Un peu de sirop de République pour faire passer le terrorisme

Les jours passent, qui nous éloignent de l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, et l’ambiance de révolte et de fermeté qui avait suivi fut de courte durée. Après les rodomontades et les fanfaronnades du Président Tartarin, l’heure et la place sont à nouveau aux cérémonies, au recueillement devant les lumignons et à la douceur larmoyante des veillées. À la télévision, elles alternent avec les évocations mémorielles de ce que fut la vie et l’œuvre du disparu, dont on n’avait jamais parlé jusque-là et dont on ne parlera plus dans quelques jours, le tout enveloppé d’un bon sirop de République. La République aromatise, parfume, colore invariablement tous les discours les plus insipides et les plus rabâchés depuis des années…
Sur les radios et les chaînes publiques reviennent les mêmes antiennes, avec de multiples témoignages de gens et d’enseignants qui n’avaient jamais entendu parler d’islamisme dans leurs classes ni du moindre incident en Seine-Saint-Denis. Et qui s’étonnent de ce qui s’est passé. Le Padamalgam™ déverse sa pommade sur les plaies à moitié refermées.
Curieux destin que celui de ces malheureuses victimes du terrorisme islamiste et qu’on compte par centaines, désormais, elles qui non seulement payent de leur vie la lâcheté de nos gouvernants mais doivent, ensuite, devenir les faire-valoir de ces mêmes gouvernants, venus se montrer et pérorer de discours et d’actions d’éclat médiatiques. Et à la citoyenne républicaine, présidente de la région Occitanie, qui, après avoir affiché les caricatures de Charlie Hebdo sur la façade de l’hôtel de région, vient glorifier la République, se dit républicaine et réaffirme sa foi dans le vivre ensemble au milieu des décapitations et des égorgements, répond, depuis la cour de la Sorbonne, le Président Passoire, plagiaire du ¡No pasarán!, grand décorateur de cercueil et remetteur en scène des palmes académiques. Ses ritournelles rhétoriques résonnent sous les piliers des valeurs de la République ; car il est venu honorer celui qui avait « le visage de la République » !
La République est partout, elle est la basse continue du grand cirque communicant et, autour du Président, ses prédécesseurs, ses proches parents de la famille ¡No pasarán! sont là eux aussi : l’ancien Président Hollande, inodore et sans saveur comme le fromage du même nom, l’ancien Premier ministre Tartarin Valls, obligé un jour, on s’en souvient, d’interrompre sa visite des quartiers nord de Marseille à cause des rafales de kalachnikov, et le néo-ministre Dupond-Moretti, dont on se demande ce qu’il fait là au milieu ; il a l’air ébahi par le sentiment d’insécurité qui monte en lui, suant à grosses gouttes sous son masque bleu. Et tous sont enrobés des vapeurs projetées par le nouveau spray République.
Après la lâcheté, la niaiserie, l’idéologie mortifère, la tartufferie récupératrice s’affiche sans vergogne et, par-dessus la foule des invités, comme sur une coupe glacée, le bon sirop de République vient tout édulcorer et parfumer… Bla-bla-bla République… Bla-bla-bla République… Vous reprendrez bien un peu de sirop de République ? Le dernier, pour la route… Jusqu’à la prochaine.
La République est partout, la France nulle part. Existe-t-elle encore seulement ? Telle est la question que ne pose aucun de ces discours.
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