Un prêtre tabassé et ligoté par deux individus parlant une langue étrangère

Une enquête est ouverte pour séquestration, violences aggravées et vol aggravé. Aucun suspect n'a été interpellé.
@Asticoco/Wikimedia commons
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Le 17 mars au matin, l’abbé Henri Devred, prêtre de la paroisse de Cambrai (Nord), a été violemment agressé à son domicile. Âgé de 96 ans, le religieux a été ligoté à une chaise, frappé de plusieurs coups de poing au visage et réduit au silence par un morceau de ruban adhésif collé sur la bouche. Selon une source policière, rapporte Valeurs actuelles, les deux individus ne parlaient pas français. Les suspects ont pris la fuite avec leur butin : un tableau, un calice et deux chéquiers. Le prêtre, hospitalisé au centre hospitalier de Cambrai, est hors de danger. Choqué par son agression, il reste sous observation et ira se reposer chez les petites sœurs de la Charité, selon les informations confiées par le curé de la paroisse.

Une enquête est ouverte pour séquestration sans libération volontaire sous sept jours, violences aggravées et vol aggravé. Pour l’heure, aucun suspect n’a été interpellé.

Les réactions et les messages de soutien fusent de tous côtés

Cette agression a suscité de nombreuses réactions. Le maire de la ville, François-Xavier Villain exprime son soutien au prêtre dans un communiqué publié sur Facebook où il souligne « la gravité de ce qui s'est passé [qui] doit inciter chacune et chacun à rester plus vigilants face à cette montée de la violence qui caractérise certains aspects de notre société. » Il dit sa volonté de voir traiter les coupables avec la rigueur proportionnelle à la violence de leurs actes. Alexandre Duffoset, député Rassemblement national du Nord, sur son compte X, s'est dit « horrifié d’apprendre l’agression très lâche d’un abbé de la paroisse de Cambrai tôt ce matin » et « lui adresse évidemment tous [s]es vœux de bon rétablissement et [s]es prières en cette période si forte et importante que représente le Carême. »

De son côté, le curé de la paroisse de Cambrai, l’abbé Maxence Leblond a également partagé un communiqué. Il y fait un point général sur l’état de santé de l’abbé Devred et les avancées de l’enquête, et remercie : « les paroissiens, les forces de police, les pompiers, les personnels de l'archevêché, les personnels soignants et les membres de sa famille qui lui ont apporté leur aide dans cette épreuve », et exhorte ses fidèles à : « prier pour les agresseurs » afin que « le Seigneur les éclaire et les conseille ».

Sur Facebook encore, au nom de la communauté musulmane de Cambrai, la mosquée Ar Rahma a, à son tour, partagé un message de soutien au prêtre agressé ainsi qu'à toute la communauté catholique. « Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette agression injustifiable. Rien ne peut excuser de tels agissements, et nous espérons de tout cœur que les responsables seront rapidement interpellés et jugés avec toute la rigueur nécessaire. » martèle la mosquée.

Ce n’est pas la première fois qu’un prêtre se fait agresser. Il y a un mois, le 22 février, deux hommes ont mis à terre et frappé un abbé qui ouvrait l’église Saint-Eusèbe d’Auxerre, après l’avoir traité de « connard », et parlé d'une « religion de merde ». Le 21 août 2023, Arnaud Florac faisait état, dans les colonnes de BV, de l’agression du père Bombardier à Nancy. En 2013, un religieux a été passé à tabac, à coups de pied et de poing. Les coupables lui ont ensuite volé son téléphone. Comme l'écrivait notre confrère, « Quand on s'attaque au représentant d'une religion, quelle qu'elle soit, on envoie un message. »

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Raphaelle Claisse
Journaliste stagiaire à BV. Etudiante école de journalisme.

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