Un bac en béton ! Non, en breton !
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Les Bonnets rouges ont la tête dure. Le comité Bak e Brezhoneg regroupant les lycées Diwan de Carhaix, dans le Finistère, a revendiqué, une fois encore, auprès du ministre de l’Éducation nationale, le droit de choisir de passer son bac en breton. Et quinze jeunes Bretons d’avoir rédigé, cette année, leur épreuve de mathématiques en breton. Fin de non-recevoir de la part de Blanquer. Bien entendu, un avocat est monté au barreau pour discrimination.
Les choses sont pourtant claires. La Charte des langues régionales tendant à pratiquer une langue autre que le français ne sera jamais ratifiée car elle contient des clauses contraires à la Constitution. En 2015, le Conseil constitutionnel n’a fait que confirmer ce qu’il avait dit en 1999 et 2013 : "Les principes d’indivisibilité de la République française : égalité devant la loi. Unicité du peuple français. Usage officiel de la langue française." Principe applicable, d’ailleurs, à l’écriture inclusive et au tilde des prénoms. Alors, la France, jacobine ? Elle est plutôt bonne fille, qui permet aux Bretons qui le souhaitent de passer l’épreuve d’histoire en breton. D’ailleurs, en terminale, les cours sont en français et, à l’EAF (épreuve anticipée de français), faudra-t-il traduire en breton les œuvres de Chateaubriand et de René Char ?
Le premier texte écrit dans cette langue indo-européenne d’origine celtique, apparentée au gaulois (langue éteinte et non écrite), est un traité de médecine de quatre pages, rédigé en latin et breton, qui serait antérieur au premier texte écrit en français, le Serments de Strasbourg, daté de 842. C’est dire le grand écart (pédagogique, s’entend) qu’a dû faire notre ministre de l’Éducation nationale entre l’ordonnance de Villers-Cotterêts et le comité Bak e Brezhoneg. D’autant que les choses se sont corsées (si l’on peut dire) parce que les Basques ont une dérogation pour passer l’épreuve de maths en basque. Mais l’histoire des Basques n’est pas celle des Bretons. Le basque n’est pas une langue indo-européenne. Et la France demeure le « Royaume de France… et de Navarre ».
Nul ne conteste ses lettres d’ancienne noblesse à la langue bretonne, faite de plusieurs dialectes, qui a sa grammaire, ses lexicographes, un dictionnaire de breton contemporain (1992), et qui renaît, moderne, grâce à des associations. Le problème, c’est qu’elle n’est pas la langue de tous les Français et que la cohésion nationale n’est plus assez forte en France pour accepter une quelconque décentralisation linguistique. Monsieur Blanquer, une fois de plus, a raison. Et Macron de restaurer le château où fut signé l’édit de Villers-Cotterêts qui garantit notre unité sans nuire à notre liberté.
Alors, amis bretons, un conseil : faites vivre le breton et passez un bac en… béton, avec mention très bien. Envoyez une supplique à Blanquer commençant par : « Jove Manuelo regnante, cum Michael Joannes Blanquerus, vir praestantissimus in re publica… » pour faire vivre le latin au nom du principe de non-discrimination. N’oubliez pas de joindre le Catholicon, premier dictionnaire trilingue breton-français-latin. Notre ministre appréciera votre demande citoyenne.
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