Un djihadiste fait un procès à la France… pour revenir et être jugé en France !

Un terroriste français étant détenu en Syrie après y avoir combattu pour l’État islamique (EI) et faisant aujourd’hui un procès à la France pour la forcer à le rapatrier puis à le juger… Il faut se pincer pour y croire. D’autant plus que si les juges lui donnaient raison, la décision ferait alors jurisprudence, obligeant la France à accepter de rapatrier tous ses ressortissants restés en Syrie après y avoir guerroyé, contre le régime de Bachar el-Assad ou quelque autre bande rivale. Incroyable ? C’est pourtant très exactement la question sur laquelle devra, d’ici quelques semaines, se prononcer la cour administrative d’appel de Paris, saisie le 12 février par l’avocat d’un certain Adrien Guihal.
C'est par sa voix que les attentats de Nice et de Magnanville avaient été revendiqués
Adrien Guihal, l’un des plus hauts dignitaires français de l’État islamique, demande son rapatriement en France
➡️ https://t.co/r7rkDZPn7h pic.twitter.com/V0vN2mI7ZW— Le Parisien (@le_Parisien) February 12, 2025
La « voix » de l’État islamique
Le quidam, surnommé Hamza par ses proches, est plus connu sous son nom de guerre, Abou Oussama al-Faransi, pseudonyme qu’il prétend n’avoir pas choisi par admiration pour l’illustre Oussama ben Laden mais en hommage à un compagnon du prophète Mohamed (Mahomet). Son CV vaut qu’on s’y arrête, témoignant d’un parcours pour le moins « chargé ». Les services antiterroristes français ont de lui un souvenir plutôt sonore, Adrien Guihal ayant, un temps, été la « voix » d’EI, notamment sur les ondes de la station de radio de l’EI, Al-Bayan. On lui devrait plusieurs revendications enregistrées d’attaques terroristes sur le sol français, et notamment l’assassinat d’un couple de policiers à Magnanville puis l’attentat de Nice en 2016. Mais Il était déjà, à l’époque, un activiste chevronné et reconnu au sein de son organisation. Après une enfance passée en Seine-Saint-Denis, il s’est converti à l’islam en 2002, avant de faire deux voyages en Égypte en 2006 et 2007, où il a appris l’arabe, mais s’est aussi inscrit, comme le précise une enquête de Libération, « sur le forum djihadiste Ansar al-Haqq (les partisans de la vérité), où se côtoient textes religieux et propagande d’organisations terroristes », et dont il était vite devenu le modérateur, puis l’administrateur.
Projet d’attentat contre les Renseignements généraux
De retour en France, où il fréquentait les librairies islamistes de l’Est parisien, sa radicalisation a été facilitée par des fréquentations salafiste peu pacifiques, dont un autre djihadiste français bien connu, depuis, des services de police, le Toulousain Fabien Clain. En 2008, il a été arrêté et détenu en préventive pour un projet d’attentat contre le bâtiment des Renseignements généraux, à Paris, pour « protester contre la présence militaire de la France en Afghanistan ». Il a été jugé et condamné, en 2011, à quatre ans de prison ferme. À sa libération, il a alors opéré une apparente « reconversion » dans un garage automobile dans le Val-d’Oise. Mais l’amour de la mécanique ne l’a pas empêché de fréquenter à nouveau et avec assiduité les milieux djihadistes locaux. On a ensuite trouvé trace de lui à la mosquée de Stains, fermée pour activisme djihadiste peu après son départ, avec sa famille et des « amis » radicalisés pour un périple en Europe. Soupçonné « d'avoir joué un rôle dans au moins un attentat évité de justesse en France : l'attaque de l'église de Villejuif (Val-de-Marne) », Adrien Guihal a fait l’objet d’un mandat d’arrêt, en septembre 2015, alors qu’il avait déjà rejoint la Syrie depuis le printemps. Il y a participé aux combats qui font rage en Syrie, mais alors qu’il cherchait à fuir une offensive en se dirigeant vers la Turquie, il a été arrêté, en mai 2018, en compagnie de sa femme et de ses enfants, à Raqqa (capitale de l’EI à l’époque) par les troupes kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS).
Rapatrier… Ou pas ?
La doctrine de la France concernant les activistes islamistes (et leur famille, pour certains), partis en Syrie ou en Irak pour le djihad, a été depuis plutôt louvoyante. En 2019, leur rapatriement et leur jugement éventuel en France tenaient la corde. Or, Adrien Guihal était toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt et les autorités kurdes semblaient alors d’accord pour le livrer à Paris. En France, le maire de Nice, Christian Estrosi, réclamait haut et fort son extradition. Mais si les arguments des uns en faveur du rapatriement semblaient clairement motivés par un souci de résolution des affaires judiciaires en cours, dans l’intérêt supposé de la France, ceux des autres étaient plus flous et ne se réclamaient pas du seul intérêt national. En octobre 2019, Anthony Dworkin, un universitaire enseignant notamment à Sciences Po Paris, publiait ainsi une analyse sur la question des rapatriements dont l’angle n’avait plus rien de français mais relevait, au contraire, d’une vision européenne, voire américaine du problème. En y regardant de plus près, on s’aperçoit alors que son article a été publié par une organisation (qui l’employait) européenne : l’European Council on Foreign Relations, organe d’influence financé par l’Open Society de George Soros, à propos de laquelle BV a eu l’occasion de rappeler récemment l’implication de l’ancien ministre et proche d’Édouard Philippe, Nathalie Loiseau.
Mais d’autres voix ont aussi commencé à se faire entendre pour faire remarquer qu’un retour massif d’activistes devenus des guerriers aguerris ne serait peut-être pas très raisonnable. La doctrine officielle française a donc quelque peu évolué et les autorités françaises préfèrent aujourd’hui qu’Adrien Guihal continue son séjour chez les amis kurdes. Mais ce n’est plus le souhait de l’intéressé. Entre-temps, en Syrie, Assad est tombé, remplacé par un régime islamique, ce qui change quelque peu la donne.
À l’évidence, le sort des djihadistes baladeurs intéresse beaucoup de monde et reste aujourd’hui un enjeu suffisamment stratégique pour que l’État français souhaite maintenir au loin des individus peu recommandables et que l’(ex-)État islamique veuille au contraire obtenir, par tribunal interposé, un « regroupement familial » d’un nouveau genre. Réponse très bientôt.
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72 commentaires
Oh nos bons juges vont bien le faire revenir puisqu’il y a , en France des gens qui ont le droit de vivre tandis que d’autres peuvent mourir devant l’indifférence totale des tribunaux et de la majeure partie de la classe politique
La France est un pays où il fait bon vivre, et d’y être jugé, apparemment.
La cour administration d’appel de Paris va-t-elle tenir devant l’énormité de cet appel ? Prions !
Cet homme a fait de choix d’être ennemi de son pays, qu’il l’assume et surtout qu’on ne le laisse revenir en France sous aucun prétexte. C’est une loi suprême, celle du bon sens puisque les lois qui nous gouvernent sont incapables de nous protéger durablement de tels individus.
Non, non, non, non et NON !
Combien nous coute ce genre d’individu qui vomit sur la France et combien y en a-t-il ?? De sacré économies à faire !!
Qu’il reste bien là ou il est, loin de la France
Il faut qu’il soit hébergé chez Sandrine Rousseau pour être certain qu’il soit surveillé.
Oh oui! Voilà une excellente idée. Elle pourra bien sûr se faire aider, car le sujet paraît dangereux, par quelques unes de ses copines de la même tendance. Il faut lancer une réquisition pour obtenir cet hébergement.
Si c’est le cas et qu’il obtient le droit de revenir en Franc, il faut rapidement réfléchir à remettre la peine de mort en place et exécuter tous ces terroristes qui sont irrécupérables, avant de les voir commettre de nouveaux attentats
ne jamais rapatrié tous ces gens la et leurs familles
S’il revient en France il aura une amende de 150 euros et un stage de citoyenneté de 3 jours.
Vous oubliez la terrible sanction d’un « rappel à la loi »…
Il faut surtout se pincer pour apprendre que ces traitres à leur pays soient encore citoyens français. Les politiques qui ont refusé la déchéance de nationalité sont complices.
Si par malheur ce genre de barbare revenait, Cour d’Assise, perpétuité non modifiable.
Sauf si la la Peine de mort est rétablie.
Le maximum en France est trente ans..visiblement il n’existe oas de preuves de son implication directe dans des meurtres,tout juste de la complicité et de l’apologie du terrorisme ..allez 10 ans maxi ! Soit 5ans…avec les remises peut être moins avec les promos moretti,
Darmanin,belloubet tobira…pour vider kes prisons..donc il vaut bien mieux s’il reste chez les kurdes…
Il a combattu en Syrie, il a commis des attentats en France, il est un ennemi déclaré de la France, il est détenu en Syrie et voilà qu’il fait dans son froc et demande à être jugé en France parce qu’il sait que les juges ne lui feront pas de mal.
Laissons-le aux mains des kurdes qu’il a combattus. Eux sauront s’occuper de son cas comme il faut!
Pa faux!
Il aura sûrement gain de cause. Nous sommes habitués maintenant.
Et en.meme temps bouallem sensal n à pas d’avocat pour faire un procès à Macron ( afin de l obliger à le reprendre en France) .. sinon qui paye l avocat de ce djihadiste.. encore nous? ( aide juridictionnelle)