Un nouveau G7 dont il ne sortira rien
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Accueil de Vladimir Poutine au fort de Brégançon, réception de Narendra Modi au château de Chantilly, avant sa présence comme invité à Biarritz… et échange musclé de tweets avec Jair Bolsonaro sur les incendies de la forêt amazonienne qui devraient être évoqués au G7, mais sans le Brésil : Emmanuel Macron, entre deux commémorations, déploie une intense campagne diplomatique pour restaurer son image présidentielle.
Il y a, dans ce miracle fabriqué, un mirage dont l’opinion publique doit se déprendre. Car c’est la France elle-même qui devient un mirage, une illusion d’optique entretenue par ses dirigeants à coups de mises en scène dans ses décors somptueux. La France se portait moins bien quand ses partenaires européens se portaient mieux parce que son PIB est davantage fondé sur la dépense publique et moins sur les exportations.
Le G7 à venir est aussi un mirage, car la gesticulation élyséenne souligne involontairement son inutilité. Les sanctions contre la Russie se perpétuent au détriment de l’Europe et sans modifier en rien la politique russe en Ukraine ou en Syrie. Mais la Russie sera absente à Biarritz. L’Inde est invitée, mais pas la Chine : elles étaient toutes deux présentes au G20. Les manifestations à Hong Kong, la suspension de l’autonomie du « Jammu-et-Cachemire », ces problèmes internes aux deux États les plus peuplés du monde, doivent-ils être jugés par les puissances occidentales réunies au G7 ? Aussi Jair Bolsonaro a-t-il raison de parler de colonialisme lorsque le G7 prétend se mêler de l’Amazonie en l’absence de la nation principalement concernée. En revanche, seront présents, pour le Royaume-Uni, Boris Johnson, alors que se profile un Brexit sans accord et, pour le Japon, Shinzō Abe, alors que Carlos Ghosn est la victime d’un bras de fer entre la France et le Japon depuis qu’une manœuvre boursière a soumis le poids lourd japonais au poids moyen français. Le président américain sera là, mais n’accorde en fait d’importance qu’aux échanges bilatéraux qui permettent aux Etats-Unis de peser davantage dans le « dialogue ».
Angela Merkel aura la mine plus déconfite que jamais : elle a clamé urbi et orbi le contresens prodigieux de l’Occident en fermant ses centrales nucléaires en raison de risques écologiques imaginaires et en ouvrant les portes de l’Allemagne à l’invasion migratoire. Aujourd’hui que le succès économique pâlit et que se multiplient les conséquences fâcheuses de la vague de faux réfugiés, il lui faudra payer la note dans des élections régionales - essentielles, en ce pays - qui se présentent bien mal. Le Premier ministre italien n’aura qu’une présence virtuelle, seulement un peu plus que d’habitude : il représentait un gouvernement où Salvini l’écrasait. Désormais, il est démissionnaire. Seul ravi de la crèche : Justin Trudeau, pourtant en grande difficulté entre mise en cause dans le scandale SNC-Lavalin et élections difficiles. Mais cette icône du multiculturalisme et de l’écologisme (pour les autres) conserve son sourire benêt en toute occasion. Macron a invité Kagame auprès duquel il mène une cour assidue alors que le chef d’État rwandais a conspué la France. L’Union européenne affirme, au maximum de ses possibilités, son illégitimité démocratique en envoyant Donald Tusk, qui achève son mandat de « président du Conseil » qu’il détenait alors qu’il était un opposant minoritaire dans son propre pays, la Pologne.
Bref, le G7 de structure et de budget n’est qu’un site de rencontre, une agence périodique de voyages et de spectacles dont il ne sortira rien. Au moins, c’est l’occasion d’une publicité pour le tourisme français… à condition que les manifestants ne gâchent pas la fête…
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