgurante », regrettant l’aspect frustre de ces « Gaulois réfractaires », capable de crier qu’il n’y a pas de culture française, a fait émerger un projet politique plus global. Le projet d’une Europe qui serait bien davantage que fédérale : une Europe impérialiste.

En septembre 2017, le monde voit Emmanuel Macron entrer dans l’arène diplomatique. Rompant avec une certaine rigidité de ses partenaires européens, il recevait Vladimir Poutine au château de Versailles. Deux ans plus tard, aux élections européennes, il affrontait le FN de Jordan Bardella avec une idée simple : l’Europe contre la guerre, la puissance Europe contre les nations rabougries. Pendant que l’élection présidentielle 2022 se jouait, il n’a pas fait campagne. Mettant en scène l’année de présidence du Conseil de l’Europe par la France, totalement tourné vers la guerre en Ukraine et la construction d’un front commun contre les intérêts de Moscou. Kiev serait le point de rencontre des forces européennes, le moyen de ramener les nations de Visegrád dans le giron de Bruxelles. L’occasion pour lui de d'envisager à Strasbourg, le 9 mai 2022, « une Europe plus juste, plus inclusive. Une Europe de l'égalité entre les femmes et les hommes. Une Europe dotée des moyens de se défendre, une Europe solidaire, une Europe de la défense de nos valeurs et de l’État de droit. Partout, à travers vos propositions, beaucoup de choses très concrètes figurent. Il nous appartiendra, dans les prochains conseils et dans l'agenda de la Commission, d'en tirer toutes les conclusions. Je m'y engage ici. » Il a officialisé sa candidature le 14 mars. A réduit au strict minimum ses contacts avec les Français, comme si, au fond, ces derniers qui le rejettent ne l’intéressaient plus.

Essoufflement national, second souffle européen ?

C’était au lendemain d’une réélection assurée sans effort par le vieux réflexe du front républicain contre Marine Le Pen. Une réélection sans effort mais parquée par une progression inéluctable du vote RN et une majorité qui s’est sentie abandonnée. Portés par l’image du président en 2017, les candidats de la majorité se sont effondrés. Seuls de bas accords d’appareils ont permis de conserver, de très très peu, un semblant de marge de manœuvre. Mais Emmanuel Macron n’en a cure « La seule voie qui assure notre avenir, celle dont je veux vous parler aujourd'hui, c’est à nous, à vous de la tracer. C’est la refondation d’une Europe souveraine, unie et démocratique. Ayons ensemble l’audace de frayer ce chemin », assurait-il au moment de présenter le bilan de la présidence française.

Cet article a été mis à jour pour la dernière fois le 08/11/2022 à 20:04.
Marc Eynaud
Marc Eynaud
Journaliste à BV

Vos commentaires

33 commentaires

  1. Comment une minorité peut à elle seule réaliser ses chiméres au dépend de ses citoyens ? Est-il si apprécié que cela auprés des autres pays ?

  2. Mais Macron ne décide rien par lui-même, il est la marionnette de l’oligarchie Davosienne qui a besoin de le placer à la tête de sa filiale UE pour mener à bien son projet de grand reset et de nouvel ordre mondial…

  3. J’ai toujours pensé que cet individu se prenait pour Charlemagne. Cela ne lui a pas suffit de démolir la France et de nous ruiner il lui faut faire la même chose à toute l’UE. Malheureusement pour lui et pour nous il y atotue une clique de khmers verts à majorité allemande qui sévissent à Bruxelles sous la houlette d’Ursula Von der Layen qui ont bien l’intention de continuer à détruire l’UE et à ne pas se faire virer par cet olibriusse malfaisant. Les pays qui n’ont adhérés que partiellement à ce piége à cons qu’est devenu l’UE comme la Pologne, la Hongrie etc… ont bien raisons.

  4. Les États européens ne vont pas mettre à la tête de L’Europe un individu qui a coulé et détruit la France. Il est le seul à ne pas s’apercevoir qu’il est la risée des autres chefs d’État. Il faut que Macron arrête de rêver.
    De toute façon, ce qui pend au nez des Français, c’est la faillite du pays qui peut se retrouver dans la même situation que la Grèce, une mise sous tutelle si l’Europe existe toujours, si l’euro ne s’est pas effondré.

  5. Macron , après avoir démoli la France , n ‘ a plus qu ‘ à démolir ce qui reste de l ‘ Europe ;
    Macron , de plus en plus détestable , ne fera que suivre les ordres de Schwab dont il n ‘est que le larbin .

  6. Enfin un journaliste (le 1er) qui a compris que le projet de Macron est de bâtir les Etats Unis d’Europe selon le modèle américain (adapté ou identique). La France ne l’intéresse plus sauf pour la « désintégrer » chaque jour davantage afin de la dissoudre plus facilement dans l’Europe, seul territoire à sa mesure.

  7. Il n’a rien compris à la France ni à l’Europe. Il n’y aura jamais d’Europe. Les pays qui la composent sont trop différents culturellement et ethniquement et à la botte des US. Voyez déjà l’Allemagne et la Pologne…On nous a monté le « bourichon » contre la Russie… Voyez le résultat.

  8. Pour devenir « Président de l’Europe », il faut de la compétence, du charisme et une certaine forme de modestie…ce qui exclut de facto Emmanuel Macron.

  9. L’arrivée et les dérives de vonderlayen prouvent qu’il n’y a absolument rien à attendre de cette « Union Européenne » ! … Il faut être mondialiste ou européiste pour croire encore à ce « machin » …
    La récession va être le linceul de cet auto proclamé « premier de cordée » …

  10. Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’il rêve de grandeur ! Il veut devenir président de l’europe depuis, je finis par le croire, tout petit. Mais façon plus certaine depuis son avènement au gouvernement hollande, et surtout depuis son deuxième succès à l’élection présidentielle !

  11. Le malheur de Macron ,c’est d’être né dans un pays riquiqui pour sa grandeur .Il vise la direction des grands corps internationaux ,genre FMI ,banque mondiale , il va même snober l’Europe .

  12. Il semble, malgré sa pensée fulgurante, ou bien à cause de cette même pensée, avoir oublié un détail, l’Allemagne. Il serait bien surprenant que nos grands amis se laissent damer le pion sans réagir.

  13. Oui Mr Eynaud / Il est flagrant qu’ E.Macron est beaucoup plus sensible au développement de l’Europe qu’à la sauvegarde et à la souveraineté de la France. Les dernières tensions avec l’Allemagne en sont une démonstration de plus. L’Allemagne défend sa souveraineté alors que Macron défend les intérêts de l’Europe. D’où ces tensions. Dans la gouvernance de la France, tout concoure à révéler cet objectif, soumettre la France à l’Europe. Cela passe par son affaiblissement . Tous les secteurs sont dans un « laisser-vivre » sournois . Vous pouvez les analyser un par un, vous arriverez à cette conclusion. L’insécurité : aucun effort pour remédier au laxisme de la Justice, principale source du développement de la délinquance. Les Hôpitaux : Personnel et des pansements sur des jambes de bois. L’agriculture : ses marchés se réduisent comme peau de chagrin. Nous importons de plus en plus. L’industrie : beaucoup de tapage mais en réalité nous perdons toujours des parts de marchés (l’armement – l’industrie nucléaire en sont de parfaits exemples) . L’Education, la forme prioritaire à tout développement significatif : nous chutons toujours dans les classements. L’évolution des mœurs : cette déstabilisation continuelle de la famille et de l’Esprit conduit aux dérapages connus, à l’individualité en outrance, aux égarements de l’Esprit. Enfin, tout est à l’avenant dont dette, déficit commercial. Macron travaille à l’affaiblissement de la France pour mieux la subordonner à l’Europe. Rappel : malgré les cocoricos, nous sommes toujours à 5.2 millions de chômeurs mais nous manquons de personnel . Etrange !

  14. L’Europe ? Mais c’est la gouvernance du monde qu’il vise. Réélu grâce à la mésentente de l’opposition, il est persuadé qu’il doit cette réélection à son seul talent et ce n’est pas son cercle d’adorateurs qui peut le dissuader. Quant aux autres, il ne les voit pas. Comédien né, il pérore sur les tréteaux du monde sans voir que tout s’écroule en France, mais quelle importance, au fond ?

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