Un peu de panache ! Pourquoi Macron doit impérativement débattre avec Zemmour, Le Pen, Pécresse et Mélenchon

C’est une question de fierté, de respect pour les institutions, pour les Français et pour la démocratie. Emmanuel Macron devrait proposer un débat aux quatre grands candidats, ceux qui dépassent les 10 %.
macron-le-pen-debat-new

Le président de la République ne se confrontera pas directement avec ses opposants, du moins pas avant le premier tour. Résultat : le ton monte sur les réseaux sociaux. C’était le risque. Exemple sur Twitter : toute la journée d’hier, un mot clé, le hashtag MacronNousPrendPourdesCons, a accompagné de nombreux messages critiques. Les internautes rient de cette première réunion électorale à Poissy, apparemment si préparée que les questions étaient écrites d’avance. Une forme de réunion Potemkine. Dans la foulée, les réseaux sociaux fustigent le refus du président de la République de descendre dans l’arène. Le quotidien L’Opinion constate que le chef de l’État utilise ses comptes officiels pour diffuser sa propre propagande électorale, de manière illégale. La France insoumise relève cinq gros mensonges, on moque ses photos très posées à l’Élysée, bref, les coups pleuvent sur la vraie-fausse campagne du candidat Macron. Et le feu n’est pas près de s’éteindre. Pourtant, Emmanuel Macron dit vrai lorsqu’il souligne qu’aucun Président sous la Ve République n’a jamais débattu avec ses opposants avant le premier tour. Il est vrai aussi que le chef de l’État est très occupé par la crise en Ukraine alors qu’il assume la présidence de l’Union européenne. C’est vrai, enfin, que Poutine n’est pas un client facile, on l’a vu : les longues négociations du président de la République avec le maître du Kremlin n’ont jusqu’ici rien donné.

Mais voilà, tous ces arguments doivent être balayés. Pourquoi ? D’abord, parce que le Président est la clé de voûte des institutions de la Ve République, celle sur laquelle tout repose. Ce sacre, on ne peut pas l’arracher en catimini sans débat. Or, Emmanuel Macron termine un mandat très particulier dans lequel, justement, les débats ont été évacués comme jamais auparavant. Durant ces cinq ans, Macron a incarné à trois reprises la nation face au péril, étouffant au passage toute possibilité de vraie contestation. La première fois, c’était face à une révolte de grande ampleur, celle des gilets jaunes. Il a incarné la nation face au danger devant une opposition réduite au silence. Second épisode inédit, celui du Covid. Là encore, le débat a été très largement étouffé. Troisième épisode, celui de la guerre en Ukraine, elle écrase encore une fois tous les débats pourtant si nécessaires à l’avenir de la France. Macron n'a pas choisi d’affronter ces événements, bien sûr, mais il a installé une chape de plomb. Ces trois épisodes inédits ont servi son statut de Dieu le père au-dessus des partis, ils ont gonflé mécaniquement son potentiel électoral : on le voit clairement avec l’envolée du candidat Macron dans les sondages d’intentions de vote depuis le début de la crise en Ukraine.

Macron doit en tenir compte. À situation exceptionnelle, campagne exceptionnelle. Le Président devrait rompre la règle établie et accepter de débattre avant le premier tour. C’est une question de fierté, de respect pour les institutions, pour les Français et pour la démocratie. Il devrait proposer quelque chose aux quatre grands candidats, ceux qui dépassent les 10 %, Le Pen, Zemmour, Pécresse et Mélenchon : à chacun un débat d’une heure sur quatre chaînes différentes. L’occasion de rompre avec cette image de début de campagne, celle d’un Président gestionnaire de ses intentions de vote, planqué, sans hauteur, sans grand dessein et sans vision, un Président qui regarde ailleurs. Le geste aurait une certaine gueule, celle du risque assumé crânement. Ce serait pour lui l’occasion de terminer ce quinquennat sur quelque chose d'un peu élégant et de très français, quelque chose qui lui manque cruellement : le panache.

Picture of Marc Baudriller
Marc Baudriller
Directeur adjoint de la rédaction de BV, éditorialiste

Vos commentaires

43 commentaires

  1. Respect des institutions… et macron.. arrêtez de balancer des oxymores comme ça… je vais mourir de rire.. quoique ce serait une belle mort…

  2. Curieux, quand même… En chiffres ronds, le sondage interdit de RTL donne 80 % d’opposants à Macron !
    « En même temps », 80 % pensent qu’il sera réélu !!
    Allez comprendre….

  3. Je ne suis pas d’accord. Un débat est intéressant quand il apporte quelque chose. De Macron nous savons tous ce que l’on peut en attendre, mêmes ses promesses ne sont pas respectées, alors pourquoi l’écouter une énième fois. En revanche pour les contradicteurs, c’est une épreuve difficile qui demande beaucoup d’énergie, et de l’énergie ils en ont besoin pour convaincre les électeurs, par pour paraître, Macron ne sera plus rien demain.

  4. Macron est un lâche il envoie le porte parole du gouvernement pour la pub sur son programme, il n’a rien fait de bien durant ces 5 années, pourquoi ferait il mieux lors des 5 prochaines années.
    Cet individu se croit le chef de l’Europe mais il détruit tout ce qu’il touche.
    J’espère et souhaite que l’on se débarrasse de ce cynique personnage et de toute sa clique de guignoles.
    nous avons besoin d’un Président qui aime la France, qui aime les Français, qui aime le drapeau tricolore, qui aime…

  5. Amon sens, que d’aucuns trouveront en déconfiture, le seul avec lequel il devrait débattre c’est avec Nicolas Dupont-Aignan, adoubé par EZ et MLP qui ne peuvent y aller aux risques de voir JL Mélenchon (mais pourquoi pas?) les supplanter! Cela ne devrait pas tarder…..les Sondeurs sont sur les startings!

    • Je crois que MLP a fait beaucoup de progrès et ne se laissera pas monter sur les arpions. J’ai préparé à Philippe Olivier quinze raisons de ne pas voter pour la clique RPRUMP LR références historiques à l’appui.

  6. Je ne sais pas si vous croyez encore au père Noël à votre âge mais je sais que vous rêvez les yeux ouverts. Fierté vous dites, où avez-vous vu ou entendu ce mot dans les actes et la bouche de Macron ? Cet homme n’est qu’un vaurien, arrogant, vexant, arriviste incorrigible, qui s’est emparé du pouvoir par un tortueux tour de passe-passe électoral, pour son avenir personnel et égoïste et pas du tout pour la France et les Français dont il se contre fout. Alors Fierté, la sienne est au panier !

  7. Le débat Zemmour-Pécresse, c’était la petite finale, celle des vaincus. On attend le vrai débat de la finale et le Zemmour serait bien inspiré de rallier MLP, englué dans ses 11/12% et sa déroute éventuelle au second tour, afin de permettre au camp patriote de lutter à armes éga

  8. Macron , il débat avec lui-même ,se rabaisser avec des opposants serait un signe de bassesse ,pour lui ce qui l’importe c’est être le roi de l’UERSS au mépris des peuples.

  9. Macron a une certaine élégance mais de façade, et Il voulait emm.. les non vaccinés. Il se prétend candidat de la rupture r de débattre au 1re tour car aucun de ses prédécesseurs ne l’a fait. Il se prétend démocratie mais obéit à l’interdiction de RT et Sputnik décidée par Ulla (vdL), qui pardon pour l’expression qui convient mieux à Janus, nous la met bien profond car elle n’a pas le droit de la faire. La Russie est une dictature. L’Europe et la France aussi ! Moins affirmées mais ça viendra !

  10. Il le fera jamais. Déjà le fait de ne pas repousser la présidence temporaire de l’Europe, en disait déjà long sur son désir de s’éloigner de tout débat politique. On le voit aussi avec le Covid qu’il fait durer jusqu’au bout. Le bilan de son quinquennat a été un tel désastre pour notre pays, pour les Français, qu’il est bien évident qu’il veut éviter le débat.

  11. Le panache est assurément une vertu française, Macron en manque totalement. Conclusion ? Macron n’est pas un vrai Français, CQFD !

  12. Il trouve le temps et les raisons pour réunir les petits grands à Versailles quant à débattre avec ses adversaires et descendre de son Olympe ce serait trop d’honneur pour un peuple qu’il n’a cessé d’humilier à moins que, on peut rêver, il redoute la confrontation décisive et mortelle.

Commentaires fermés.

Pour ne rien rater

Les plus lus du jour

L’extrême gauche est une gangrène qui tient les universités françaises
Gabrielle Cluzel sur CNews
Lire la vidéo

Les plus lus de la semaine

Les plus lus du mois