Un patron de presse like des publications de droite, la CGT réclame son départ

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La police de la pensée veille au grain. Président du groupe de presse Ebra (Le Dauphiné libéré, Le Progrès, L’Est républicain…), Philippe Carli a été pointé du doigt, le 23 janvier dernier, par le site d’extrême gauche Mediapart. Le journaliste politique chargé du suivi des extrêmes droites Youmni Kezzouf a reproché au patron français d’avoir « aimé » des publications émanant de personnalités politiques de droite sur LinkedIn. Rendez-vous compte ! « Le patron d’Ebra, plus gros groupe de presse régionale de France, chérit l’extrême droite, écrit le journaliste militant, sur un ton indigné. Philippe Carli partage régulièrement son admiration pour l’eurodéputée Reconquête Sarah Knafo, dont il « aime » de très nombreuses publications, ainsi que pour des responsables politiques du Rassemblement national ou des éditorialistes de la chaîne CNews. »

N’écoutant que son courage, l’homme a répondu à ses accusateurs que son compte LinkedIn était géré par une autre personne, dont il s’est dit « très mécontent », avant de changer de version. « Ma pratique rapide des réseaux sociaux a été maladroite. J’en suis désolé. Ce n’est pas ce que je suis en tant qu’homme et dirigeant d’un groupe de presse indépendant », s’est-il repenti, dans une tribune, intitulée mea culpa.

Philippe Carli en a profité pour assurer que ses valeurs personnelles et ses engagements associatifs l'ont toujours placé « dans un seul camp, celui de l’humanisme, du respect des autres, de l’intégration, dans l’opposition au racisme, aux discriminations, au sexisme ». « Je serai désormais plus vigilant dans mon expression publique… », a-t-il promis.

Une chasse à l’homme

Le dirigeant a ainsi consenti à un exercice public d’autoflagellation et juré qu’il ne recommencerait plus jamais, mais le compte n’y est toujours pas, pour l’extrême gauche. Dans un communiqué, la CGT-Filpac exige son départ. « Nous condamnons fermement la proximité affichée de Philippe Carli avec des figures d’extrême droite et demandons à notre actionnaire, le Crédit mutuel, banque mutualiste, dont les valeurs sont la liberté, la solidarité, la démocratie et l’indépendante, d’en tirer toutes les conséquences, indique le syndicat. Tout le monde sait aujourd’hui que liker, c’est aimer, c’est approuver et c’est même promouvoir. » Le Crédit mutuel, unique actionnaire du groupe, a également prévenu qu’aucune ambiguïté « ne doit peser ni sur l’indépendance des rédactions, ni sur l’impartialité de l’information que nos 4 millions de lecteurs lisent quotidiennement ». Maccarthysme, quand tu nous tiens.

Sous la pression, le dirigeant a fini par jeter l’éponge. « Crédit Mutuel Alliance Fédérale prend acte de la démission de M. Philippe Carli de ses fonctions de président du groupe Ebra », s’est félicitée mardi 28 janvier la banque, saluant une « décision responsable ». Une nouvelle victime que Mediapart pourra fièrement accrocher à son tableau de chasse…

L’indépendance à géométrie variable

Tous ces valeureux défenseurs de l’indépendance se seraient-ils pareillement indignés si Philippe Carli avait « liké » des publications émanant de personnalités d’un autre bord politique ? Sûrement pas. L’engagement à gauche est permis aux patrons de presse.

Souvenez-vous : il y a à peine quinze jours, Matthieu Pigasse, copropriétaire du groupe Le Monde et producteur d’émissions de débat sur le service public, a ouvertement déclaré qu’il menait un « combat contre la droite radicale ». Il ne s’est pas contenté de « liker » quelques malheureux posts ; le milliardaire progressiste a engagé la ligne politique des médias qu’il dit « contrôler ». Avez-vous entendu les syndicats de ces antennes protester et dénoncer une quelconque ingérence éditoriale ? Non.

https://twitter.com/DestinationTele/status/1878718428380647512

Comme d’habitude, le deux poids deux mesures crève les yeux. Les grandes valeurs de liberté ne sont invoquées que dans un seul but : diaboliser la droite et condamner à la mort sociale ses éventuels soutiens.

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Jean Kast
Journaliste indépendant, culture et société

Vos commentaires

46 commentaires

  1. Ce brave monsieur Carli est tombé dans le panneau. En premier lieu il pouvait annoncer que pour combattre un ennemi, la première chose à faire est de lire sa littérature pour mieux l’attaquer. Voir aussi s’il y a influence dans l’indépendance journalistique…Mais non, il se met à ramper en faisant croire qu’il n’est pas au courant, c’est un autre qui « liquait » à se place. Puis, il doit se fendre d’une déclaration d’allégeance à la bien-pensance. Mais il n’a pas encore compris que c’est sa démission qui est exigée et il prend la décision….comme si ! Au lieu de renvoyer la balle et de menacer avec des arguments intéressants sur médiapart, des patrons de gauche jamais inquiétés etc…Trop bon trop…

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