Un premier obstacle à l’écriture inclusive lyonnaise
Dès leur arrivée à la mairie, les élus écolos lyonnais prennent une première mesure d'urgence : adopter l'écriture inclusive pour la communication municipale. Les habitants l'attendaient depuis des années, la ville pousse un ouf de soulagement. Compte tenu de la complexité typographique, les bulletins municipaux vont passer de 11 pages à 14 et, par là même, une dizaine d'arbres supplémentaires seront abattus chaque année pour la confection du papier... L'écologie démarre sur les chapeaux de roue.
Alors que l'équipe municipale réquisitionne des cargaisons de points à placer entre les voyelles et les consonnes terminales, déjà une première contestation s'élève. Une association qui milite pour la défense des personnes handicapées juge le procédé discriminant. En cause, les aveugles qui utilisent une synthèse vocale pour la lecture des textes (mais que dire de l'écriture en braille ?), les personnes dyslexiques et celles ayant un handicap cognitif. Pour le président de l'Association Handicap, la généralisation de l'écriture inclusive est « contraire au principe d'accessibilité et, donc, à l'égalité des droits »« Seul le point médian est bloquant, mais il existe d'autres manières », déclare son responsable, selon Le Point. Sur la manière d'indiquer le point sur les synthèses vocales, un débat municipal s'impose. À l'ordre du jour : quel signal sonore choisir pour remplacer le point ? Un « pouët », un « prout », un « splash » ?
Exemple : « Amis “pouët” e lyonnais “pouêt” ze ». Amusant, mais les partisans du « prout » estiment leur option plus festive et les adeptes du « splash » font valoir les deux cours d'eau qui traversent la ville. La mission du maire, Grégory Doucet, se dessine : résoudre l'épineux problème d'une écriture inclusive qui ne doit oublier personne. Six ans pour y arriver. Il peut le faire.
Soucieuse d'inclusion, l'équipe en place ne reculera pas devant la perspective d'un bulletin municipal de 256 pages regroupant tous les modes d'égalité lexicale possibles. Un pensum de trois kilos déposé chaque mois dans les boîtes à lettres des Lyonnais. Six ans pour décimer quatre hectares de forêt. Ils peuvent le faire.
En attendant ce nouvel annuaire, d'autres écueils parsèmeront la route de ce maire épris de ponctuation invasive. Des féministes intransigeantes ne manqueront pas de contester le nom de la ville qui – à un Y près - véhicule l'image du mâle arrogant des savanes. Macho, exploiteur de femelles, fainéant, imbu de sa personne. Lyon serait alors transformé en Lyon.ne. Ou « Lyon point nœud ». Comme la tête du même nom, dont quelques élus pourraient se voir qualifier - les gens sont si méchant.e.s.
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