Un cycliste accidenté se fait voler son vélo : en France, l’entraide n’est plus ce qu’elle était

trottinette electrique

Dans la nuit de vendredi 10 à samedi 11 juin, un homme fait une lourde chute de vélo dans le premier arrondissement de Paris. Évacué à l’hôpital avec un pronostic vital engagé, le blessé a de plus été victime d’un vol, les secours constatant que son vélo avait disparu avant leur arrivée. Une enquête a été ouverte.

Le cas – révoltant - est symptomatique et, surtout, loin d’être unique : en février 2020, une jeune femme de 24 ans était victime d’un accident de la route dans le Finistère. Plusieurs automobilistes se sont arrêtés pour lui porter secours… certains profitant tout de même de l’aubaine pour embarquer sa carte bleue et un peu d’argent liquide. Une petite taxe pour le service rendu, en somme. À Rennes, en novembre 2018, un livreur fait lui aussi une chute de vélo. D’aimables jeunes gens l’aident à se relever, mais l’altruisme a ses limites. Les anges gardiens s’éloignent, le téléphone de la victime en poche. Un suspect est interpellé dans la journée, un Marocain, majeur, sous le coup d’une obligation de quitter le territoire national. Plus écœurant encore, le cas de cet automobiliste qui s’est arrêté sur l’autoroute, en octobre dernier, afin de venir en aide aux passagers d’un véhicule qui venait d’être accidenté. Ces derniers n’ont pas perdu le nord et ont tout simplement subtilisé la voiture de leur sauveteur. Belle rétribution.

Aujourd’hui, donc, si l’on a un accident dans une ville de France, on risque la double peine. Appeler à l’aide ? Un réflexe ringard devenu dangereux. Il s’agit maintenant de ne pas attirer l’attention sur une vulnérabilité qui pourrait donner de mauvaises idées à celui qui passerait par là. De la même manière, un certain nombre d’exemples vous passent l’envie de voler au secours d’une victime, de peur que celle-ci ne récupère un peu trop rapidement ses facultés et vous paye à sa manière le service rendu.

Aider les autres est devenu trop risqué. On est loin de la parabole du bon Samaritain…

Marie-Camille Le Conte
Marie-Camille Le Conte
Journaliste à BV

Vos commentaires

32 commentaires

  1. Tout cela situe le niveau de décomposition de la société française, mais bon, cela a été voulu par nos dirigeants des années 70/80 et après bien sur !!!

  2. « une vulnérabilité qui pourrait donner de mauvaises idées à celui qui passerait par là. « .

    Oui, si « celui qui passerait par là »comme vous dites, est « ethnique » comme à Bretigny, par exemple: on venait à la dépouille. Comme au stade de France.

  3. Ah, là,là, ma pauvre, si vous saviez comme on est mal récompensé de sa bonté, des fois! Tenez, pas plus tard que la semaine dernière, un ministre (de l’Intérieur, je crois) a volé au secours de pauvre gens nouvellement propriétaires d’une maison – occupée par des vilains squatteurs – comme ça, par réflexe altruiste; et bien, qu’ont-ils fait pour le remercier, hein? Ces ingrats le ridiculisent, quelle honte! A vous dégoûter de vouloir aider les gens…

  4. pas loin de chez moi un jeune rentrant d’une soirée (sans alcool sans drogue dans ces analyse réalisé ) il c’est endormie rentré dans la porte d’un garage dans un virage les parents du jeune homme sont venus pour faire le constat avec les propriétaires de la maison pendant ce temps 2 jeunes qui vous savez on substitué la voiture des parents

  5. A force de détruire les valeurs morales, l’autorité parentale (parent 1, parent2), l’autorité du professeur, ne plus faire respecter la loi et laisser d’autres civilisations entrer sans autorisation sur notre sol le pays devient petit à petit une jungle !!
    A force de ne plus éduquer ni instruire ,de faire croire que tout est dû et que les droits individuels priment sur le droit de la nation, les « jeunes » n’ont plus de repères et de respect pour autrui.
    Quant à la solidarité …

  6. Ce n’est pas nouveau.
    Il y a 30 ans, mon beau-père a fait un accident cardiaque dans un grand magasin de bricolage.
    Il n’a pas pu être réanimé; mais pendant l’épisode, on lui a volé son porte-feuille qui n’a jamais été retrouvé.

  7. Les cours de secourisme donnaient pour principe de base « Protéger, Alerter, Secourir ». Si alerter peut se faire en sécurité avec la démocratisation du téléphone mobile, les deux autres préceptes obligent à s’approcher de la victime. Il est donc important que la justice frappe fort les personnes qui abusent soit des blessés ou de ceux leur portant assistance, car bientôt, il deviendra de plus en plus dangereux de répondre au geste citoyen et surtout humain de porter assistance.

  8. Pas d’entraide dans la jungle ou la savane. Le sort de tout animal blessé ou malade est scellé sous les crocs et les becs des pillards opportunistes. N’oublions jamais que « l’homme est un loup pour l’homme. »

  9. C’est vrai que c’est consternant d’assister dans ce pays à des réflexes de méchanceté à l’état pur :ricanements de voir l’autre en difficulté , manque de compassion devant la vieillesse , vols subtils … Effarant ..il ya plus de personnalités psychopathies mais aussi une monstrueuse indifférence à l’autre …Les enfants ,les adolescents , les âgés …Ils ne sont pas en reste dans cette attitude minable .

  10. cela était déjà arrivé lors de l’accident de train à bretigny: Pendant que les pompiers aidaient les victimes, des « chances pour la France » locale, et ont profiter pour détrousser les voyageurs!

  11. Je me souviens qu’à l’école primaire nous avions des cours d’instruction civique et de leçons de choses (cours de règles civiques de base !) c’est fini depuis longtemps hélas !

  12. Et dire que l’on multiplie partout les pistes cyclables et que l’on promeut à cor et à cri la circulaion à vélo dans toutes les grande villes – les écolos ne pensent pas à tout.

  13. Madame Le Conte savez vous que lors du massacre sur la Promenade des Anglais de Nice en 2016 (86 morts) des Jeunes des quartiers sont venus assister aux spectacles de ce carnage et certains en ont profités pour faire les poches des cadavres encore chauds et ou des agonisants, ce sont des Pieds Noir qui par expérience et vécue nous ont avertis et demandés de rester pour protéger ces victimes de « la double peine » comme vous le dites. Bien entendu les médias ont étaient muets sur ces exactions !!

  14. Ce n’est pas nouveau, une personne âgée ayant des malaises ne doit pas porter de bijoux sous peine de les voir surbtilisés soit dans la rue soit à l’hôpital.
    Attention à ceux qui proposent d’aider de porter leur paquet au retour du marché….
    Tout être faible est en situation de danger..nous vivons dans une jungle et je parle en connaissance de cause.

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