Un prof renonce à montrer Persepolis à ses élèves par peur… de quoi, au juste ?

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Persepolis est un dessin animé de 2007, adapté du livre autobiographique éponyme de Marjane Satrapi. Il y est question de la vie irrespirable sous le régime des ayatollahs et des raisons légitimes qui peuvent pousser une jeune fille à s’expatrier pour être enfin libre, ailleurs. Autant de thèmes qui peuvent parler facilement à des adolescents, mal dans leur peau par construction et facilement transportés par ces histoires de rébellion contre l’autorité. C’est, en tout cas, ce que semblait penser un professeur de Privas, préfecture de l’Ardèche, qui voulait emmener ses élèves au cinéma Le Vivarais, juste avant les vacances scolaires, pour voir ce film. La sortie scolaire a finalement été annulée.

Aux élèves, le professeur a expliqué qu’il manquait de temps. Au directeur du cinéma, en revanche, il semble avoir dit la vérité, ce que révèle l’édito dudit établissement. « En raison des événements survenus à Arras et du contexte actuel très tendu, j’ai décidé d’annuler la séance de Persepolis », dit notamment le prof au directeur de la salle, ce que relaie Le Dauphiné libéré dans son édition du 27 décembre. « Certaines questions et réactions pourraient bien m’embarrasser », poursuit-il. On hésite à comprendre : qu’y aurait-il d’embarrassant à montrer une bourgeoise iranienne, issue d’un milieu communiste et cultivé, s’émancipant d’un régime rétrograde et fanatique ? Après tout, les profs ont toujours adoré ce genre de séances.

En cours d’allemand, on voyait l’écologie, la chute du mur, on lisait Kafka et on écoutait Nena en s’extasiant devant la jeunesse cradingue des banlieues grises. En cours d’espagnol, on écoutait Ska-P et on criait ¡No pasarán! en admirant la prospérité du miracle cubain. En philo, on était à deux doigts de brûler de l’encens devant les effigies de Marx et Freud. Et je ne parle pas, évidemment, des cours de russe… Il y avait comme ça, au collège, des passages obligés dans l’apprentissage du gauchisme culturel. L’invasion extra-européenne semble avoir rebattu les cartes. On ne peut plus aller voir un film qui critique l’islam. C’est ainsi. La trouille a eu raison des « valeurs de la République » dont on découvre une fois de plus qu’elles sont sans effet sur les véritables fanatismes. Mais de quoi ce prof a-t-il peur ? Ou, plutôt, de qui ? Vont-ils enfin, ces professeurs tremblotants, se décider à nommer les choses ? « Ils sont en train de recevoir le Colissimo civilisationnel qu’ils ont commandé il y a 150 ans », disait d’eux Papacito, il y a quelques années, avec cruauté et justesse, sur Bistro Libertés.

Au-delà du sarcasme, dont ces professeurs, souvent courageux malgré tout, n’ont pas besoin, on pourrait également s’affoler du fait qu’une telle autocensure ait lieu en Ardèche. Privas, c’est la capitale de la crème de marrons et la patrie des « Ardéchois au cœur fidèle ». Historiquement, ce n’est pas une terre de djihad. Le Vivarais est même l’un des quelques endroits bénis où l’on pourrait songer à s’expatrier quand la nausée des grandes villes nous prend. Il semble que même ces endroits-là soient contaminés. Ainsi va le vivre ensemble.

Arnaud Florac
Arnaud Florac
Chroniqueur à BV

Vos commentaires

33 commentaires

  1. La faute professionnelle n’existe pas pour les enseignants ? Ne pas enseigner et cultiver les élèves est donc légal ? Au restaurant paye-t-on l’addition san avoir été servi ? NON ! Alors mettons ces gens en face de leur responsabilité, tapons les au portefeuille ! Et vite ! De quoi a-t-on peur ? de remous ? Se ren-on compte que nous vivons des remous depuis déjà trop lontemps sans broncher ? Alors à l’assaut !

  2. le vivre ensemble ou bien le vivre face à face, le couteau entre les dents ? Car, chers amis, c’est de cela dont il est question ! Quand ? on ne sait pas. D’ailleurs, ne devrait-on pas interroger l’Intelligence artificielle (« AI » dans la langue de Macron) qui se targue, depuis peu, d’être capable de nous donner le jour et l’heure de notre propre mort !!

  3. Les islamistes doivent bien rigoler … après avoir vu comment les « moutonneux » se sont auto-autorisé à sortir de chez eux au motif que le « pouvoir » protégeait le peuple contre un virus et en même temps continuait à fracasser le système hospitalier … En détruisant les « petits commerces » en imposant une fermeture générale ! …
    Et ce n’est pas les « élus du peuple » qui se sont autorisés » à ne pas s’appliquer les lois imposées aux gueux …

    Le peuple ne peut plus espérer grand chose pour « être protégé » … Prenez conscience des condamnations « subies » par les agresseurs ! … La FRANCE est vraiment mal barrée … dans tous les sens du terme ! …

  4. Je dois être un vieux … mais pour moi un sortie scolaire, je ne sais pas ce que c’est, on n’en avait pas et on n’allait pas au cinéma sauf avec ses parents !!!! Le problème n’existerait pas si on gardait les vieux principes d’autrefois……

    • J’ai aussi ce problème d’age.? Les sorties scolaires, je ne connais pas. Une fois par an, un « voyage » scolaire, pour aller voir la cathédrale et le zoo locaux. Les grands allaient tout de même en fin d’étude faire un tour à Rome (en train) et les chefs scouts allaient à …Assise.

  5. Je comprends ce professeur, il est prudent, on ne peut enseigner de la même manière à des élèves ayant déjà une certaine éducation, habitués à réfléchir, à écouter et à analyser, fruit de l’éducation que leur ont donnée les parents qu’à ceux dont les parents ne vivent qu’à travers une idéologie ou une religion et dont l’éducation des enfants n’est pas la priorité car on n’a pas la même compréhension des choses dans ce cas

  6. Pourquoi les enseignants devraient-ils avoir un courage que l’Etat n’a pas ? Cet État qui épouse les thèses de l’extrême gauche, qui préfère privilégier les intérêts des autres avant l’intérêt des siens. Un poisson pourri toujours par la tête.

  7. la France va finir avec des politiques et des profs couards, Zemmour à raison de dire que le grand remplacement à commencer ! bien contente d’avoir bientôt fini ma vie, je ne verrai pas ce que nos enfants vont supporter !

  8. Curieux ces profs, la plupart gauchistes, qui tremble de peur ! Et ils le savent (les fanatiques islamistes) pour menacer à tout bout de champ à qui ose les « contrarier » !

  9. Peur de quoi au juste? Vous voulez plaisanter, je ne suis pas prof et vous certainement non plus, sans quoi vous ne parleriez pas comme ça. Dans un pays gangréné comme la France, par un tas de voyous et de barbares en tous genres, qui utilise un couteau pour régler la moindre divergence et dont les seuls hélas qui risquent leur vie ce sont les honnêtes citoyens, il serait temps que ces choses changent, dans l’autre sens, si nous n’étions pas des lâches.

    • Vous avez raison. Trop de commentaires sont Injustes par ignorance. Les lâches sont ceux qui s’en prennent aux profs et qui n’ont pas compris qu’il fallait s’unir au lieu de ricaner et médire.

  10. Qu’est-ce donc si ce n’est pas du terrorisme ?
    Les terroristes ont réussi à nous terroriser et ils vont pouvoir croître et se multiplier en paix sans craindre notre révolte ou, ne serait-ce que l’évocation de leur terrorisme.
    Quand est-ce que le français se réveilleront et déclareront la guerre au terrorisme intérieur ?

  11. il n’y a pas de censure plus stricte que l’autocensure…..la France a la trouille de ce qu’on appelle encore « une infime minorité »—-

  12. C’est tout le pays qui est contaminé mais surtout ce sont tous les français qui ont peur , peur de mourrir pour un regard , une clope , un blouson ……..

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