Un livre universitaire anti-woke censuré avant sa parution aux PUF

Le livre devait paraître le 9 avril. Sous la pression gauchiste, Face à l’obscurantisme woke, ouvrage collectif d’universitaires, ne sera pas publié aux Éditions PUF qui viennent d’annuler sa sortie.
La gauche invente encore un concept : la censure préalable. Ce ne sont plus les têtes, qu’elle coupe, mais les idées. Auparavant, la vie intellectuelle se nourrissait de disputatio à partir de thèses, développements, démonstrations. Cette époque est révolue. Désormais, l’adversaire est réduit au silence avant même d’avoir pu parler. Ainsi en est-il du sort réservé à un ouvrage collectif d’universitaires dont la parution aux Éditions des Presses universitaires de France vient d’être suspendue par Paul Garapon, son directeur. Pourtant, c’est lui-même qui, il y a trois ans, encourage les universitaires, Pierre Vermeren, Xavier-Laurent Salvador et Emmanuelle Hénin à écrire un manifeste contre le wokisme. La commande s’élabore et rassemble, in fine, une vingtaine de contributions d’universitaires. Le directeur choisit lui-même le titre, ce sera Face à l’obscurantisme woke. Il ne s’attendait certainement pas à devoir lui-même anéantir trois années de travail. Un hara-kiri littéraire. Le pauvre homme n’est pas habitué à la résistance. N’est pas le colonel Rémy qui veut. Parce qu’en 48 heures, l’homme s’est pris une fatwa gauchiste dans les gencives. Le tort des PUF ? Faire paraître « un livre anti-woke aux obsessions trumpistes ».
Trump coupe les budgets du wokisme
L’affaire éclate dans un contexte universitaire particulièrement troublé par l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche. Face au délire wokiste américain, le nouveau président met un coup d’arrêt aux programmes « DEI » (Diversity, Equity, Inclusion) dans les universités américaines. Traversant l’Atlantique, l’émoi gagne nos facultés. L’enseignement supérieur français se mobilise, car « ce qui se joue aujourd’hui aux États-Unis pourrait bien préfigurer ce qui nous attend si nous ne réagissons pas à temps », avertit, dans Le Monde, un collectif de bonnes consciences de gauche. Elles appellent à rejoindre le mouvement Stand up for Science lancé par des scientifiques américains pour défendre « un savoir libre et éclairé, seul rempart contre l’obscurantisme et la désinformation ».
C’est ainsi que le vendredi 7 mars, lors de cette journée internationale de mobilisation, Patrick Boucheron, historien et professeur au Collège de France, s’en est pris aux « idiots utiles, dans l’université », dénonçant avec un accent grave et préoccupé les « livres qui continuent de paraître ». « Il y en a un aux PUF qui s’appelle "Face à l’obscurantisme woke" », alarme-t-il.
Le directeur des PUF cède, face à la pression
Haro. La chasse est lancée. Libération et Mediapart se jettent sur les PUF et son directeur qui, tétanisé à l’idée de voir le nom de sa maison d’édition, et le sien, mêlés au doux qualificatif d’extrême droite, se couche, s’aplatit. On attend même désormais des excuses. Comment une telle idée a-t-elle pu germer dans ce cerveau malade ? Le résultat de l’investigation de nos confrères ? Une partie des auteurs du livre collaborent à l’Observatoire de l’éthique universitaire, un laboratoire d’idées qui rassemble des universitaires qui ne travaillent pas sous les oukases de la doxa hégémonique dictée par la gauche. Cet observatoire, reconnu d’utilité publique, est financé par le ministère de l’Enseignement supérieur et par des fonds privés. Parmi ceux-ci, le Fonds du Bien Commun, derrière lequel on trouve le puissant homme d’affaire Pierre-Édouard Stérin. Le logo de l’Observatoire mis sur le site de Périclès, la branche politique des initiatives soutenues par Stérin, a suffi pour créer l’amalgame idéal. Pourtant les auteurs du livre n’ont pas touché un centime pour leur contribution. Les droits d’auteur devaient participer au financement de l’Observatoire. Pas un sou du millionnaire catholique n’est donc mêlé à ce projet éditorial.
À BV, Florence Bergeaud-Blackler confie son sentiment : « Tout est prétexte à trumpiser son adversaire. » L’anthropologue figure parmi les contributeurs de l’ouvrage. Elle dénonce « une cabale » qui vise, selon elle, à « tuer dans l’œuf un mouvement universitaire nouveau qui ne veut pas contribuer aux excès du wokisme ».
L’ouvrage est-il définitivement enterré ? Une dizaine d’éditeurs se sont déjà manifestés pour prendre le relais. Les censeurs totalitaristes n'ont sans doute pas gagné la partie.
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42 commentaires
Mais, comment se fait-il ? La « science », c’est irréprochable ! Les scientifiques sont par nature gens honnêtes ! L’Université a toujours été indépendante de tout pouvoir et de tout groupe de pression ! C’est pourquoi, l’honnête homme qu’est P. Boucheron se révolte avec raison contre la publication d’un livre trumpo-complotiste aux PUF ! Aux Presses Universitaires de France, rendez-vous compte ! Halte au fâchisme ! le fâchisme ne passera pas ! Non mais ! Les PUF, c’est fait pour publier d’honnêtes chercheurs indépendants et parfaitement scientifiques comme Jean-Clément Martin quand il publie, par exemple, « Les Vendéens » !
A sa parution ce livre battra des records de vente comme transmania.Excellente publicité.
Par contre aucune librairie ne le proposera il faudra commander sur internet.